LE PARADIGME DE LA SÉQUENCE

Aujourd’hui, après avoir déposé S. à l’école je me suis occupé de la déclaration d’impôts. C’était assez rapide. Les années fiscales se suivent et se ressemblent un peu.

Sur le chemin de l’école, S. n’était pas content parce que je portais des chaussettes dans mes sandales, alors que lui se trouvait pieds-nus.
Alors j’ai retiré mes chaussettes et on s’est retrouvés tous les deux en sandales et pieds nus. C’était drôle.
Après, on s’est imaginés que S. avait six orteils à l’un de ses pieds et que cet orteil supplémentaire était doué d’une conscience autonome et capable de lire dans les pensées d’autrui.
L’orteil parlait à S. et lui révélait ce qui était en train de se passer dans la tête de ses interlocuteurs.
On a beaucoup rigolé et puis on est arrivés à l’école et S. est allé s’asseoir.

La maman d’un des copains, pour qui j’étais allé chercher un sandwich, des chips et une bouteille d’eau hier, parce que c’était sortie au parc de la Courneuve et qu’on avait totalement oublié bien sûr, m’a remercié d’avoir ravitaillé son fils.

Ayant expédié les affaires fiscales, j’étais allé chez Auchan faire des courses générales, puis j’étais rentré pour préparer du riz et des choux de Shanghai sautés.
Pour le dessert, j’avais rapporté des fraises et de la chantilly, puis R., qui corrigeait toujours des copies, m’avait donné un calisson géant qu’elle avait réussit à garder de côté pour moi.
Après j’avais regardé le chapitre 3 de John Wick et je m’étais fait la réflexion qu’il s’agissait d’un film de zombies où il n’y avait plus que des zombies. Des zombies tirant sur des zombies et abattus par d’autres zombies. John Wick aussi était un zombie. Le seigneur des zombies. Et le monde était un zombie du monde, etc. L’important était de tirer une bonne dizaine de coups de feu dans la tête de chaque zombie, pour être bien certain qu’il cesserait définitivement de bouger ensuite.
Et encore, certains zombies portaient des casques et il fallait alors des balles spéciales.

Et puis j’avais trouvé que les cheveux longs, ça allait bien comme ça et je m’étais mis en quête d’un coiffeur. J’en avait trouvé un très bien du côté de la Mairie. J’avais attendu patiemment mon tour en lisant la bio de Lynch. Et là, j’étais donc tombé sur le fameux paradigme de la séquence. En gros, pour écrire un scénario – prétend cette théorie (de Frank Daniel) – il faut élaborer soixante-dix éléments relatifs à des scènes précises, noter chacun d’eux sur une fiche, puis organiser ces fiches en une séquence cohérente. Voilà.

Et puis je m’étais fait couper les cheveux et ça allait tout de suite mieux. Mais comme la ville me rend nerveux, j’ai tendance à faire des écarts dans mon régime et je stagne entre 81 kg et 82 kg depuis quelques jours alors il va falloir mettre le holà.