On a retrouvé notre petit hôtel Ruc avec ses salles de bains Bonnard et on est venu avec un lit parapluie, cette fois.
C. a fait la connaissance de son grand-père. Tonnerre d’applaudissements à chaque micro-exploit. Suis rentré à l’hôtel pour travailler un peu et passé du temps à essayer les paroles envoyées par A.R. pour la chanson Lollypop. Pas encore trouvé le refrain mais les couplets ça commence à fonctionner.
Il faudrait certainement une autre voix. Peut-être A.R. lui même, d’ailleurs ?
Pas grand-monde à Cannes. Il ne fait pas beau et l’atmosphère est tiède. La plage est en travaux. Tiens, je vais aller travailler au café pour écrire la note d’intention 在别处.
Le solarium, pas pour aujourd’hui, je crois.
Reçu par le courrier électronique un cadeau de Noël de Y-N.G., une chanson, celle dite de la dernière pute. Dans la lignée Brecht / Kurt Weill.
Sommes allés hier visiter le musée du Suquet. Très belle collection ethnographique et quelques croûtes dont on se demande ce qu’elles viennent faire là. En fait la fusion de deux collections sans rapports. Curieux. Et au centre, il y a une tour d’où on découvre toute la baie. Sensation de fatigue et maux de tête. Est-ce dû au changement de pression ?
A LA RECHERCHE DE LA RUE DE L’HARMONIE
Aujourd’hui, je n’ai que du bien à dire de la société Apple: mon macbook pro, qui était tombé en rade samedi matin – plus d’affichage – et qui n’était plus sous garantie a été réparé en deux jours et gratuitement, dans la mesure où c’était une panne répertoriée dans la base de données Apple, provoquée par la carte vidéo nVidia, qui avait cramé la carte mère. Bref, j’ai une nouvelle carte mère et le macbook pro remarche.
Et c’est très bien comme ça.
Je me suis fait refiler une vieille pièce de dix francs par la dame du Relais H de la gare Lille Europe. L’avoir à l’œil la prochaine fois…
Sinon, lundi après midi, beaucoup de gens sont tombés malades en arpentant le campus universitaire glacial de Villeneuve d’Ascq, à la recherche d’un restaurant bio de la chaîne « Grain de nature », que jamais nous ne trouvâmes. On est sensé y faire une action Turismo Sexual en janvier mais il faudrait arriver à trouver le lieu. Il fait très froid et un peu humide. Moi, je m’en suis tiré, parce que j’avais pris soin de me couvrir (bonnet et gants).
En nous promenant on tombe, entre autres, sur ce drôle de jardin: un portique en plastique avec deux bassines roses et ces feuilles grasses. Au beau milieu de la pelouse d’une résidence universitaire. Qu’est-ce que ça peut être ? Un jardin collectif très réduit ? Un expérience scientifique ?
Tourné quelques plans. Drôle de zone. Métro 4 cantons.
Il n’y a pas que des étudiants mais presque. Ils vivent tous là mais ne connaissent pas le quartier. Ils viennent tous d’arriver ou déjà s’en vont. Ils ne connaissent que le trajet de leur cellule à leur labo. Pas le nom des rues. Le nom des rues n’est affiché nulle part. Même avec un plan, on se perd.
Rendez vous à la crèche ce matin, puis gardé C. pendant que Y. est à une réunion avec le comptable. Je finis par partir avec C. chez Fin Avril. Il faut que nous préparions la rencontre demain avec l’OEC.
On tombe aussi d’accord sur le fait qu’il vaut mieux que je m’associe à Fin Avril plutôt que de monter une boîte de production pour 在别处. Que je développe une antenne « long métrage cinéma ». Comme ça, il y a déjà une structure, un outil de production, une comptabilité, un siège social, etc… Plus besoin de déposer un capital, de faire tout un tas de démarches, etc… Ca me tranquillise. Je ne dormais plus ces derniers jours. Je faisais des cauchemars en plein jour. Lecture du journal de tournage de Moïse et Aaron. On me demande un texte, mais je ne sais pas encore. Je réfléchis.
Bon. Vider la carte mémoire.
J’aimerais avoir plus de temps.
Allez faire du sport. Monter les rushes en attente. Faire de la musique.
Obligé de décaler le RDV avec T., prévu vendredi, pour travailler sur le scénario avec B.L. de manière à pouvoir déposer rapidement un dossier.
Les panais dans le pot-au-feu, quel régal.
Les panais, quelle merveille…
RECORD
Jolies les chansons de C. ce matin au réveil vers 8h00. Si j’avais eu le petit Edirol près de moi, j’aurais pu l’enregistrer. Penser à le prendre cette nuit.
Arrivée de deux costumes par la poste.
Je vais chez A. faire faire les retouches. Raccourcir les vestes, un ourlet à l’un des pantalons. A. m’accompagne dehors pour me dire un truc.
Promenade avec C. dans la poussette. Première fois. C’est pratique, on peut accrocher les sacs de courses aux poignées.
Au square, en face de chez Picard, on fait la rencontre de deux petits garçons, M. et R. et de leurs mères. On papote. Après, j’achète de l’Aligot et des macarons et je rentre.
Reçu par la poste le DVD de Media Offline. Mis à part le fait que l’écran était beaucoup trop petit pour la plage, c’est plutôt pas mal. D. avait trouvé une carte postale de toute beauté.
Cet après-midi, passage chez Fin Avril pour travail sur projet OEC (rendez vous la semaine prochaine). Coup de fil à P.R. et j’apprends que c’est râpé pour Turismo Sexual à l’Omnia. Dommage. S’occuper de trouver des dates dès demain.
En fin de journée, passé chez F.D. au Pré saint Gervais . Ca faisait bien 3 ans que je n’étais pas passé. La dernière fois, la grande chambre était aménagée différemment et paraissait plus longue que large (ce qu’elle est) alors qu’aujourd’hui elle paraît, au contraire, plus large que longue.
Il y a un canapé, ce qui me fait penser qu’il faut que je trouve un futon pour remplacer celui de la rue Poulet, qui a bien assez vécu. Hop, un coup d’œil sur eBay.
[Ca y est. Mis quelques futons sous surveillance.]
Avec F.D., on prend qui un thé qui un chocolat et on discute dans la cuisine. Quelques points particuliers du scénario.
Dois voir demain matin B.L. à ce sujet.
Peut-être l’espoir d’un développement plus rapide ?
Et puis ce fût l’arrivée de T., batteur dans 7 groupes à ce que j’apprends et enchaînant les dates de concert.
Tiens, Y. se met à jouer son Debussy avec la sourdine (c’est qu’il est 23h29).
Un peu de lecture maintenant, mais quoi ?
AILLEURS ENCORE
Paradoxalement, le fait de boire un peu trop hier soir chez H.D. fait que je me suis levé plutôt de bonne heure et que j’ai pu travailler un moment ce matin, avant de rejoindre N. rue Poulet pour avancer sur le traduction chinoise du scénario.
Dans le métro, il y avait une très belle composition de voyageurs sur le quai aux Halles mais un grand crétin vient tout foutre en l’air en m’agressant: « Oh, qu’est-ce que t’as toi à prendre en photo les gens ? ». Tant pis. C’est toujours aux Halles qu’ils traînent ceux là, les iconoclastes, ceux qui croient en leur droit à l’image ou en je ne sais trop quelle absurdité, les humiliés, les perdants, les revanchards. Bon tant pis, je ne vais pas me battre, c’est un malheureux. Mais je ne vais pas non plus parlementer avec lui. C’est un gros con, aussi. Poubelle, le plan. Bah. De toute façon je n’ai plus rien envie de filmer à Paris. Ville grillée, cinématographiquement. Ou alors peut-être quelques coins reculés d’arrondissements méconnus. Hum. Mais je préfère quand c’est Hong Sangsoo qui filme le 14ème – 15ème dans Night & Day.
Ensuite tradoc, tradoc. Une pause jap pour se restaurer vers 13h50.
Dois rentrer tôt.
Passage de M-E et S. avec J.
C. chougne. On la couche.
Ah, ça sonne. Interphone.
NEVER SAY GOODBYE
Ca c’était mercredi soir au Latina, pour Vil Romance et quel luxe de voir un film seul dans une salle vide un soir de semaine vers 22h. Et le lendemain, il y avait un peu plus de monde à l’UGC pour La famille Wolberg, quoique pas autant que hier soir pour In the loop.
Aujourd’hui c’est relâche. Je ne vais jamais au cinéma le week end. Le week end, je travaille, c’est sacré. Ceux qui sont contre le travail le dimanche ne savent pas de quoi ils parlent. C’est tout le reste de la semaine qu’il faudrait se reposer.
En tout cas, j’ai finalement écrit, très bien écrit cet après-midi au Café Beaubourg. Rien de plus agréable que le brouhaha tonitruant pour se concentrer sur un scénario et peaufiner ses dialogues. En face de moi, J.-P.C. prend un café avec une jolie fille que je ne connais pas. A un moment, elle se lève, disparaît alors j’interpelle. Il me voit, vient me dire bonjour.
Alors on se dit bonjour, on se donne de nos nouvelles.
Rapidement, on n’a pas le temps. Un film qui sort. Tourné en 35. Ca faisait longtemps. Est-ce que le 35 c’est vraiment mieux défini que le HD (je me demande, lui demande, on se le demande, lui il préfère, moi, je ne sais pas, je me tâte, je pense que c’est une question de substance en fait, pas de définition, il n’a pas le temps, il n’est pas tout seul, je sais, je l’ai déjà dit, tant pis, moi j’écris, oui, un film chinois, oui, chinois, tout en chinois, comme on dit « tout en couleur » pour parler d’une BD alternant une page en couleur et une page en noir et blanc, oui, je sais, les moins de 35 ans ne peuvent pas connaître ces trucs là, ce n’est pas grave, on perd du temps là).
Et puis la fille attend, quelque part.
J’aurais bien aimé la voir de près (de quoi je me mêle, si, juste comme ça).
Curiosité, curiosité… Tout m’inspire. Les conversations autour. De parler avec le serveur, la serveuse, une autre.
Mail de S.B.
Je répond, il répond, je re-réponds.
Il est vite 17h43 avec tout ça et l’heure d’aller prendre un bain avec C. et son livre insubmersible.
Bon, il faut aussi, maintenant, que l’on file. Dîner chez H. et R.
Acheté sur eBay récemment:
– Un pantalon en laine, type « smoking », marron avec un liseré violet.
– Un pantalon en velours noir.
– Une chemise blanche à rayures vieux rose.
– Un jean noir
– Une paire de chaussures
– Deux costumes deux pièces noirs à rayures
Je guette un expandeur reproduisant le fameux MiniMoog.
19h33.
TIANJIN BABIES
2006
En septembre-octobre 2006, à l’invitation de l’école d’art de Tianjin (Tianjin Academy of Fine Arts), j’ai passé un mois et demi à enseigner la vidéo à un groupe d’étudiants chinois, leur demandant de m’emmener dans des lieux qui leur paraissaient remarquables pour les filmer. Parallèlement, je filmais chaque jour, en me promenant en vélo dans la ville. Le film, composé du montage d’une vingtaine de fragments, publiés sur un blog vidéo au fur et à mesure de leur réalisation, fit l’objet d’une première présentation à l’école de Tianjin, sous la forme d’une installation vidéo en boucle, sans commentaires.
De retour en France, je repris le montage en y intégrant des extraits de textes contemporains chinois, lus par des étudiants chinois de l’école de Tourcoing et sous-titrés en français. Ceux-ci sont extraits du recueil de textes édités par Marie Holzman et Chen Yan, sous le titre Ecrits édifiants et curieux sur la Chine du XXIème siècle. Ces textes, que j’avais lus pendant mon séjour, avaient enrichi mon expérience immédiate de la Chine d’un arrière plan historique, géopolitique et conceptuel surprenant, que je brûlais de partager avec mes interlocuteurs Chinois. La barrière linguistique rendant la chose malaisée, le film est une manière de poursuivre la conversation par d’autres moyens.
Auto production 2006 – 2007DV PAL 75 mn – Réalisation: Christophe Atabekian – Assistance, traductions: Zhang Wenzhen – Voix: Zheng Le, Qi Chen, Feng Kaixuan, Zhang Wenzhen