PERMANENT VACATIONS

C’est comme s’il n’y avait plus d’enjeu. C’est à la fois doux et un peu triste.
On n’a rien d’autre à faire que de laisser doucement couler le temps.
Attraper ce qu’on peut.
Ce qu’on a à dire, à montrer, à faire entendre n’intéresse personne. On peut continuer à faire des choses, des machins, par plaisir, par vanité, mais ça n’a presque pas d’importance.
Les hommes sont bien gentils mais ils sont fatigants et beaucoup trop nombreux.
Il faudrait pouvoir se mettre à l’ombre et vivre doucement.
Mais on ne peut pas. Il n’y a pas les ressources.
Il faut se procurer les ressources, aller à la chasse, à la pêche, lutter.
Porter secours un peu aussi, de temps en temps, sans jouer au héros, juste parce que l’empathie nous le commande. Eviter de demander de l’aide. Eviter d’y croire vraiment, aux règles du jeu, mais les connaître.
Pendant qu’Y. travaillait dans l’Est, nous étions donc en vacances avec C.
Pas question de prendre un train ou un avion, tout était complet pour ce premier grand week-end pré-estival.
On avait regardé des hôtels incroyables sur internet et on s’était dit qu’on irait bien un jour dans les bulles d’Allauch, dormir à la belle étoile, mais c’est à la piscine que nous sommes allés, finalement. 
Puis on a voulu voir chez Google, 8 rue de Londres à Paris, si on pouvait essayer des casques virtuels pour peindre dans l’espace, mais on n’ouvre pas comme ça à celui qui sonne. Il faut un contact et un rendez vous. Et puis, ensuite, je m’aperçois que les lunettes en question sont en vente sur internet. Ca coûte 900 euros le kit et on s’est dit qu’on n’en avait pas un besoin urgent.

Alors, on est allé prendre une glace pour se consoler et là-dessus les L. ont appelé et, puisqu’on n’était pas loin, on leur a rendu une petite visite.
On est arrivé avec nos bonbons aux coquelicots, aux mûres et aux framboises et les L. nous ont offert des réglisses, de l’eau fraîche et de la bière.

On a discuté un bon moment, jusqu’à ce qu’il soit bien tard et que les L. se rendent compte qu’il est temps de préparer le lit de O., qui rentrait justement ce week end pour deux ou trois jours. Je met C. dans le panier d’un Vélib et on rentre comme ça.
Ca lui fait des fourmis dans les pattes mais c’est drôle.
Journée un peu maussade. Un peu blues. Marre de tout. Des tas de bêtises s’accumulent, qu’il faut régler. Heureusement, C. va jouer avec sa copine L. et je peux me mettre au montage son du premier film pour P.G.
Quelques exercices de batterie.
Je télécharge une méthode.
Il me semble que je commence à faire quelques progrès. Il faut que je m’entraîne à compter et il faut que j’arrive à faire avec le kick des subdivisions du tempo battu à main droite.
Pour l’instant, nerveusement, je n’y arrive pas. Il faut découpler.
Commencer lentement et accélérer.

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