Le maire de *** décapité par l’hélice de l’hélicoptère dans lequel il était en train de prendre de place.
Ca n’est pas rassurant de devoir monter à notre tour dans un hélicoptère pour nous rendre sur le tarmac. Nous sommes une poignée à devoir prendre l’avion et à faire la queue devant une table de formica, censée figurer un guichet aérien de fortune au centre d’un réfectoire abandonné. Avant, nous étions passés chez Nadia, amie d’une autre petite fille dont on m’avait laissé la garde. Elle habite un sous sol crasseux et il faut pratiquement s’insérer dans des tunnels de mousse pour descendre au salon et remonter ensuite par un chemin qui serpente et mène vers sa chambre. Lorsque nous entrons, la mère de Nadia, dissimulée par un bar gigantesque qui fait office de cloison, lui crie qu’il faut qu’elle se prépare à partir. Je lance un timide bonjour, qui reste sans réponse.
Plus tard, dans une autre maison, au cours des préparatifs d’un repas de famille, cette petite fille dont j’ai la garde m’apprend, en mettant le couvert, qu’une réforme vient de décider l’abandon pur et simple de l’orthographe devant « l’enthousiasme des professeurs ». Son père m’explique un truc reposant sur une série de réactions chimiques, réalisées avec des produits ménagers courants, pour tricher aux examens. Il paraît outré qu’on puisse faire de telles choses. Je ne me sens pas capable de lire un texte sans orthographe mais la petite fille m’en recommande un. Le titre est long et compliqué: c’est une phrase à tiroirs.
– Il y a un grand projet urbain et on ne peut pas s’opposer au mouvement des choses. C’est ce que je dis à un type qui secoue la tête en soupirant, alors que nous sommes en train de filmer la place du village qui va bientôt disparaître. Les habitants font tout leur possible pour s’agglutiner dans le champ de la caméra, et même des pitreries. En fait cette scène se passe avant les précédentes et c’est là que je fais la connaissance de la petite fille, qui parle avec ma soeur.
Le maire responsable de ce projet est une crapule. Il serre des pognes et ne manque pas de montrer la blessure qu’un de ses administrés lui a faite au poignet en l’assaillant avec un couteau, alors qu’il était paisiblement assis dans le canapé. On me demande d’organiser une réunion de réflexion et l’essentiel du débat porte sur l’éclairage de la salle.