BUFFLE DE TERRE
Bon, alors, si on vous demande… les enfants, c’est vraiment la galère, en fait.
Ca a l’air mignon comme ça, mais qu’est ce que ça vous bouffe comme temps et comme énergie. Et encore, j’ai l’intuition que ça va être de pire en pire.
Plus question de revenir en arrière.
Bref, on est épuisés toute la journée et elle, le petit buffle de terre, elle rigole.
Elle se fout bien de notre gueule.
Hum…
Sinon, ce matin, coupure d’électricité dans la rue.
La clim s’est arrêtée à 7h du matin.
Pas pratique quand il fait 40°C.
Alors on est allés au musée ethnologique de Hanoi, espérant y trouver de l’air conditionné. Mais en fait, il n’y en avait pas non plus.
Heureusement, il fait frais dans les taxis.
On a pris un maximum de taxis.
Direction la rue des restaurants chinois.
Sauf que depuis la dernière fois que E. était venue, la rue des restaurants chinois est devenue la rue des agences de voyage.
Plus un seul restaurant chinois.
On se rabat sur un Thaï, climatisé, lui.
Demain, encore quelques démarches (passeport, visa) et des courses avant le départ.
Vendredi soir, l’avion.
On appréhende un peu les 15 heures de vol avec le petit buffle fulminant.
ONE WITH THE BIRDS
Maintenant que c’est officiel, je peux bien dire qu’il y a des biberons à stériliser tous les soirs, mais il n’y aura pas de photo, pas ici. Juste pour les amis.
Et pas de commentaire, ici.
On sépare, on trace une ligne. Hop.
– Mais alors, mais alors, attendez, je ne comprends pas bien. Qu’est-ce que c’est ? Un journal ou pas ?
– Oui, oui.
– Mais alors ?
– Mais alors, rien.
Sinon, ici, les bébés c’est Y. et moi. On ne bouge quasiment pas de la chambre et c’est la maman de Y. qui vient nous nourrir deux fois par jour, pendant qu’on change les couches et qu’on prépare les biberons, qu’on s’inquiète, qu’on appelle le pédiatre, qu’on apprend à connaître C., son rythme, son angoisse récurrente de 18h-20h, etc.
Pendant que C. roupille, on lit, on fait des mails, on mange des fruits, on roupille aussi.
Parfois on sort pour aller chercher un médicament, une soupe Phô, un café.
De toute façon, dehors il fait 40°C ou bien il pleut des cordes.
On est mieux à l’intérieur.
Et il y a un tel flot de vélomoteurs qu’on met un quart d’heure pour traverser la rue.
Il faudra que j’aille filmer ça.
Pour l’instant j’ai filmé C. et une écharde dans mon pied. Mais C., c’est en privé seulement, hein ? Pour les amis, rien que…
On s’est dit qu’on aurait pu faire une série de films sur nos pieds, ici, à Hanoï. Il y a de quoi faire (Y. a le gros orteil tout bleu, à la suite de la chute d’une bouteille de Motilium).
A force de lire des romans chinois, je suis en train de prendre une overdose d’horreur pour la révolution culturelle et toute forme de révolution. D’accord avec Gao Xingjian: c’est une bonne chose qu’il n’y ait plus d’idéologies. Il reste quand même pas mal d’excités. Et s’il se présente un idéologue, faites un grand sourire et quittez les lieux en prétextant une urgence. Brrr… Pas discuter. Sert à rien.
Fruits de la passion magnifiques. Un euro le kilo. Bananes succulentes (micro bananes: on en mange douze d’un coup). Mangues à se damner, etc.
Bon, au lit.