
Il faut que jeunesse se passe et que social se meuve, me disais-je, renonçant à poster un commentaire moqueur ça et là car il est inutile, cruel et présomptueux de se moquer, pensais-je.
Et cette nuit, encore j’avais fait ce rêve qu’un appartement oublié me revenait soudain en mémoire dont j’étais propriétaire sans pouvoir me rappeler depuis quand, ni comment, ni à la suite de quoi, ni par quel moyen. Toujours était-il que j’en possédais les clefs. Bien qu’il fût douteux que j’en fusse demeuré le propriétaire, le temps passant, le monde allant.
Et puis il y avait cette liste qu’il m’était demandé, au sein d’une commission, de produire. Une short-list de dix noms dont il était convenu – quoique secrètement – que le dixième nom devait être celui de notre homme (mais c’était peut-être une femme, c’était certainement une femme).
Il était impératif que son nom figurât à ladite liste, comme autant impératif il était qu’il en fût le dixième, en position d’outsider et – pour ainsi dire – assuré d’une défaite préméditée.
Et cette femme chantait son programme, me souvient-il soudain, encore.
Par ailleurs, j’avais hérité de l’étrange pouvoir de diriger mentalement les gens à distance. Mais la jouissance de ce pouvoir s’accompagnait d’une grande culpabilité car comment en user sans porter atteinte à ceux sur lesquels ce pouvoir se déployait ? Et depuis quelle distance, depuis quel surplomb, quelle position de sagesse ? Bref, je me contentais de mettre des enfants turbulents hors d’état de nuire.
Et aussi, c’était l’été qui repartait de plus loin pour mieux revenir.
Le vent, le soleil et les embruns sur la plage de Saint-Malo.
On revient.
On reflue.
On prend courage.
On reprend forme.
Toute voile dehors.
Mine de rien, c’est déjà un sacré pas en avant à ce stade.