G. COMME GILA

J’ai été bien inspiré de photographier ce dessin commencé l’autre jour et qui a fini déchiré, au cours d’une crise de rage de S. Et encore, je ne l’ai pas dessiné dans son état d’achèvement ultime.

En lieu et place d’un serpent ou d’un gros lézard, ce sont finalement des phasmes que les P. ont offert à S. pour son anniversaire. Il y a un mâle, baptisé Edgard et une femelle, baptisée La Joconde. Ils peuvent se reproduire par copulation ou parthénogenèse, au choix, c’est pratique. Il ne faut pas oublier de renouveler leurs feuilles de ronciers, de maintenir autour d’eux une température de 20 à 26°C et un taux d’humidité de 60 à 65%. Ils sont installés dans un aquarium reconverti en terrarium par les P., avec un joli toit de bambou toilé.

Hier, c’était journée anniversaire d’enfant à la Cabane de Mario. Et, comme il faisait 33°C, c’était chaud. Mais les enfants sont capables de dépenser beaucoup de calories, à condition de bénéficier d’un apport en sucres adapté. Le chocolat n’est plus à la mode, apparemment. Au moins trois enfants sur huit n’aiment pas ça. Il faudra y penser la prochaine fois et ne pas les inviter.

Bien sûr, S. a reçu un nouveau crotale et un nouveau cobra, mais aussi un nouvel appareil photo, pour remplacer celui qu’il avait cassé en le lançant rageusement dans le jardin, lors de sa crise de colère de l’autre jour (la même ou une autre ?).

Et puis, aujourd’hui, je devais aller chercher Ca., T., R. et Ci. à Poitiers, mais il semblerait que la semaine en colonie de vacances ne se soit pas bien passé et Ci. ne veut plus entendre parler de T. ni de R., ni même de Ca et ne devait pas venir aujourd’hui. Mais, rebondissement, c’est finalement Ca. qui ne viendra pas, parce qu’en l’absence de T. et de Ci., R. ne veut plus venir et qu’il ira finalement chez son père. Mais Ca. ne viendra pas pour autant Alors j’appelle Ci. pour lui demander si, étant donné que Ca., T. et R. ne viennent plus, elle ne déciderait pas finalement de venir quand même aujourd’hui. Elle répond d’une voix morne et guère engageante qu’elle n’a pas préparé ses affaires, qu’il faut qu’elle demande à sa mère. Tout ça ne présage rien de bon. Je ne sais pas, donc, finalement, si quelqu’un vient ou non et je ne sais pas à quelle heure je vais me mettre finalement à préparer ces confitures de mûres, dont nous avons ramassé quatre kilos et demi hier avec Co.

Rebondissement encore: Ca. m’appelle pour savoir si Ci. vient finalement parce que, si elle ne venait pas, elle tenterait d’échanger ses billets contre d’autres. Je lui dit d’essayer et qu’au pire je prendrai en dernière minute un billet pour Ci. De toute façon, je ne suis pas du tout sûr que Ci. viendra. Je m’attends à chaque instant à un message négatif. Voire à un coup de fil de sa mère. Mais, de même, il n’est pas du tout sûr que Ca. parvienne à échanger ses billets contre d’autres billets échangeables. Tout cela me fait penser que j’ai commandé un billet pour Ci. le 14 et je suis en train de me demander si ce billet du 14 sera finalement échangeable au cas, incertain, où Ci. décide finalement de venir aujourd’hui.

Finalement, elle ne viendra pas aujourd’hui et, vu la tournure des événements, je pense qu’elle ne viendra pas du tout.

Ce matin, je suis allé trois fois faire les courses. La deuxième fois, j’ai dû y retourner parce que j’avais oublié d’acheter des pots pour la confiture et des pommes de terre pour les frites et la troisième parce que j’avais oublié d’acheter du coca pour S.

-Qu’est-ce que tu fais ?, demande R.

-Je fais mon blog…

-Ce n’était pas un reproche…

J’avais dû répondre trop fort.

CE N’EST PAS PARCE QUE JE N’AI RIEN À DIRE QUE JE VAIS ME TAIRE

C’est drôle, je me souviendrai toujours de cette phrase entendue au hasard, un jour. Je ne sais plus qui disait ça. D’ailleurs, je ne peux pas le savoir, c’était une inconnue. C’était peut-être en passant, au détour d’une rue. Je ne sais pas. C’est juste que la phrase me fait rire et qu’en même temps elle me parle.

Je me disais ça justement, alors que j’ouvrais cette page comme machinalement, comme sans préméditation. Et d’ailleurs, c’est le cas. Je n’ai rien médité et encore moins prémédité. C’est juste qu’il est deux heures vingt sept du matin et que je viens d’achever le dernier épisode de la sixième et dernière saison de The Americans et que, comme ça, avant de dormir, je m’étais dit: « ce n’est pas parce que je n’ai rien à dire que je vais me taire ».

Et je n’ai même pas d’image.

En réalité, des images, j’en ai fait des tonnes cette semaine. Ces deux dernières semaines. Mais pas des images pour moi. Des images pour la Martinique. Pour le studio.

Ça m’a pris un temps fou, un temps fou. On oublie tout le temps le temps que ça prend. Mais ça vous prend tout votre temps, tout. Et puis, tout à coup, ça s’arrête, c’est fini. On se disait qu’on n’en finirait jamais et puis on rectifie un dernier plan, on exporte un dernier graphique 2D.

Bon, j’ai encore quelques pages à rédiger. Demain, ce sera fini.

Il ne faudra pas que j’oublie de sortir les poubelles cette fois. Oui, c’est demain. C’est demain que ça fera quinze jours que j’ai écris que j’avais oublié de sortir les poubelles alors que, si ça se trouve – je n’ai pas vérifié mais c’est fort possible – je disais ça dans la dernière entrée. Ou, en tout cas, il n’y a pas bien longtemps en terme d’entrées. J’irai vérifier.

J’étais absent. J’étais entièrement requis par cette étude. J’étudiais. J’étais à l’étude. Et hop, c’est fini. Je ne suis plus étudiant. A nous la vie. A nous l’été.