
Ca y est, me suis-je dit, ce sont les vieux qui meurent.
Ce sont les pères qui s’en vont et ceux qui viennent ce sont les enfants.
Un royaume d’enfants, me suis-je dit.
Il n’y a plus de pères, plus de place pour les pères.
Ce monde, ils ne peuvent plus le supporter, ai-je pensé.
C’était cela que racontait Logan.
Et cela, c’était terriblement triste, terriblement désespéré; mais aussi, il y avait un espoir, derrière la frontière. Un ailleurs encore.
Il fallait d’abord en terminer avec les pères, en commençant par les plus vieux.
Et la croix deviendrait un X. On prierait d’autres dieux quand toutes les familles auraient été décimées. Quand tous les bénédicités se seraient tus.
Les « X men » c’était l’état de mutant comme métaphore de l’adolescence mais sous le regard d’un père bienveillant (et télépathe, ce qui ne gâte rien).
Logan, c’est la dernière balade de Xavier et Wolverine. X et W. Comme chez Pérec.
C’est un peu l’âge de cristal. Et Xavier est atteint d’une maladie d’Alzheimer. Et Logan a probablement chopé un cancer du poumon, à force de s’envoyer tous ces cigares.
C’est un peu notre monde, où les structures patriarcales sont en manque de père et où les frères sont ennemis et se déchirent, m’étais-je encore dit. Mais ça, tout le monde l’avait compris.
Cela faisait symptôme, l’on était passé de l’autre côté du miroir.
Il fallait maintenant franchir la frontière, passer le Rubicon. Le Styx.
Et ne pas se retourner.
IMPLANTATION

Ce matin, j’étais allé faire un peu de gym après avoir déposé C. à l’école.
Mais, à cause de la séance à haute intensité de dimanche, j’avais trop de courbatures pour faire un circuit complet et me suis contenté de 15 mn de vélo elliptique, d’un parcours dos et de quelques assouplissements.
Ensuite, je repasse à la maison pour déjeuner. J’imprime le devis de G.P. et sors.
Je vais travailler une petite demi-heure – une heure à une terrasse avant d’aller voir Logan à l’UGC Ciné Cité Les Halles à 14h20.
En sortant, je file à Barbès où j’ai rendez-vous avec G.P. dans un studio rue du Delta.
On visite les salles de montage, de montage son, l’auditorium de mixage et la salle d’étalonnage. G.P. me fait observer les détails de la conception et du traitement acoustique puis nous allons au café regarder plein de photos de studios qu’il a réalisés et mettre en place le planning de travail.
G. connaît la terre entière. Partout où nous allons, on rencontre des gens qui ont travaillé avec lui il y a 25 ans. Il a fait tous les métiers du cinéma.
Jeudi, Y. vient percer les trous pour la clim et il installe la machine en début de semaine prochaine. À partir de là, tout s’enchaîne pour une fin de chantier prévue pour le 15 avril.
Rentré à 20h15, juste à temps pour préparer le dîner.
Vanné.