
J’ai reçu ça ce matin. Décision favorable, donc. Je m’y attendais mais ça reste agréable, une décision favorable.
Je ne sais pas si ce sont les étirements du dos mais j’ai l’impression de tendre vers un modèle de sagesse contemplative du genre bouddhiste-taoïste. Tendre, seulement, bien sûr.
Ce n’est qu’une impression, mais cela me porte à énoncer des formules d’existence qui ressemblent, selon le mot de D.G,. à ces phrases divinatoires que l’on trouve parfois dans certains gâteaux secs chinois.
Porter par ruse qui me manipule à me déposer dans l’angle mort de Moloch.
Qui me manipule est qui je laisse penser qu’il me manipule.
Qui me manipule est qui accepte de me laisser penser que je le laisse penser qu’il me manipule, c’est à dire qui se contente de recevoir les réponses attendues – dans la mesure où elles n’engagent rien d’autre que le bouclage de ce dispositif de test – aux stimuli qu’il provoque sans exiger davantage de preuves d’allégeance, c’est-à-dire, tant que l’on se maintient hors d’un système de don-contre-don / dette-contre-dette, pour ne laisser jouer que la fluidité de l’échange sans autre enjeu que l’échange lui-même.
L’essentiel est que je ne voudrais haïr personne et dois donc me protéger de tout ce qui me porterait à des affects excessifs. Me protéger donc des affects excessifs susceptibles d’être projetés vers moi. Ne pas chercher à apparaître. Ne pas chercher à tirer la moindre couverture à moi. Ne cultiver aucune rancœur. Cela, tout en désirant cependant vivre et créer, c’est-à-dire tout en ne renonçant pas – pour l’instant – au désir, mais en l’aplatissant, en le canalisant. Je trace des canaux, des rivières.
J’adore le nom des mouvements de Tai Chi: « séparer la crinière du cheval », « balayer la surface du lac », etc.
Je tiens de plus en plus longtemps en position assise les fesses sur les talons, dos droit, mains posées sur les genoux, sans savoir, d’ailleurs, quel est le nom de cette position.
Quand je dis de plus en plus longtemps, c’est dire que je tiens quelques minutes. Deux ou trois.
Il y a encore une ou deux semaines, au bout de quinze secondes j’avais trop mal au coup-de-pied. Les tensions se diffusent et deviennent tolérables.
Bonne journée de travail vendredi. Un coup l’on râle, un coup l’on travaille. C’est bien. Il faudrait aller vers moins de râlerie, mais au moins cela s’équilibre. En regardant Braindead, me vient cette idée que les insectes de l’espace se comportent décidément de manière humaine. Si nous devions envahir une autre planète, ne commencerions nous pas par tenter de prendre le contrôle des espèces les plus avancées qui la peuplent ? On ne peut pas en vouloir aux cafards. Ils ont raison, de leur point de vue. Ils sont même vertueux puisqu’ils tentent la symbiose plutôt que l’annihilation.
Ce matin, gymnastique. Coup de fil de G.P. La prise de courant a sauté. Appel de N.C. Elle m’indique que le disjoncteur se trouve au premier. Tout va bien. Les travaux peuvent reprendre.
Il faut que j’avance sur l’article.
J’ai faim.
Faire des courses.
Maintenant.