LA ROSÉE DANS LES ASPARAGUS

Il est bon, de temps en temps, de transférer les fichiers photos et vidéos du téléphone sur le macbook pro et de faire un tri.
Il y a le faux Warhol, avec sa caméra en carton, que j’aime beaucoup.

Il y a le piano de R. et l’escalier par lequel il a fallu le monter et le descendre.
Je pense que, depuis, il est redescendu.
La neige derrière la cafétéria à Tourcoing.
L’église, au milieu des travaux.
La coiffure d’une étudiante chinoise.
L’enseigne du café « Le Bailly ».
La mer, vue des hauteurs de Delphes.
Etc, etc…
Epouvanté par les récits de femmes chinoises recueillis par XinRan. Horreur absolue de la révolution culturelle. Je repense à S.B. et son père garde rouge. Brrr…
J’avance très lentement parce qu’on arrive très rapidement à saturation d’horreur.
Les révolutions dévorent avant tout leurs enfants les plus dévoués en servant les intérêts des opportunistes les moins scrupuleux et les plus prompts à en détourner les élans.
Il faut que j’aille préparer de la pâte à beignet pour les fleurs de courgettes du jardin.
Et demain, il faudra penser à filmer la rosée dans les feuillages d’asparagus (la partie visible des plants d’asperges): ça fait comme des nuages irisés argentés-vert de gris.