Les conversations aux terrasses ont cessé vers 5h30-6h00.
Bientôt c’était la stridulence perpétuelle des cigales.
Sommeil en dent de scie. J’aurais pu dormir encore une heure ou deux mais il y a petit déjeuner à 9h à l’annexe des beaux-arts d’Athènes.
La typo des devantures de café, des enseignes d’hôtels et d’auberges, c’est la même que dans Astérix. Cette ville fait de nous des touristes américains.
Quand je dis « ville » c’est excessif. Disons plutôt quelque chose entre une grande aire d’autoroute et un mini-golf avec vue sur la mer.
Mais la vue est très belle. Il faut juste sortir de la rue commerciale.
On se serait bien acheté une armure intégrale, cela dit.
Aller voir le lieu où se tenaient les oracles.
Mâcher des feuilles de laurier.
35°C.
Les grecs ont l’air d’apprécier les terrasses en béton. Elles fleurissent partout.
Et les frites.
Il n’a pas l’air de faire beau à Paris.
Lu que les choses ne s’amélioraient pas avec Hadopi 2.
Ici on mélange grec, français, espagnol et anglais de cuisine.
Commentaire mystérieux et anonyme reçu suite à ce post:
Back in the game sur un blog tranquille. Tes lecteurs sont toujours les plus discrets, non ?
À l’occasion de la rétrospective Michael Mann, on mesure (à nouveau) à quel point la critique (s’il en reste) et les institutions françaises sont incapables de penser le désir, ou du moins la situation (je ne dis pas position) sexuelle, d’un cinéaste. Il est amusant de lire (à nouveau) la construction d’un discours « critique » des images (disons « de gauche ») depuis un lieu « de droite ». Bernard Bénoliel s’y colle avec un texte hagiographique et (involontairement) risible pour le programme de la Cinémathèque.
Mann n’est pas très éloigné du romancier Richard Stark. Ses personnages doivent masquer leur double identité « culturelle » et sexuelle dans un environnement hostile, mais fondamentalement ouvert : les territoires métapolitains des USA. De ce point de vue, « The Thief » est son film le plus personnel (la question de l’adoption y est exemplaire) – film dans lequel la duplicité de l’énonciation se retourne le plus souvent vers l’instance qui énonce, l’obligeant à de nouveaux travestissements et pas de côté.
Mann n’est évidemment ni « de droite » ni « de gauche », bien au contraire ; il est là où il est (encore) possible de faire des films, c’est-à-dire avec les nouveaux pouvoirs économiques et policiers de la planète, dont il est un grand documentariste. Il triche souvent sur le découpage et la représentation des actions (à l’inverse d’un Straub ou d’un Carpenter), mais il est très précis quant à l’objet de la représentation (le savoir-faire corporel, les procédures langagières et l’appréhension méthodique des lieux par Tom Cruise, magistral, dans « Collateral »). En tout cas, il est passionnant. « Collateral » est ainsi un très grand film sur ce que fait un agent de terrain en milieu hostile, en particulier quand il perd ses informations, un peu comme « Catch Me If You Can » (Spielberg) est un grand film sur le recrutement des analystes du FBI. Ce qui ne signifie pas que le spectateur souhaite s’identifier à ces personnages… « Collateral » est aussi un grand film sur la façon de quitter Downtown L.A. par les highways pour y retourner (je pense à « City Of Quartz » de Mike Davis, au montage financier des opérations immobilières de Downtown L.A. tel qu’évoqué dans ce livre).
Disons enfin, l’époque étant ce qu’elle est, que Mann est incroyablement « moderne » et fait vieillir dans l’instant un grand nombre de ses contemporains, peut-être un peu comme Anthony Mann dans les 50’s, Antonioni dans les 60’s ou HHH dans les 90’s. Les « innovations » techniques (la HD) et la surenchère formelle (décadrages, montage cut) y sont pour beaucoup, comme toujours.
Bonnes vacances.
Seydou Yéké
PS: ton blog ressemble de plus en plus à une BD de Guy Delisle, non?