
Beaucoup marché aujourd’hui.
Parce qu’il faisait beau, pour commencer, et que j’avais rendez-vous à Alfortville chez ma dentiste (merci F.), pour un panoramique hyper-rapide, m’entendre dire que j’ai probablement assez d’os pour recevoir un implant, prévoir un rendez-vous en octobre et payer vingt trois euros. Cinq minutes en tout. Peut-être dix.
Je décide de faire un grand tour dans Maisons-Alfort.
Promenade d’abord jusqu’au parc où nous allions jouer.
Les balançoires ne sont plus là. Toute l’implantation a changé.
On dirait un labyrinthe avec d’étranges carrés de bancs.
La végétation envahit tout. On se demande si les enfants ont encore le droit de jouer.
Le magasin de jouets à disparu, remplacé par un cabinet dentaire.
Le boucher non plus n’est plus là.
Maintenant c’est une boutique qui vend des téléphones portables.
Le marché est toujours à sa place, mais fermé, puisque nous sommes mardi.
Le tabac est toujours là, aussi.
Je remonte jusqu’à notre ancienne maison, debout au même endroit et en meilleur état que la dernière fois que je l’ai vue. Je prends des photos.
Ensuite, je passe devant l’ancienne résidence de ma grand-mère.
Je vois arriver une vieille dame que je connais et qui était déjà vieille il y a vingt ans.
Une ancienne amie de ma grand-mère.
Je ne l’interpelle pas.
J’essaye de me souvenir de son nom.
Elle m’avait toujours fait penser à Claude Gensac.
Elle me fait toujours penser à Claude Gensac.
À moins que ce ne soit Claude Gensac qui me fait penser à elle ?
Mais comment s’appelle-t-elle, déjà ?
Une fois qu’elle a disparu sous le porche, je passe vite.
Je traverse le pont, longe la station d’épuration des eaux, en travaux, la cité Henri Barbusse où je photographie un sac en plastique blanc.
Je passe devant mon ancien lycée, mon ancien collège.
Le Riaume, le bar où nous séchions les cours, est toujours là, alors que P., son propriétaire, est mort depuis des années.
Mon premier ami proche mort du sida, vers 1987.
On ne savait même pas ce que c’était.
Il disait « un cancer ».
En trois mois, il était mort.
Le Riaume, c’était le nom de son village, en Auvergne.
Incroyable que le bar soit toujours là.
Génial.
Plein d’autres bars ont fermé (la Croix Souris est toujours en activité mais je n’ai pas vérifié si c’était toujours le même taulier).
Ni si M. était toujours là avec sa veste en daim et son chapeau de cowboy.
Je reconnais tout.
Les rues, la lumière, les boutiques.
Même les corps, les attitudes.
Et puis je prends le RER à St-Maur Créteil.
Une heure et demie de marche.
On ne change pas.
J’ai l’impression d’attendre toujours le même RER depuis 30 ans.
j’ai toujours dix-sept ans.
Je m’attends à croiser quelqu’un que je connais.
On se croirait chez Modiano.
Mais rien, personne.
Enfin si, plein de gens.
J’imagine leur vie.
Ils portent des valises, des cartons, des sacs.
Il fait beau. Tout est comme transfiguré.
Pendant ce temps, j’ai oublié que je devais emmener les enfants de l’école à leur répétition et heureusement O.R. a l’idée de m’appeler pour vérifier. Confus, je me rattraperai la semaine prochaine en prenant deux tours de garde.
A midi, je suis de retour.
Je prépare du riz mais je n’ai pas le temps de le manger: A. arrive pour faire le ménage et je vais, vite fait, avaler un hamburger en face, avant de déposer C. à l’école (elle était restée à la maison, soi-disant malade ce matin). Ensuite, j’essaye quelques compresseurs dans Pro Tools et puis je file à Montreuil.
M., l’électricien n’est pas là. Je prends quelques photos du chantier et je vais au cinéma voir Les gardiens de la Galaxie Vol 2. J’aime toujours autant la grande fille verte.
A 20h20, je sors de la salle pour arriver le premier à la réunion des habitants du CUB.
On discute jusque vers 22h30 pour décider s’il faut mettre des planches ou des pierres japonaises dans la cour, s’il faut repeindre les murs et de quelle couleur, mettre des LED ou une guirlande, faire un carré de potager pour les enfants, une tonnelle ou un parasol tournant, etc. Je m’inscris pour faire le ménage et sortir les poubelles en mai et je rentre pour arriver à la maison avant onze heures.
Dans le métro, les passagers de dix heures trente ont un air las, tranquille, qui leur va bien et les rend aimable.
SÉCHERESSE

Rouge sur blanc, c’est bien parti.
Pinot noir sur Menetou-Salon, pour être précis.
Qui ne tente rien n’a rien et puisqu’il y en a qui ont trop peur de reproduire de vieux schémas, eh bien, moi, je bois, je bois.
Sinon, c’était pluvieux aujourd’hui et il paraît que ce n’est pas trop tôt puisque nous traversons la pire sécheresse qu’aura connu ce jeune siècle.
Je fais un saut à Montreuil vers dix heures, mais il n’y a personne sur le chantier.
G. est en plein devoirs administratifs et M. a fait passer tous ses câbles pour la journée.
Une petite fille vient me gonfler au lieu d’aller faire ses devoirs.
– Tu fais ton carnet de santé ? – Elle demande.
Une claque.
Ca la fait rire.
Misère.
– Encore !
– Ca suffit!
– Non…
Voyant que les poubelles n’avaient pas été vidées ce matin, j’avais pensé que nous les avions sorties trop tard et je les ai rentrées mais ensuite j’ai reçu un mail de P., précisant que les éboueurs passent le matin, alors je les ai ressorties et tant mieux parce qu’il paraît qu’ils sont passés juste après (mais je n’étais plus là).
A midi, je vais chercher C. à l’école et nous allons manger des sashimis avant de rentrer.
On travaille un moment à la maison avant de ressortir pour la chorale du conservatoire.
Pendant que C. chante, je vais acheter du câble HDMI (10 m) près de République.
Il pleut des cordes.
Je suis trempé, mais content d’être dans l’action constructive.
Et aussi, j’achète un meuble de rack d’occasion.
J’attends avec fébrilité des nouvelles de mes enceintes ATC SMC 100.
Je reçois des nouvelles encourageantes de mon comptable, qui m’indique que, selon toute vraisemblance, je pourrai faire une nouvelle demande de remboursement de crédit de TVA en juillet. C’est cool de chez cool.
Je vais chercher C. et je rencontre T. qui est venue chercher K.
Elle revient des USA et veut retourner y vivre.
On y est mieux payé, la vie y est plus agréable, etc.
Bon.
J’ai placé une enchère eBay sur un poste à souder Weller. La vente se termine bientôt.
Je n’ai pas envie de regarder le débat parce que je trouve qu’il ne faut pas débattre avec Marine Le Pen. Ou bien avec une batte de base-ball.