À L’INSTANT C’EST LE PRINTEMPS

Mais oui, me dis-je, c’est inespéré !

J’avais cette seule photo, prise dans le parc Anne Frank cet après-midi et je me disais: tiens, c’est le printemps.

Il y avait un anniversaire, dans le parc Anne Frank. L’anniversaire de S. et C. était invitée. 
S. a reçu une guitare et nous avions tous participé au cadeau.
Une guitare, ou n’importe quel instrument de musique, c’est toujours le meilleur cadeau qu’on puisse faire. Une guimbarde, un kazoo, un shaker, ce qu’on voudra. 
Et donc, l’on était amené à se dire, en se promenant dans le parc, qu’il faisait doux, que c’était décidément bientôt le printemps.

Mais justement, oui, c’est le printemps, me dis-je. 
Là tout de suite, il est minuit passé.
Nous sommes le vingt mars et c’est le printemps.

Il y a des œufs de Pâques à vingt millions de dollars dans la vitrine de « La Mère de Famille » et ils ne sont probablement pas bons.
L’autre jour, C. m’a fait acheter un paquet de guimauve à 7€ dans cette boutique et la guimauve était insipide et sèche. On a dû la jeter. Je me suis promis de ne plus rien acheter dans cette boutique. 
Mais on ne peut pas leur retirer qu’ils possèdent l’art de faire de jolies vitrines, me disais-je, en regardant les œufs, les poules, les poissons et même les homards en chocolat.

C’est un peu comme les dates de péremption sur les emballages, me dis-je, repensant au printemps et à la date du jour.
Tout à fait la même chose, me dis-je encore.

Tout à coup, c’est périmé et tout à coup ce n’est plus la même saison.
Le marqueur fixe d’une transition lente et diffuse.
C’est curieux, me dis-je.
Mais c’est comme un anniversaire, me dis-je encore.

Et c’est un anniversaire, donc tout va bien.

Il y avait des pétales roses dans l’air.
Et une pluie se retenait de tomber.
Je n’avais pas brillé par mon endurance ce matin à la gym, me dis-je.
Trente minutes de cardio et puis voilà.

Il serait souhaitable de faire mieux demain.
Mais je m’étais levé tôt.
C. nous avait réveillé à 7h.
Nous n’avions pas fait la grasse matinée.

Demain, il y a école et c’est le printemps.

Je ne sais pas pourquoi, ce soir, je me suis soudain mis en tête de faire une poule au pot.
Enfin, un poulet au pot.
C’est trop lourd, me dis-je maintenant. J’ai trop mangé, me dis-je.
Demain, demain, il faudra une journée légère.
Une journée roborative.

Demain, me dis-je, il faudra écrire, il faudra anticiper.

Mais pour l’heure, c’est le printemps. Au lit.

THE COAL BLACK SEA WAITS FOR EVER

Coup sur coup, j’apprends le décès de deux amis.
Un ami récent, P., de Bordeaux, hier, et un ami d’adolescence, F., aujourd’hui.
Je me dis que ça y est, il faut que je m’habitue.

J’ai envie de me mettre au Kung Fu.
Ce matin, avec C., on regarde les vingt-quatre mouvements essentiels du Tai-chi avant de partir pour l’école. Séparer la crinière du cheval, brosser le genou, etc.
Besoin d’une discipline corporelle.
Besoin de me recentrer.

Après, petite séance de gym.
Je paye la poule au pot, c’est évident.
Soixante quatorze kilos.
Et ce soir, j’avais prévu la diète mais finalement je termine la bouteille de vin et on se fait des hot dogs avec C.
Tant pis, la diète ce sera demain.
Et on prépare un gâteau à la banane pour l’école (ce sont les goûters gourmands en ce moment).

Fini Iron Fist. Ce truc de culpabilité est usant, mais ce qui est marrant, c’est l’immortalité des méchants. 

T. vient chercher son contrat, avant que j’aille chercher C. à l’école pour l’emmener au conservatoire. Avant j’ai regardé des tas de références de matériels pour le studio.

Vanné.

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