À L’OMBRE

Alors déjà Avatar, le premier, c’était une épreuve. Après avoir regardé ça, on a envie de voir disparaître l’espèce humaine en un bon claquement de doigts définitif. Mais Avatar, la voie de l’eau, dès la quinzième minute je dis: « sans moi ». C’est tout de suite l’arsenal nucléaire, la dévastation, les flammes, la mort. Non, sans moi, je ne veux pas voir ça. Je préfère lire Chalamov et ses Souvenirs de la Kolyma. Et puis je vais me refaire un thé.

En ce moment, à peu près tout ce que je regarde me décourage. Depuis que j’ai terminé The Americans, rien ne trouve grâce à mes pauvres petits yeux épuisés par tant de misère inhumaine. Il faudrait que je revoie de vieux Ford, des Mizoguchi., des Ozu, des Dreyer, des Murnau, des Von Stroheim. Revenir à l’essentiel, me dis-je.

Je pense aux deux affreux en Alaska et je me dis qu’ils sont du même tonneau que les horribles fachos avides et destructeurs d’Avatar. C’est le seul truc réjouissant avec la possibilité d’une extinction prochaine: en finir avec cette sale engeance. C’est parfois difficile de garder foi en l’humanité. Ca devient un travail à plein temps de se lever le matin. D’ailleurs, s’agit-il de foi ? A-t-on le choix ? Vite, Chalamov, Chalamov. M’enfin, bon, la Kolyma ce n’est pas réjouissant non plus, il faut bien avouer.

En tout cas, pas question de sortir un orteil dehors. Il fait 38°C. On est tout de suite écrasé de chaleur. R. et S., pleins d’audace, sont partis à la piscine. Moi, non. Même la piscine, de ce temps…

J’ai reçu des stands pour les guitares, et puis des housses et des câbles dignes de ce nom.

Musique, me dis-je.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *