DES LIEUX ASSOCIATIFS POUR LES JEUNES

D’abord, bien sûr, c’est à écouter ici:

https://cobra06130.bandcamp.com/track/des-lieux-associatifs-pour-les-jeunes

J’étais aller chercher ce vieux titre, dont je pense qu’il m’avait initialement été transmis, il y a bien une quinzaine d’années, par O.C. Je n’en suis pas tout à fait sûr, mais j’imagine assez O.C. jubilant à l’écoute de cette petite perle de nihilisme fun. J’étais allé le chercher à cause du mot-clef « cobra », utilisé pour composer une playlist « snakes » à l’intention de S.

J’avais utilisé d’autres mots-clés, bien entendu: « rattlesnake » (très beau titre de King Gizzard and the Lizard Wizard), « anaconda », « crotale », etc. Et c’est incroyable le nombre de titres qui contiennent le mot « rattlesnake ». C’est tout simplement inépuisable. On n’en vient pas à bout.

Mais je reviens aux lieux associatifs. Et donc, en réécoutant, je sens monter une irrésistible compulsion à partager ce titre avec la terre entière. À cause de la pure joie qu’il procure.

C’est très curieux. Cela commence par un malaise. On se demande comment se positionne la voix (hurlée) vis à vis des problèmes et des solutions qu’elle scande. Et, pour commencer, de quoi est fait ce hurlement ? De rage ? De colère ? De transe ? De joie ? Un tremblement de joie ? Comme chez Pasolini ? J’ai tué mon père, j’ai mangé de la chair humaine et je tremble de joie ? Ce serait prendre au sérieux la posture sataniste ? Mais est-ce bien sérieux ? Y a-t-il quoi que ce soit de sérieux ? L’ironie est palpable. Mais l’ironie ne s’exerce-t-elle pas au dépends de l’ironie elle-même ?

Échange avec H.:

-Plutôt cool ! Ça sonne familier 😉 et ce solo qui change de mode ! j’en ai écouté 2-3 autres, pas aussi fortes…

-Non, c’est la meilleure. Je crois que ça tient au vertige d’ambiguïté quant au positionnement de la voix vis à vis du « problème » et de la « solution ». Emboîtements de postures ironiques aboutissant à une incertitude…

-Je pourrais pas mieux dire…je me demandais au début si c’était du lard ou du cochon, en fait c’était du punk 🙂

-Oui, le nihilisme s’abîme joyeusement mais inéluctablement dans la farce et l’on ne sait trop que faire de cette joie un peu embarrassante. Alors on la partage avec ceux qu’on aime…Et finalement sa vertu apparaît dans ce partage, qui est justement dans la dernière phrase chantée: « des lieux pour partager ». Certes, ces lieux sont dérisoires mais ils ne sont pas totalement nuls parce qu’ils sont associatifs (comme la pensée) et nous maintiennent connectés à ce qu’il y a de jeune, d’irrémediablement jeune, d’irreductiblement jeune en nous.

Et sinon, c’est dimanche. Et demain, c’est lundi. C’est la rentrée de S. et des autres écoliers. Et, comme par hasard, il pleut. Coïncidence ? Je ne crois pas. J’hésite entre faire un peu de musique en profitant de l’absence de R. et S., partis au cinéma à Bressuire, et faire un peu de jardinage entre les gouttes. Cela dit, je peux faire les deux. Pas en même temps, mais alternativement.