
Je me suis dit que quand c’était blanc, il n’y avait pas de raison d’y mettre de la couleur.
Et que quand c’était blanc, c’était gris, c’était noir.
Bref, c’était pareil.
Blanc égale gris égale noir.
Même chose.
Et je me suis dit voilà ce que j’ai envie de voir, de photographier, de regarder.
Du blanc.
N’importe quelle tonalité de blanc.
N’importe quelles tonalités de blanc.
Alors voilà.
Et sinon, j’étais un peu occupé à avoir mal au dos, à être fatigué, à m’occuper d’autre chose, à laisser filer le temps, à faire je ne sais quoi et j’ai laissé passer un jour, deux jours sans rien écrire et c’est comme ça. Voilà.
Mais ça y est, je reprend le fil et donc, j’ai toujours mal au dos. Au milieu.
J’ai beau aller faire du sport tous les jours, faire des exercices d’assouplissement.
C’est l’âge, c’est l’âge, je me dis. À partir de maintenant, avoir mal, c’est normal.
Il faut faire avec la douleur.
Faire quelque chose de la douleur.
Faire que la douleur ré-ordonne les choses, impose sa discipline (pour reprendre P.G.).
N’empêche que bon.
Rapidement, samedi matin je m’étais occupé de C.
Nous étions allé acheter des stylos, des crayons, du papier et tout un tas de fournitures de bureau chez Office Dépôt, avant d’aller passer un moment dans le parc près des Arts & Métiers. J’avais voulu faire un saut à la Gaîté Lyrique mais c’est fermé le matin.
Ensuite, nous avions rejoint M. et son père pour déjeuner au restaurant de hamburgers face à la maison. D. et A. nous avaient rejoints mais D. n’était pas restée, ne tenant pas plus que ça à manger des hamburgers (moi non plus mais je suis resté quand même). Je les avait ensuite laissés sur le chemin de la place des Vosges et était allé faire un peu de gym, pour brûler ce hamburger, avant de rejoindre P. au 104 pour picoler et reprendre des calories.
La vie c’est ça. Avaler des calories, brûler des calories.
J’ai remarqué qu’il y avait une certaine inertie entre l’ingestion et la formation de graisse.
Par exemple, samedi matin la balance indique 74kg. Je mange et je bois comme un ours et le lendemain elle indique 73,5kg. Je me dis: incroyable. Du coup, je mange léger, je vais faire de la gym et ce matin: 75 kg. Bam. Mais probablement demain matin ce sera 73 kg de nouveau.
Bref.
Dimanche, je ne sais plus. C’est vaporeux.
Ah, oui, on change d’heure.
Gym le matin, déjeuner léger puis projection du film de I.I. sur la péniche « Antipode » à 15h.
J’aime le regard d’I. sur les gens qu’elle filme.
Ca me rappelle les moments passés chez J-M., le gardien de la FEMIS, quand on était encore au Palais de Tokyo. Camembert et pastis. Le même regard.
Et puis le soir, ma sœur et ses enfants viennent dîner.
Et voilà.
Aujourd’hui, réveil difficile. On sent le décalage horaire.
Galette au son d’avoine, gym.
Mal au dos.
Payé la cantine, passage éclair à Montreuil, emmené C. au piano, courses diverses.
Mal au dos.
Je m’allonge sur un rouleau à pâtisserie, placé sous mon dos perpendiculairement à la colonne vertébrale, un coussin sous la tête et je reste comme ça de longues minutes.
Il est l’heure pour la petite fille d’aller se coucher.
Elle vient justement me dire: « tu ne peux pas écrire la petite fille gna gna gna ? »
Alors voilà.
Et elle précise: « moi je m’en fiche d’aller me coucher ».
Mais il faut!
Je reviens.
J’avais oublié de raconter la discussion dans les vestiaires du club de gym ce matin.
Il faut dire qu’à mon club de gym la moyenne d’âge doit être de soixante-cinq ans.
Pour dire, je suis un petit jeune là-bas.
C’est ça que j’aime, parce que c’est calme, tranquille, mais passons.
Et donc nous étions trois vieux nus dans le vestiaire.
Moi, le plus jeune.
Et la discussion portait sur les maladies nerveuses dégénérescentes. Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques, épilepsie. Et justement, l’un de nous trois est épileptique et nous raconte comment il a dû cacher sa maladie quand il est rentré au CNRS.
– Vous n’allez pas en parler, je peux vous faire confiance ?
– Bien sûr.
L’autre, dont le père est mort avec un Alzheimer à 95 ans, commence à flipper.
Moi je me dis que ce serait chouette d’avoir une pilule qu’on peut avaler un soir et on ne se réveille pas.