IL FAUT TOUJOURS Y CROIRE

Comme le chantait le regretté Jean-Luc Le Ténia, il faut garder l’espoir. Et c’est ce que j’ai fait, me retrouvant confronté pour la nième fois à ces séquences bancales sur-jouées et trop pleines d’intention.

Jusqu’ici j’avais laissé tomber la neige, j’avais soupiré en me disant qu’il n’y avait rien à faire, que c’était ainsi, qu’il fallait faire avec. Et puis soudain, non. Soudain, l’épiphanie. On va essayer d’améliorer les choses, ai-je lancé. Et nous l’avons fait. Et je suis fier de nous.

Par les seuls pouvoirs du son, nous avons rendus meilleurs des acteurs qui en faisaient des caisses. Nous avons rendu supportables des séquences qui ne l’étaient guère, qui étaient au mieux embarrassantes. Cela grâce à la foi et à l’enthousiasme de mes stagiaires.

L’enthousiasme paye, me dis-je. Nous avons su trouver les camions de pompiers et les klaxon capables de faire avaler l’entrainement. Nous avons su englober l’auditoire dans une pluie, dans un poêle à bois, dans une chansons de rock polonais des années 70, dans des grincements de vestiaires, des conversations de douches. Nous avons su bruiter avec tact une cigarette et un briquet Zippo. Faire passer des tranches de pain trop épaisses pour être honnêtes, grâce à d’authentiques chiens aboyant aux passage d’authentiques caravanes.

Maintenant, je sais que l’on peut presque tout. Ce n’est pas trop tôt, à mon âge, me suis-je dit. Si cela peut faire gagner du temps à d’autres, tant mieux.