INQUIÉTUDE

C’est un titre comme un autre. Le fait est, curieusement, que les réveils sont comme attristés ces derniers temps.
La journée n’est pas imédiatement appétissante. Il me faut passer une sorte de sas. En général faire la vaisselle aide.
Comme dirait Alexandre dans La Maman et la Putain, il y a cette sensation un peu dégoûtante d’être utile.
Et, en faisant la vaisselle, je me dis qu’il y a des hommes très riches pour lesquels le simple fait de faire la vaisselle évoque quelque chose comme l’enfer sur terre. Aux yeux de tels hommes, mon existence, par la médiocrité de ses moyens, le rationnement de l’espace imparti, la routine de ses circuits de production et de consommation, s’apparente à celle d’un zombie. Je suis, nous sommes le zombie d’un autre. Comme sont considérés comme des zombies les migrants que l’on vient de déloger de la jungle de Calais. Les zombies de l’Europe. Mais de qui l’Europe est-elle le zombie ? D’elle-même, pour commencer. Qu’est-ce que c’est être le zombie de soi-même ?
Ces lignées parallèles de zombies jusqu’à l’homme exponentiel.
Bon, je me disais ça sans plus. J’étais à la recherche de ce qui assombrissait mon réveil. Sans doute un rêve tardif.
Maintenant, je bois mon café et il me faut terminer quelques parties de Scrabble puis relire et corriger le scenario que m’a envoyé Z.L. Je vais essayer de profiter du court répit que m’offre le sommeil de C. (nous sommes rentrés tard hier et couchés vers minuit) pour avancer.
Couper tout le reste. C’est ça qui est terrible. De laisser toutes ces fenêtres ouvertes en permanence.
Alors je vais fermer les fenêtres. N’en garder qu’une ou deux à la fois.
Eviter les courants d’air.

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