Mais il fait encore frais. 7°C ce matin. Ce n’est pas le printemps. Pas encore. Regardé au réveil les films des élèves de l’ESRA. Assez terrifiant: leurs modèles sont exclusivement issus de la télévision et de la publicité. Bon…Passe encore. Mais encore, parmi ces modèles ils se choisissent évidemment les pires… Il faudrait leur montrer autre chose. Et ce qu’ils racontent dit tellement à quel point ils sont issus d’un milieu social épouvantable… Avec le fric comme seul horizon. Comment vont-ils s’en tirer ? Hmm… Faut-il vraiment avoir envie de sauver les gens ? En ont-ils vraiment envie ? Est-ce qu’on a pas déjà suffisamment de boulot comme ça à se sauver soi-même ?
Y. avait préparé du poulet et des carottes à la crème hier soir. Pas eu le courage de ressortir et il n’y avait rien au cinéma. Rien qui nous donne vraiment envie de nous rhabiller. Cure de sommeil. J’attends le soleil. Parfois, plutôt que de s’angoisser, autant s’allonger et regarder le plafond. Et Boulgakov. Effets de ralentis et d’accélérés dans la fuite de Tourbine. La neige. le bruit étouffé des bottes de feutre dans la neige. Le canon qui devient un tout petit point noir. L’homme fait loup comme un rat.
Le disque dur de M.S. ronronne avec une basse grasseyante. Coup de fil d’Agnès W. hier soir. Sommes convenus de nous retrouver à 18h au Café Beaubourg, avant la lecture du scénario de Vincent à 19h30 par Amalric. Finalement, sortir en septembre semble plus sage. Stratégie, tout à l’heure.
Lu le texte de Mathieu R. dans Trafic hier. Suis bien d’accord avec lui quant aux ravages du scénario et les films de l’ESRA ne font que me conforter dans cette impression. Le scénario c’est un conducteur. Point. Utile, bien sûr, mais ne permettant pas de se faire une idée de la forme. Ou alors c’est café bouillu-café foutu: le film est déjà tourné par écrit et nul besoin de l’exécuter.
Tout de même…Ce qu’ils demandent aux acteurs (les élèves de l’ESRA)… Un sursaut de dignité devraient les faire se refuser à certains gestes, à certaines phrases… Non ?
Misère…