
De retour à l’instant du Jardin d’acclimatation où avait lieu une gigantesque chasse aux œufs de Pâques, j’ai laissé C. avec ses cousins et sa tante – ma sœur donc.
Un peu vanné. Je m’étais réveillé en pleine nuit vers 4h30 et n’avais pas réussi à me rendormir.
J’en avais profité pour prendre quelques cours de production audio en ligne et faire des exercices pratiques de reconnaissance de fréquences et d’égalisations.
Hier matin, nous avions joué aux échecs avec C., avant l’arrivée de L. J’étais allé faire des courses puis j’avais préparé des ravioles. Me suis rendu compte que l’on ne trouvait plus, ni chez Franprix, ni chez Carrefour, de ravioles de Romans ou de Royans. À la place on trouve de grosses ravioles de la taille des raviolis italiens.
Curieux, me suis-je dit. Les ravioles seraient-elles passées de mode ?
Une enquête s’impose.
Sitôt cette entrée terminée je m’en vais taper « que sont devenues les ravioles ? » dans Google.
Mais pour en revenir à hier, donc, après le déjeuner, j’étais allé faire une balade avec M. qui était sortie de terre à la Porte Berger, tandis que je l’attendais Place St Opportune, mais c’est sans importance, grâce à la technologie mobile. Un tour des galeries du marais, en commençant par les environs de l’Hôtel de Ville et en remontant lentement vers Arts et Métiers, jusqu’à ce qu’il soit l’heure pour elle d’aller rater son train de 19h. On voit des trucs bien rue de la Verrerie, Wu Xiaohai (« Destin ») chez Patricia Dorfmann – qui fait penser à Michael Borremans par moments et, rue du Bourg Tibourg, chez Nathalie Obadia, l’exposition de l’artiste iranien Shahpour Pouyan, qui présente des reproductions de miniatures persanes en regard d’un ensemble de céramiques représentant des mausolées, des prisons, des bases militaires, des tombeaux, je ne sais quoi. C’est-à-dire, s’agissant de ces deux expositions, que notre déambulation nonchalante se trouve confrontée à des objets et des images inquiets, pleins de mystères, offrant de curieux rapports d’échelles, un ensemble visiblement cohérent de thèmes récurrents et cauchemardesques. L’on se dit qu’il y a à déchiffrer et l’on décrit ce que l’on voit.
Ensuite, du côté de la rue du Temple, ça se gâte un peu.
L’exposition Kentridge chez Marian Goodman déçoit. C’est chic et de bon goût. De la déco à clins d’œil culturels, sans intérêt. Chez Laurent Godin, le cimetière de comptes Facebook retient l’intention cinq minutes comme une chose un peu vaine et fermée, bien qu’élégante. C’est surtout le trio de poils de chattes au sous-sol qui reste agréable.
J’allais ici m’expliquer à propos de quelque-chose mais finalement, je décide que non et il n’en sera donc pas question.
Never explain, never complain.
Un gros pavé de texte a sauté.
Il reviendra sous une autre forme, lorsqu’il ne sentira plus le besoin d’être justifié.
C’est une question de jours, de semaines.
Comme si le langage s’était soudain révélé plus élastique. Comme si l’on pouvait se rouler dedans, être massé par le langage.
Comme l’on s’était d’ailleurs fait masser par les extraordinaires fauteuils et machines à masser les pieds que l’on ne trouve que chez Nature & Découvertes.
Rentré vers 17h. Je croise L. venue chercher L.
Je prépare des sashimis à C.
On joue aux Mille Bornes, aux échecs.
On lit un peu.
L’histoire de la jeune ogresse qui tombe amoureuse d’un enfant qu’elle avait prévu de manger.
Et puis, bientôt c’est moi qui tombe de sommeil.
Mais avant cela, un peu de lecture, de mails, de glande sur Facebook.
Un ou deux tutoriels d’enregistrement et de compression.
Let’s call it a day, me dit une petite voix derrière mes acouphènes aux environs de 23h57.
Mais à 4h30, ça repart comme en quarante