MOINS DIX

Je me demande comment on mesure la température ressentie.
Et puis ressentie par qui, d’abord ?
Par exemple, le père de L., je le vois tous les jours en chemisette, alors que tout le monde s’enveloppe dans des couches de duvets, de bonnets, de gants et d’écharpes. Rien à foutre du ressenti, le père de L. Pour le père de L., le ressenti permanent est de vingt-cinq degrés, même par moins douze. Comment parvient-on à ce résultat ? Au terme de quel entraînement ?
Ou bien est-ce une prédisposition génétique ?

Quoi qu’il en soit, aujourd’hui à Dunkerque, le thermomètre indique moins quatre degrés mais le bulletin météorologique précise: « ressenti de moins dix ».
Moi, je ressens moins dix au bas mot.
Pour dire, je suis venu en courant de la gare, tellement j’avais froid.
Le pire moment ayant été celui passé à attendre que le feu du boulevard passe au rouge pour les voitures.
Attente qui a peut-être duré trois minutes mais m’a paru éternelle.

Et j’arrive à 8h40 avec une heure vingt devant moi avant le début des jurys. Ce sont les étudiants de cinquième année qui présentent leurs travaux aujourd’hui. Bon.

J’aimerais récupérer mon ordinateur, toujours retenu prisonnier par l’exposition Pool Ball. Et c’est réellement débile parce que, pour finir, l’installation n’est pas en fonctionnement, n’ayant pas été en mesure de transmettre le vade mecum au régisseur qui n’est guère disponible. De ce fait, mon ordinateur est retenu pour rien sur un plateau désert depuis une semaine.
Le seul bénéfice que j’en retire est un sevrage violent de toute activité de bureau.
Ce n’est pas rien.

Une semaine que je ne me suis pas assis à mon bureau, ou alors épisodiquement pour chercher un papier, prendre une note, rien de méchant.

Ce qui me manque, cependant, c’est la faculté d’écrire quand je veux. 
Evidemment, je pourrais écrire sur du papier, mais je ne peux pas. Je n’ai pas l’organisation qu’il faudrait avoir.

Je dois ajouter que les tenanciers du petit restaurant japonais, où je vais déjeuner tous les jeudis, sont des enculés.
Il s’agit bien entendu d’un faux restaurant japonais, tenu par des chinois. La cuisine y est médiocre (le riz est infect) mais c’est à côté de l’école et une méthode simple pour se nourrir de protéines.
Bref, ils ne m’avaient pas mis au parfum pour la carte de fidélité. Il a fallu que je vois un client sortir la sienne pour être affranchi.
Depuis le temps que je viens ça en aurait fait des repas gratuits.
Elle a fait la grimace quand j’ai pris ma petite carte et m’a mis un mesquin coup de tampon.
Pour le panache, elle m’en aurait mis dix d’un coup qu’on était loin du compte.
Saleté, va.

Renseignement pris, pas moyen de récupérer mon ordinateur encore: on attend du monde ce soir.
Récupération, donc, demain matin.
Et après, zou.

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