
Je n’y aurais pas pensé, mais c’est agréable de conduire une vieille voiture Comme cette Twingo de 1996 que le garage me prête, en attendant qu’Olivier soit réparé. Olivier, c’est le nom de la nouvelle voiture. La Ford Fiesta, qui est en panne d’injection. Au départ, on s’était dit « Olivia » ou « Olive ». Mais non. Il fallait que ce soit « Olivier ». En ce moment, tout doit être au masculin parce que S. est dans une période masculiniste. Il faut que le chat soit un mâle et que le monstre de Gila de la ménagerie soit un mâle et, si on croise un crotale, il faut compter les anneaux. S’il y en a beaucoup c’est que c’est un mâle, dit-il. Donc la voiture doit être un mâle. Un mâle dominant, cela va de soi. Si ce n’est pas un mâle, ce n’est pas la même chose, pense-t-il.
L’odeur de cette vieille voiture, me rappelle les années soixante dix. Le plastique se décompose, se délite. Les tissus tombent en poussière. Il y a même un allume cigare en bonne et due forme et aucune alarme ne se met en route lorsqu’on ne boucle pas la ceinture. Les fenêtres s’ouvrent avec une manivelle et les rétroviseurs latéraux se manipulent aussi mécaniquement. La direction n’est qu’approximativement assistée. Il n’y a pas de détecteur d’obstacle lorsqu’on est en marche arrière. Il faut relâcher très doucement l’embrayage quand on passe les vitesses. Il y a quelque chose de joyeux à rouler dans cette vieille guimbarde. On ressent de la tendresse à son égard. On n’a pas envie de faire du cent. Déjà, à quatre-vingt, on trouve que çà file.
Ce matin, je m’étais réveillé en catastrophe à six heures en me souvenant soudain que j’avais oublié de sortir la poubelle. Trop tard. Le camion était passé, déjà. Ici, les éboueurs ne passent que tous les quinze jours. Alors, j’ai mis deux sacs poubelles dans la Twingo et je suis allé les jeter dans des poubelles sur une aire de repos. Ce n’est pas autorisé, j’ai un peu honte, mais aussi, cela fait la deuxième fois que j’oublie le passage des poubelles.
C’était un peu l’aventure d’aller jeter mes deux sacs poubelle à sept heures du matin, sur cette aire de repos. J’imaginais les gendarmes postés à l’affût dans les fourrés, avec des jumelles, prêts à arrêter les petits malins dans mon genre, justement le jour du passage des éboueurs. Je m’en suis bien tiré cette fois.
R., S. et les grands-parents sont partis à la mer et j’en profite pour avancer à grands pas sur cette étude acoustique. Je passe mes journées à construire un studio en 3D sur Sketch Up. I. s’en va demain, après presque deux mois en Air B’nb. Un monsieur vient pour trois jours avec sa fille et puis on ferme pour la saison.
Je suis passé chez Emmaüs pour leur proposer de venir chercher notre ancien canapé et ils m’on dit qu’ils appelleraient et qu’ils passeraient.