
Parfois écrire des choses insignifiantes, il n’y a rien de mieux.
Et on découvre ensuite qu’elles étaient essentielles.
Le plus affreux, c’est lorsqu’on doit essayer d’écrire des choses intelligentes.
Alors là, autant aller se coucher.
En tout cas, si l’on arrive pas à faire autrement, au moins ensuite avoir le courage de tout effacer et de ne rien en garder.
Mais le mieux, le plus agréable, le plus sain, c’est de ne jamais se mettre dans une telle situation. Ne jamais se donner pour objectif d’écrire quelque chose d’intelligent.
Surtout jamais.
Trouver d’autres voies, d’autres motivations, d’autres stratégies.
Hier après-midi, par exemple, il y avait deux anniversaires d’enfants, deux copines de C. qui fêtaient leurs sept ans.
Le matin, nous étions allé acheter les cadeaux d’anniversaire et l’après-midi, Y. avait emmené C. d’un anniversaire à l’autre, pendant que je travaillais avec P.
Troisième film. Pollution, environnement, gaz à effet de serre, trafic.
La bande son est assez flippante à elle-seule. J’aime bien.
Il y a des drones et l’acmé sur Peshawar, l’enfer sur terre.
Le soir j’avais rejoint l’apéro dinatoire donné par les A., comme suite à l’anniversaire de L. et nous y sommes restés un peu tard.
Ce matin, piscine, avec L. de 10h30 à 11h30.
Ensuite, on fait trois courses et on rentre déjeuner à la maison.
Je zone un peu en début d’après-midi, avant de rejoindre P. vers 15h.
On travaille jusque vers 19h puis un petit verre de Côtes de Gascogne à la Chaufferie et back home pour le dîner.
De la lotte et des pommes de terre.
La lotte, je pense qu’il faut un peu la cuisiner pour qu’elle s’exprime. Là, c’était un peu rude. Un peu poiscaille. Mais pas mauvais.
Il faudrait pouvoir écrire comme pour ne pas être lu. Simplement pour mettre à plat, laisser advenir la pensée. Ne pas se préoccuper de préserver qui que ce soit. Ne pas se soucier de débattre. Simplement préciser, mettre une brique puis une autre.
Il faudrait pouvoir bénéficier du calme nécessaire, de la concentration nécessaire, de la disponibilité mentale nécessaire.
Se mettre en condition.
Déjà se mettre en condition serait beau.
Ne plus se préoccuper du bruit, des débats, de l’insignifiance globale.
Reprendre le langage au point où il s’est délité.
Reprendre langue.
J’ai besoin d’un endroit pour travailler.
Il me faut un lieu, un bureau, avec de la lumière, de l’espace (vingt ou trente mètres carrés même si je préfèrerais deux cent), le droit d’y faire un peu de bruit et d’une manière générale d’y faire ce que je veux, quand je veux.