
Il y avait un oiseau perché dans ce champ de colza et, le temps d’appuyer sur le déclic, il s’était envolé. Je ne l’ai pas vu s’envoler. J’avais un peu le soleil dans l’œil et les mains prises par le téléphone. Le téléphone n’est pas un bon appareil photo. Le téléphone ne remplace pas l’appareil photo. Il émule l’appareil. Il simule l’appareil. Il ne le remplace pas. Pourtant je n’ai plus d’appareil photo et je ne cherche pas particulièrement à acquérir un appareil photo. Je pense qu’il me faut un appareil photo. Et une montre.
Les P. sont venus déjeuner. Avec les deux garçons, A. et C. J’avais préparé une épaule d’agneau au four, des asperges (de Loudun) avec une sauce mousseline, des pommes de terre sautées et P. avait apporté des œufs de caille, des tartes et des bouteilles de bière vides, je ne sais pourquoi. Heureusement j’étais passé à l’épicerie d’A*** pour prendre une bouteille d’Anjou Démon. Les enfants mangent peu et s’ébattent dans le jardin ou font trembler les planchers et plafonds. Le chien manifeste son agacement par des immobilisations au sol. Ils lèvent le camp vers 15h, C. devant faire une sieste avant le gala de gymnastique.
R. va corriger des copies à l’extérieur, avec un passage chez Emmaüs à T***, où elle a trouvé un joli bureau pour S., des livres, des vêtements et quelques objets, dont une étrange planche à pain au manche bleu. On regarde des films avec S. et puis je plie du linge pendant qu’il prend son goûter. Et puis il prend un bain. Et puis R. rentre. Et puis je regarde la fin de L.A. Confidential pendant qu’elle et S. dînent. Puis S. se met à crier. Puis à Hurler. Puis à sauter dans tous les sens en hurlant, criant et pleurant. Et puis il finit par se calmer et aller se coucher mais c’était vraiment fatigant.
Et c’était déjà notre dernier jour à P***. On repart demain.