Impossible de poster hier: le site que j’utilise pour contourner la censure était bloqué.
Paranoïaque, je me suis dit que j’avais dû en parler à un mouchard qui l’aura dénoncé au PCC.
C’est peut-être le cas, d’ailleurs…
Sinon, donc, mercredi soir nous sommes allés dîner avec les parents de K., puis sommes allés nous faire masser les pieds. Nous avons choisi l’option « royale », qui dure 90 mn et sommes ressortis prêts à nous coucher pour dormir douze heures. Un truc de dingues.
Le lendemain matin, réveil 8h00. Courbatures énormes dans les bras.
A la gym, j’évite les haltères et passe un moment à nager.
Retour à la maison, cours de chinois, un épisode de F & G.
On va manger des jiaozi avec K. et son copain, au petit restau en face de l’école d’art.
Ensuite, visite de la galerie des parents de K.
Son père me fait mon thème astral chinois. J’en filme une partie mais ma carte mémoire arrive à saturation en cours d’entretien.
Il en ressort, ce que je trouve réconfortant, que les pires moments de ma vie sont derrière moi: jusqu’à 29 ans, c’était pas terrible (trop de métal, mauvais pour les poumons) mais après c’est très bien, un bon équilibre. Il faut que je voyage beaucoup et si possible à l’Est et au Nord de mon lieu de naissance, que j’évite ce qui est terre et métal mais favorise ce qui est bois et eau, que je porte les couleurs noir, vert et bleu, que je fasse attention à mon coeur et à mes poumons et à ne pas trop me disputer lorsque je croise l’année du tigre. Chaque année du singe devrait apporter de grands changements (comme 2004, par exemple).
Ensuite, j’avais l’intention d’aller faire un tour en ville, mais il fait chaud en début d’après midi et je décide d’aller monter les séquences enregistrées sur la carte mémoire.
C. et J. passent en fin d’après midi. Nous étions convenus que ce soir nous ferions la cuisine à la maison. Donc, après des emplettes au supermarché, nous préparons notre frichti: soupe aux oeufs, sauté de porc aux légumes avec du riz, crevettes poivre et sel. J’apprends quelques bases essentielles. J’espère que K. va m’apprendre à fabriquer des jiaozi.
Il manque encore quelques plats et couverts pour recevoir dignement des invités mais ça s’améliore.
Ce matin, réveil à 6h. Beaucoup de brouillard dans la rue.
Des terrassiers sont en train de réparer le pavage dans la contre-allée.
Je vais me chercher deux petits pains. 7 mao.
Et maintenant, je boirais volontiers un deuxième thé, avant d’aller faire ma gymnastique matinale.
A LA RECHERCHE D’UN LIEU
Hier matin, coup de fil de C., qui devait passer vers midi.
ZM. lui demande de me donner rendez vous à l’école à 14h.
Du coup, je peux me reposer un peu après la première séance de gym, un poil épuisante.
ZM. me remets un extrait du catalogue de l’exposition collective où ont été montrés les Tianjin Babies l’année dernière. Il me dit qu’il aimerait bien que je puisse venir faire un cours à Tianjin pendant un ou deux mois. Je ne sais pas si ça va être possible cette année. On verra bien.
Il nous indique un lieu où l’on peut trouver un local à louer. C’est près de la rivière, dans le centre ville. Nous y allons en vélo. Tout le centre est en chantier, autour du quartier de la gare et il faut faire des détours pas possibles. D’autant que la rue piétonne est vraiment piétonne en ce moment et que les flics ont décidé de l’interdire temporairement aux vélos.
Nous finissons tout de même par arriver à bon port. Nous tombons sur une galerie qui montre des travaux d’anciens camarades de classe de C.
Le directeur et un artiste de la galerie nous recoivent et nous offrent le thé.
Ils nous expliquent qu’on devrait pouvoir trouver un local dans cet immeuble mais que rien ne sera libre avant la fin septembre. Ensuite nous discutons avec le propriétaire, qui nous fait visiter des lofts et nous montre des plans. Les prix semblent fluctuer du simple au décuple selon que c’est moi qui demande ou bien un copain du proprio. Il est évident qu’il n’y a pas moyen de louer sans passer par un intermédiaire. Ou alors au prix mamouth.
Ensuite, un bol de soupe de nouilles au porc et retour à la maison pour montages et mise en ligne de films.
Quelques épisodes de Freaks & Geeks pendant les exportations et les tranferts.
Ce matin, levé tard, vers 8h00. Deuxième séance de gym. Plus courte, à cause des courbatures.
En sortant, j’appelle K. et nous décidons d’aller déjeuner ensemble, avec son copain J-F.
Fondue mongole dans le bon restaurant où nous étions allés avec W. et J.H.
Puis passage à la maison pour visionnage d’un bout de TJB et je ressors chercher mon vélo, pendant que K. et J.F. vont faire un tour à l’agence de voyage (ils veulent passer quelques jours à X’ian). On se propose de se retrouver pour le dîner, avec les parents de K., qui pensent pouvoir m’aider à trouver un local.
En attendant, j’ai le temps pour un ou deux épisodes de F & G et une leçon de chinois.
MES PETITES HABITUDES
C’est étrange d’avoir à l’autre bout de la planète des lieux où l’on se sent chez soi. De savoir qu’ils existent, qu’on peut s’y rendre.
C’est le sentiment que me donne le studio de Feijiacun où nous sommes allés passer le week end, pour le vernissage de L. L’impression d’être à la maison, de retrouver la famille.
Ce matin, avant de reprendre le train pour Tianjin, je lave les draps et la couette, ravitaille le studio en produits de base, fais la vaisselle et lessive le sol. Puisque L. dort, je laisse la clé au gardien, qui m’avait aidé à traduire la chanson du « transit intestinal ».
Samedi chargé en activités touristiques: un saut à Panjiayuan, le marché aux puces pékinois. J’attends Y., qui obtient de meilleurs prix quand je ne suis pas là (on la prend pour une chinoise ou presque) en mangeant une pizza et en révisant mon Assimil. Ensuite, nous allons visiter le temple Tiantan, qui est majestueux: haut et gras, comme un gros chat.
La charpente est un miracle de construction: tous les éléments tiennent imbriqués les uns dans les autres sans le moindre clou, sans la moindre vis.
Après nous être promenés dans le jardin, nous prenons un taxi qui nous dépose place Tien an’men, que nous arpentons un moment avant de prendre un nouveau taxi pour rentrer à Bei gao, donner un coup de main à L. pour l’installation de l’exposition.
Avec X., le copain de L. qui tient la galerie, nous écumons toutes les boutiques qui bordent ce quartier d’artistes à la recherche d’éléments de fixation pour des tablettes. Nous finissons chez Ikea où j’achète des crochets qui ne nous serviront pas.
Dimanche matin, il reste encore beaucoup à faire. Je m’occupe de graver un DVD du film de L., qui passe en boucle dans l’expo, pendant que T. et lui installent les sculpture et les tirages.
Catastrophe: les trois grands tirages de 1mx1m20 arrivent en rouleau au lieu d’être intercalés entre une feuille de dibbon et un épais plexiglas. Du coup, nous renonçons à les accrocher et cela laisse un vaste espace vide au-dessus des tablettes (qu’un ouvrier, entre temps, a réussi à faire tenir). Trop tard pour faire refaire le travail à l’imprimeur: il est 15h, les gens arrivent, le cuisinier fait cuire des brochettes et on débouche des bouteilles de vin et de bière.
Vu que nous n’avons presque rien mangé depuis la veille, je suis rapidement ivre et m’entretiens avec T., qui achète des oeuvres chinoises pour les revendre à des galeries européennes.
Nous discutons aussi avec C. du projet des départements confucéens, dont elle a fait le relevé des titres (il y en a 85 ou 95, je ne sais plus), avec le nombre d’offrandes par département. Elle m’apprend qu’il y a même un département de « la naissance en tant qu’insecte ».
Vers huit heures, tout le monde va dîner chez Tong Da.
On tombe de fatigue à dix heures du soir.
C’est le tournant de l’été: il a plu hier toute la journée et une partie de la nuit et ce matin l’air est frais à Pékin et à Tianjin. D’après la météo ça ne devrait pas durer, évidemment.
Bon, je vais regarder quelques épisodes de Freaks and Geeks, aller m’inscrire à la salle de gym de l’hôtel Holiday Inn, passer quelques coups de fil, aller manger un bol de soupe et m’occuper de tous ces films en attente.
STANDBY
7h36.
Nous nous apprêtons à partir pour Beijing. Je laisse l’ordi ici, cette fois, parce que c’est un peu lourd de le trimballer sans arrêt. S’il faut absolument que je fasse un post ou que je lise mes mails, j’irai dans un cybercafé.
Sinon, lorsqu’on lit ça (relayé par C.Z.) on se dit que cette ordure de Georges Mothron mériterait au minimum d’être entarté une bonne centaine de fois, avec de la merde bien sûr.
Peuple d’Argenteuil, soulève toi et va asperger cette crevure de Malodore (ah, ah, ah, c’est Lautréamont qui doit être content) et surtout jette le dehors.
CA MARCHE !
Trois jours que je ne parviens pas à me connecter, mais grâce à J. et à son astuce pour contourner les ridicules dispositifs de la censure chinoise sur internet, je peux enfin poster et lire sur cette plate-forme. De façon assez arbitraire, Typepad est maintenant accessible, alors qu’il ne l’était pas il y a encore une semaine. Les mystères de la censure sont insondables.
Nous bénissons à chaque instant l’irruption de l’air conditionné dans notre modeste appartement.
Il faut dire que la chaleur commençait à devenir terrible. Aujourd’hui, par exemple, il fait 39°C mais de la pluie et un net rafraîchissement sont prévus pour demain.
Je suis devenu très copain avec la boulangère qui se marre à chaque fois qu’elle me voit -sans doute à cause de mon grand nez- et je lui achète quelques petits pains tous les matins en guise de petit déjeuner. Il y a aussi l’option crêpe aux deux oeufs, herbes, sauce fourrée au beignet mais c’est un peu lourd. Mais bon pour le transit.
Mercredi, nous décidons d’aller visiter le parc Beining, au Nord de la ville et découvrons qu’il s’agit d’une sorte de jardin d’acclimation en ruines, mais pas désertés: presque toutes les attractions sont rouillées et hors d’usage mais il y a tout de même des familles et une tripotée de gamins. L’ensemble est tout de même assez triste et, vu le nombre de grues et de bulldozers disposés alentour, tout laisse imaginer qu’une vaste opération immobilière est en cours. Manifestement, ce carré de verdure et d’eau va devenir quelque chose comme une immense résidence huppée d’ici 4 ou 5 ans mais pour l’instant c’est juste une friche à l’abandon.
Le petit jardin public où j’avais tourné une séquence des Tianjin Babies est toujours aussi charmant et nous passons un moment à filmer les retraités en train de chanter tous ensemble en une joyeuse cacophonie. En passant par le marché, je tombe sur ma folle de l’automne dernier, dans un état misérable, toute noire de crasse au milieu d’une flaque d’eau saumâtre et puante. m’apperçevant, elle se redresse et se met à taper sur le sol avec une bouteille en criant: « Le français ! Le français ! ». Je m’enfuis une première fois, mais en repassant quelques minutes plus tard, je la salue. Elle la les yeux écarquillés et le souffle coupé. J’aimerais bien pouvoir l’aider mais je sais qu’elle refuse tout argent et toute nourriture.
En rentrant du parc Beining, nous passons par un chantier d’autoroutes et Y. trouve qu’on se croirait en plein dans un film de Pasolini. Alors nous tournons quelques séquences pour un hommage. Ca me fait penser que j’ai au moins 4 ou 5 films à monter depuis lundi. Je ne trouve jamais le temps de m’en occuper. S’il se met à pleuvoir, ça sera l’occasion de rattraper le retard. Suivant les conseils de C.Z. j’ai téléchargé la première (et unique) saison de Freaks and Geeks que je me promets de regarder la semaine prochaine. Nous avons regardé Blonde Crazy de Roy del Ruth, avec un James Cagney à croquer et avons laissé en cours de route Hors de prix de Salvadori, qui est très raté. Vu l’autre matin Les soeurs Munakata d’Ozu. Le premier film d’Ozu avec un vrai méchant (en fait plutôt un pauvre type, le genre d’épave qui ne peut être sauvé que par son suicide qui, heureusement pour lui, fini par advenir). Ici le soleil se couche vers 18h30. Il faut donc se lever vers 5h30 – 6h00 pour avoir une vraie journée, d’autant que c’est l’heure où il fait frais.
Ce matin, vers 7h00, je suis allé chercher les billets de trains pour Pékin à la gare du Nord. C’était agréable, il n’y avait presque personne et pas de queue. Coup de chance, j’arrive à me faire comprendre du premier coup: « wo xiang mai liang zhang piao qu ming jian jiu dian si shi wu beijing » (« je voudrais acheter deux billets pour Pékin, demain à 9h45 ») mais ensuite la caissière se met à m’expliquer quelque chose que je ne comprends pas et ça dure une bonne dizaine de minutes avant que je capte qu’elle me dit de faire attention, que le train ne pars pas de la gare du Nord mais de la gare provisoire (ce que je savais). Je lui dis que je sais. Elle éclate de rire et manque s’étouffer.
J’ai oublié de dire qu’hier soir Z.M., sa femme et deux amis nous ont emmenés dans le restaurant le plus incroyable du monde. D’abord c’est immense, au point que l’on s’y perd et que l’on est obligé de se faire raccompagner à sa table par des guides en patins à roulettes. Ensuite, c’est une jungle, pleine d’oiseaux exotiques, mais aussi de bassins où nagent des phoques et dieu seul sait quoi. Enfin, c’est la carte la plus impensable: il y a au moins 10000 plats au menu, dont une assiette contenant chaque ingrédient est présentée à la vue des mangeurs pour leur permettre de faire leur choix. Il y a donc ces milliers d’assiettes saisissantes de beauté (et de fraîcheurs), des aquariums pleins de crabes, langoustes, homards, poissons, etc… Un truc de dingue comme dirait H.D.. Evidemment, j’ai pris la carte mais c’est un peu trop loin du centre ville pour y aller en vélo. Il faut dire que Z.M. habite très au Sud. L’ambiance est détendue et Z.M. est très intéressé par notre projet de créer un lieu de travail et d’exposition à Tianjin. Nous nous promettons de nous revoir bientôt pour y travailler.
Hier matin, nous sommes allés faire quelques emplettes au marché des antiquaires de Tianjin. Les prix sont assez élevés et en général les vendeurs ne descendent pas en-dessous de 50 à 60%. Ou bien c’est moi qui marchande mal (c’est bien possible: j’ai horreur de ça). Les gens sont généralement très épatés par le fait que Y., qu’ils prennent pour une chinoise, ne parle pas chinois et que ce soit moi qui baragouine et lui traduise. A chaque fois je dois expliquer que nous sommes français tous les deux mais que les parents de Y. sont Vietnamiens. Alors les regards s’éclairent: tout s’explique. Cependant, ils n’arrivent pas à se faire à l’idée qu’Y. ne parle pas le chinois et continuent à s’adresser préférablement à elle, malgré ses signes d’incompréhension.
Demain matin donc, retour à Pékin où nous passerons la nuit pour assister au vernissage de L. dimanche. Nous avons réservé un hôtel près du quartier des puces pour qu’Y. puisse poursuivre son shopping (aujourd’hui, les puces de Tianjin étaient fermées ou presque), au cas où le studio de Feijiacun ne soit pas disponible.
CANICULE
Pas de Livejournal et donc pas de post hier.
Le jour d’avant, nous étions allés en ville en début d’après midi, avec C. et J., pour visiter une expo dans le centre commercial du quartier Soho.
Il y a un concours de construction de LEGO et les meilleures créations sont exposées sous cloches de verres. Les travaux exposés sont plutôt publicitaires dans l’ensemble mais il y a de bonnes surprises: un dessin animé japonais (une sorte d’Alice au Pays des Merveilles érotique) et un arbre frigidaire très pratique, avec la forme des fruits prédécoupée.
Ensuite, Y. et moi allons faire une promenade dans le quartier russe en direction du parc Ritan, tandis que les garçons se rendent au quartier 798 voir ce qui se passe dans les galeries de Dashanzi (rien, en fait: il fait trop chaud, tout est fermé).
A six heures nous avons rejoint les amis australiens, canadiens, haïtiens et anglais dans le restaurant japonais dont j’ai déjà parlé.
Le lendemain, il fait encore plus chaud et je reste au studio toute la journée à traduire les sous-titres des Tianjin Babies en anglais.
Le soir, nous avons rendez-vous dans un bar de Sanlitun (Aperitivo) pour une séance de projections de quelques uns de nos travaux mutuels avec Ya., C. et L., dans l’idée de réfléchir à une exposition collective internationale. Ensuite, nous allons manger au Bistrot Parisien, très cher et pas très bon.
C. et J. nous attendent devant la porte depuis plus de deux heures lorsque nous arrivons. ils se sont fait à demi dévorer par les moustiques et cet imbécile de I., qui a un double des clefs, n’a pas eu la présence d’esprit de leur ouvrir la porte.
Le lendemain, nous décidons de partir vers 10h pour le palais d’été.
Il fait une chaleur suffocante.
Nous peinons à gravir les pentes de la colline. Il y a des touristes par nuées mais l’endroit est quand même magnifique. Nous décidons de louer un petit bateau à pédales et faisons un tour de lac.
Je suis un peu déçu par le jardin des Intérêts Harmonieux: je préfère le petit jardin que nous avions visité l’année dernière dans un bled près de Shanghai avec P.P.
Nous rentrons vers 17h et les garçons s’écroulent d’épuisement.
Dîner chez Tong Da avec C. et T. On ne s’y attendait pas: de la route, Tong Da n’a l’air de rien, d’un petit restaurant comme un autre. En réalité c’est grand comme un hall de gare et c’est une véritable forêt vierge, avec des arbres, des cascades, mais aussi un potager (ils font pousser leurs propres légumes). C’est frais, délicieux et pas cher.
B. nous propose de payer 250 $ pour rester encore une semaine dans le studio. On s’était dit qu’au delà de 100, c’était trop cher, donc nous plions bagage ce matin et rentrons à Tianjin par le train de 11h15.
Il y avait un soleil magnifique à Beijing ce matin et un vrai ciel bleu (sauf évidement au centre ville où le ciel est toujours masqué par une épaisse couche de gaz) et il faisait 37°C à 11h.
A Tianjin il ne fait que 35°C mais la sensation de chaleur est équivalente.
Ca pue la merde devant la nouvelle gare de Tianjin (la gare provisoire, en réalité, la gare principale est en travaux) et c’est un embouteillage monstre de taxis. Il faut être particulièrement stupide pour prendre un taxi devant la gare alors qu’à 200 m on en trouve tout autant et qu’on n’a pas besoin de se farcir les embouteillages.
Coup de bol, la mère de W.Z. s’est arrangée pour qu’on nous installe un climatiseur aujourd’hui. On attend les ouvriers d’un instant à l’autre. Les trous sont déjà percés, heureusement. Il n’y a qu’à installer la bestiole.
Nous sommes allés manger un bol de nouilles au porc près de l’école d’art et tirer de l’argent à la machine de la Bank of China.
Ca y est on commence à sentir les odeurs de cuisine. Il faut que j’achète du scotch pour boucher le conduit d’aération qui véhicule ces vapeurs graisseuses.
Quand il fera un peu plus frais, on ira se promener en vélo dans le centre ville. On a pu acheter une carte en pinyin à la gare.
Bon, je vais aller m’allonger et bouquiner en attendant l’air conditionné.
STANDBY POST
Samedi 18 août
Ce matin, pas de Livejournal. Censure en zig-zag: un matin ça va, le lendemain plus. Pff… Et pas moyen de poster donc je fais cette note en local pour la poster plus tard.Réveil vers 5h00 ce matin, à cause des moustiques qui parviennent à nous atteindre à travers la moustiquaire. Nous nous préparons un thé et allons faire un tour autour du lac pour assister au lever du soleil.Y. retourne se coucher pendant que je vais lire Chemins de poussière rouge de Ma Jian sur le banc, devant notre studio.Vers 7h00, je vais chercher des galettes et des boulettes sucrées aux haricots rouges et aux graines de sésame, avec du jus de soja pour les garçons.Ensuite, je me mets au montage de TIANJIN BABY N°25, lis les nouvelles, les blogs, les mails et y réponds.
Hier, nous avons quitté le petit village vers 12h30 et la voie expresse était pratiquement déserte. Un bonheur. Pékin est presque vide: les autorités virent progressivement tous les pauvres pour nettoyer les rues en prévision des jeux olympiques de 2008. Il y a même une brigade anti-crachat qui vous fait ramasser vos glaviots s’ils vous chopent. On dirait une ville fantôme, à part dans le métro et les centres commerciaux, on ne croise pas grand-monde.
Nous nous promenons avec J. dans un parc qui longe le deuxième périphérique et partageons avec les vieux qui tapent dans les mains ou tapent le carton la charge d’absorber une partie de cette grande quantité de gaz carbonique.
On s’exerce sur les portiques de musculation avant de rejoindre L. dans un bar de Sanlitun et de sauter dans un taxi qui nous dépose au 1 Mizuyuan Lu, chez King Roast Duck où C. a réservé pour nous 5 places. Canard laqué correct mais surtout un délicieux foie de canard et des frites de potiron épatantes.
Ensuite nous devons nous presser pour assister à la présentation de I., qui a lieu dans notre studio. Manque de bol, tout est ouvert, les lumières allumées et c’est donc un festival de moustiques (d’où nuit mouvementée). Les travaux sont d’un intérêt relatif mais grâce à la bonne humeur des convives nous passons une soirée joyeuse et finissons par regarder des films sur l’écran du macbook de L.
Monté cet après midi le TIANJIN BABY N° 26, en utilisant le son des vieux qui faisaient leur gymnastique dans le parc et l’image du périphérique vide. Depuis, j’ai appris la raison de cette désertification des rues et des voies rapides: une campagne anti-pollution a cours en ce moment pour préparer les jeux olympiques. Ainsi, une grande partie du parc automobile est interdite de séjour pendant le mois d’août.
De retour du restaurant japonais (Matsuko’s). Un délice. Mon japonais préféré au monde, jusqu’ici. Toujours pas de Livejournal.
Au lit, avec l’anti-moustique.
Le chien aboie.
DÉPARTEMENT DE LA BONNE SANTÉ
Arrivés hier après-midi à Beijing où il fait également très chaud.
Par chance, nous trouvons une « Tourist Map » avec le nom des rues en pinyin dès notre arrivée à la gare et nous trouvons facilement le chemin du Musée de culture populaire, au sud du Stade des travailleurs, où nous retrouvons L. Il s’agit d’un temple confucéen, dans lequel les fidèles viennent faire des offrandes sous la forme de petites boîtes rouges dans lesquelles est placé de l’argent. On peut faire son offrande au département de la gratitude éternelle, de la longévité, des maladies du foie, etc… Il y en a des dizaines, représentés par des sortes de crèches de personnages mi-hommes mi-monstres, grandeur nature, entourant une divinité centrale sur un trône. Certain départements on plus de succès que d’autre (celui de la bonne santé croule sous les offrandes, celui de la gratification au cours du temps n’a aucune offrande).
Le musée ferme tôt et nous devons sortir avant d’avoir pu visiter toutes les salles.
Nous allons boire une bière dans un restaurant japonais puis nous rejoignons J. et allons manger des xiaolong tangbao (des petits raviolis en forme de sac contenant de la viande et du jus), avant de rentrer à Feijiacun.
Le studio est luxueux et il y a de l’air conditionné.
Comme nous sommes au beau milieu de nulle part, c’est le silence et nous dormons comme des bienheureux sous notre moustiquaire.
En revanche, C. et Z. ont moins de chance: ils se sont fait bouffer par les moustiques.
Ce matin, nous allons en vélo chercher des galettes, des biscuits, du thé et du jus de soja.
Nous apprenons à nos dépens qu’il ne faut pas jeter le papier dans la cuvette des toilettes mais le mettre dans un sac plastique à part.
L. est parti vers 10h00 avec les garçons. Nous travaillons un moment ici avant d’aller attraper un taxi pour Pékin.
IN/OUT
La machine à laver, c’est comme les crèmes glacées: purement décoratif. Mais dès que l’on cherche à s’en servir les ennuis commencent et les t-shirts blancs finissent, on ne sait pourquoi, pleins de tâches couleur rouille. Alors il faut tout relaver et rincer à la main. Moralité: la prochaine fois nous irons au pressing.
Il fait trop chaud pour sortir pendant la journée mais nous avons fait une délicieuse promenade en vélo hier soir (Y. met un coussin sur le porte-bagage). C. vient d’appeler pour nous annoncer qu’il avait pris des billets de train pour Pékin: nous partons demain vers 14h10 et il passe nous prendre à midi pour aller ensemble à la gare. Arrivée vers 15h-15h30.
L. nous a dégotté un studio à Feijiacun, que nous allons occuper avec C. et son ami.
-Tu ne parles que de toi au lieu de parler du reste…
-De quoi ?
-On voit pleins de trucs partout et toi tu ne parles que de tes pieds, c’est comme quand tu as acheté un pain au chocolat…
-…
-Hein, professeur Christelle ?
MAL AUX PIEDS
Les Birkenstock, je suis de moins en moins sûr que c’était une bonne idée: la lanière m’a blessé le pied droit, ce qui m’a fait boitiller et a fini par bousiller le pied gauche.
Ce ne sont pas des chaussures adaptées à la marche en terrain chaud: à réserver aux climats tempérés donc. En tout cas je les maudis un petit peu ce matin.
Hier soir succulents jiaozi au fenouil et à l’anis, puis promenade nocturne autour du musée d’Histoire. Le parvis est noir de monde mais il n’y a pas d’illuminations: les lumières sont coupées pendant l’été.
M. ne nous a rien laissé payer, ni le repas, ni les taxis.
Les nuits sont agitées: chaudes et bruyantes. Beaucoup de cauchemars et de réveils en stupeur (un bruit inhabituel, etc).
Mail de C. qui est allé me chercher une carte SIM.
Vu M. à l’école d’art hier, qui était tout surpris de me voir là.
Bon, je vais essayer de trouver des pansements au supermarché en bas.