Il ne suffit pas d’évoquer l’existence de charades débiles et de commentaires stupides. Encore faut-il parfois donner des exemples. Du temps où c’était encore lisible, le quotidien Libération en fournissait chaque jour en Une. Mais ce n’est plus lisible depuis longtemps et je me demande, tiens, pourquoi ils s’obstinent à paraître.
Chignon, donc, parce qu’il en fallait un pour la piscine et ça, je ne sais pas faire. D’une manière générale, tout ce qui ressortit aux coiffures et vêtements féminins, je ne sais pas m’en occuper. Je n’ai pas les gestes. J’ignore les concepts essentiels. Je préfère laisser ces importantes matières aux spécialistes. Donc, on réveille maman pour faire le chignon de C. Moi, je peux à la rigueur plier les serviettes et nouer les lacets.
Après, il est nécessaire d’aller acheter des dizaines de paquets de biscuits parce que, paraît-il, il en faut pour toute la classe. Mais est-ce que tous les élèves doivent en apporter pour toute la classe ou est-ce seulement nous ? Pas de réponse. Et pas question d’oublier les boissons.
Le cartable de C. ressemble à une épicerie, du coup.
Hier, aller-retour à Dunkerque pour tourner trois séquences de Pool Ball à la piscine. Il fait une chaleur dingue et on n’a pas le droit de se baigner, en l’absence d’un maître nageur.
Je dois faire une pause momentanée (ou définitive) parce que P.G. vient de sortir de la salle-de-bains et que l’on doit travailler.
Finalement, on ne travaille pas beaucoup parce que je dois rentrer précipitamment régler des problèmes techniques. Et puis ensuite le reste de la journée est dévorée et je ne sais vraiment pas comment je me retrouve à 0h30 sous hypnose devant l’écran à me dire qu’il est temps d’éteindre ça et d’aller me coucher pour être debout et vaillant à 7h00.
Le type de la clim a appelé pour dire qu’il ne pouvait pas, que son scooter était en panne, qu’il fallait remettre et alors on a remis à lundi prochain.
Je n’ai jamais cherché à comprendre pourquoi dimanche était le premier jour de la semaine, alors que, de toute évidence, on le traite comme le dernier. Les premiers seront les derniers et l’on sait que, si le septième jour Yahvé s’est reposé, en réalité Yahvé ne connaît ni repos ni action puisque Yahvé est complet et intemporel.
Pas plus, je n’ai cherché à savoir pourquoi ce jour là on mangeait du poulet et du riz toutes les semaines bien que l’on m’eût évidemment parlé de la poule au riz du bon roi Henri.
Ce jour là, c’est un drôle de jour. C’est un jour triste. Le jour où les enfants s’ennuient. Où toutes les activités tirent en longueur et s’étiolent. Il me faut parallèlement pourvoir à l’égaiement des enfants, terminer la bande rythmo de la première séquence de Pool Ball, répondre à quelques e mails, préparer le tournage de ce jour – aujourd’hui, nous sommes lundi lorsque je prends ces notes, dans le Paris-Dunkerque de 7h46 – c’est-à-dire prendre les rendez-vous avec les acteurs, diffuser les informations à tous et ne pas oublier mon maillot de bain parce que nous tournons à la piscine de Dunkerque.
Pour garder la forme, un peu de gymnastique de 11h à 14h, puis une salade de poulet – le poulet chaud c’était hier avec S., qui était venue déjeuner – et il faut emmener C. faire du vélo sur les quais avec L. On fait des allers-retours avant de rentrer. Un yoghourt glacé chez « Chacun ses goûts ». Concours de charades débiles. En rentrant, je bénéficie d’un peu de temps pour travailler, puis, en dînant – C. d’un croque monsieur, Y. et moi de quelques asperges sautées avec du riz, de l’ail, du lard chinois, du vin de riz, du dashi et de la sauce soja – il faut encore enchaîner quelques parties de Huit américain, de crapette et de Sept familles. J’ai failli accepter de lire un chapitre du Feuilleton d’Ulysse, mais, m’étant cogné l’orteil contre le pied du fauteuil d’Y., je me mets à hurler que ça suffit, que j’en ai marre, que je n’en peux plus, que j’ai du travail et c’est Y. qui va lire l’histoire.
Vers 23h30, j’ai terminé ce travail et je passe encore quelques minutes qui auraient pu être utilisées plus intelligemment à dérouler le fil d’actualité de Facebook et à laisser des commentaires stupides ça et là.
Curieusement, Confucius me poursuit: je découvre, en écoutant les podcasts tout en faisant de la gym, que la semaine des Chemins de la Philosophie (nouveau nom des Chemins de la connaissance) lui a été consacrée. A quoi sert un Prince ? À renommer les choses.
C’est un peu le dernier carat. En réalité, nous sommes déjà demain. Il est 1h08. J’ai manqué ce jour. Ce jour a manqué, c’est bien dommage mais c’est samedi, seigneur, et il y a les enfants. La présence absorbante des enfants. Les cris de joie stridents. Ca fatigue à force. L’on se met en régime minimum. L’on regarde des choses et l’on essaye des trucs. Passage rapide à l’exposition collective où T.M. montrait une pièce, rue Pastourelle. Mais, toujours question d’enfants, parce que L. doit arriver à la maison et qu’il faut aller faire les courses à la supérette chinoise de la rue au Maire, nous devons courir. On ne peut pas attendre T. Nous faisons des photos pour prouver que l’on était là et nous partons précipitamment. Beaucoup de vols de drone aujourd’hui. Les filles s’en sortent bien. Sensations forte. Je joue à leur faire peur avec le drone. Elles se cachent toutes dans le lit et le drone vient raser les draps. Je ne peux guère plus. Fatigue.
Lorsque l’on dort à nouveau dans un lieu dont on fut l’hôte régulier pendant des années – et dans lequel on n’a pas dormi depuis longtemps – se présentent immanquablement des cauchemars régressifs. Surtout si l’on a pas mal bu la veille – de la bière et du vin – après une longue période de sobriété (premières bières depuis le mois d’août). Succession de rêves donc, d’une brutale régressivité. Situations où l’on se sent dans la position de qui a tout abdiqué, est revenu sur toutes ses déclarations, toutes ses promesses, tous ses serments. L’on a soi-même abdiqué mais l’on peut aussi bien le dire de tous les autres autour.
Tous ont abdiqué, sont revenus en arrière. Cependant les promesses et le souvenir des états de vie passés demeurent, rendant d’autant plus inexplicable et inadmissible ce retour à l’état initial.
Dans ces rêves, toujours, des fuites d’eau, des robinets en panne, des écoulements inaccessibles, des fontaines auxquelles on ne peut boire, des sexes arides, des situations étouffantes, des cigares ébouriffés, des ouvertures étroites vers des toits vertigineux, des salles de bains insalubres, des couloirs peuplés d’enfants sages aux sourcils froncés, des supermarchés vides, des grands magasins déserts dans lesquels vous êtes enfermés à la recherche de toilettes publiques closes.
Au réveil, soupir de soulagement, tachycardie, ballonnements, bouche sèche, vertige. Il fait chaud. On est en vie, ailleurs, le temps est revenu dans les rails. Ouf.
Et ensuite, plus loin, plus tard, un café, un croissant. Il fait très froid sur le quai de la gare. Beaucoup plus froid à Lille (froid sec, statique) qu’à Dunkerque (la mer et la tempête).
Hier soir, rédigé avec H. une note pour l’appel de Tanger au Palais de la Bière. O. nous y rejoint. On papote. Il est question de filmer une maquette pour un musée. Un lien Wetransfer est transmis. On y reviendra en fin de soirée. H. nous quitte. On va au Star Rock, où nous rejoint M. Il y a concert. Batteur épouvantable. Volume excessif. On doit hurler. C’est agréable quand ça s’arrête. Métro, maison, tisane.
H., qui a arrêté de fumer – ou O., qui fume encore, je ne sais plus – fait observer qu’avec les paquets de cigarettes atroces et indifférenciés qui sont en vente maintenant, les buralistes auraient lieu de déposer plainte contre les conditions d’exercice de leur profession, qui prédisposent à des pathologies mentales. Un tel environnement graphique, c’est sûr, ça ne peut pas faire du bien.
Le train file vers Dunkerque. Il fait beau.
Hier après-midi, tournage de la séquence 1 avec M. et F. C’est toujours aussi mystérieux un acteur. La fragilité d’une incarnation. La sculpture en quoi consiste une direction d’acteur, une mise en scène. Sculpture où il faudrait intervenir le moins possible. Laisser la matière se sculpter elle-même. Lui offrir juste l’espace. Le moule invisible. On continue aujourd’hui et lundi c’est piscine. Wow !
En ce moment, je fais plutôt des rêves apocalyptiques. Des rêves de zombies. Mais les zombies, on ne fait que les attendre. Ils n’arrivent jamais. On se cache, on rase les murs mais toujours pas l’ombre d’un zombie.
Même les zombies nous ont laissés tomber, on dirait. Même les zombies n’en veulent pas, de ce que nous sommes devenus, de ce que nous possédons, de la portion d’espace que nous occupons. Je dis « nous » parce que je ne suis jamais vraiment tout seul. Nous sommes toujours déjà au moins deux.
Il reste l’idée d’ une menace sourde mais on a trouvé l’angle mort, la portion de nature sans attrait. On a établi la ligne de démarcation au delà de laquelle il n’y a plus rien de désirable pour personne et du coup, c’est véritablement enfin cela le Paradis.
Le Paradis c’est d’occuper un terrain que personne d’autre ne songerait à occuper. Il ne faut pas en faire publicité, de peur de provoquer soudain un intérêt chez autrui pour ce territoire désaffecté.
Alors on prend un train. Il y a des barges qui filent, folles, sur les rails et il suffit de sauter en marche. Une fois dessus, il faut s’allonger pour éviter les jets de pierre. Car il y a des jets de pierre et même – paraît-il – des coups de feu.
On m’a donné la 123 hier et il y avait peu de réseau. La douche, c’est juste un trou dans le mur. Comme à la piscine, un peu. Et il faut appuyer sur le bouton toutes les vingt secondes. La pression est forte. Cela tient davantage du karcher que de la douche. Ce n’est pas franchement agréable mais ça réveille. Il faut simplement éviter le premier jet, glacé. Pour cela, appuyer sur le bouton et vite refermer la porte sur soi. On ne peut pas totalement éviter les embruns mais on évite la congélation.
Il fait froid aux pieds dans cette auberge de jeunesse. D’avoir marché sur ce sol froid me donne toujours des crampes au moment de me coucher.
Les draps ne sont jamais très propres. Il ne faut pas y regarder de trop près. Les tâches ne partent pas et s’accumulent. La couverture est douteuse.
Le matin, je me suis dit: « non, leur petit-déjeuner, décidément, je ne peux plus. Je n’irai pas. ». Et puis j’ai regardé ma bouteille de Coca Zéro tiède et je suis finalement descendu boire ce qu’ils appellent un café. Avec, j’ai avalé deux galettes de son d’avoine avec du jambon, puisque jeudi c’est protéines. Régime punitif sur le plan gastronomique mais salutaire pour ce qui est du transit intestinal. Le jeudi, c’est le jour du ventre qui gargouille et des étrons moulés comme dirait E.T..
Tempête depuis hier soir. Les vélos de la Ville de Dunkerque (DK Vélos) sont tous couchés sur le flanc. Hier soir j’avais pédalé contre le vent; ce matin j’ai plus de chance bien que le vent souffle toujours: je l’ai dans le dos. Avec les étudiants, nous répétons et tournons une version « brouillon » de la scène que nous devons tourner cet après-midi au Conservatoire.
FLORIAN Commence par chercher la voie de la sagesse à l’intérieur de toi-même, après tu pourras faire de l’ordre dans ta maison.
MELKI C’est quoi ce truc tout pourri que tu me dis là ?
FLORIAN Pour régler sa propre maison, on doit commencer par se perfectionner soi-même. Pour se perfectionner soi-même, on commence par rendre droit son coeur. Pour rendre droit son coeur, on commence par rendre authentique son intention. Pour rendre authentique son intention, on commence par développer sa connaissance et on développe sa connaissance en examinant les choses.
MELKI avale d’un trait son verre et regarde FLORIAN avec des yeux de merlant frit.
MELKI Ben putain…
FLORIAN C’est en examinant les choses que la connaissance atteint sa plus grande extension. Une fois étendue la connaissance, l’intention devient authentique; une fois l’intention authentique, le coeur devient droit. C’est en rendant droit le coeur que l’on se perfectionne soi-même. C’est en se perfectionnant soi-même qu’on règle sa maison; c’est en règlant sa maison qu’on ordonne son pays; et c’est lorsque les pays sont ordonnés que la Grande Paix s’accomplit par tout l’univers.
C’est toujours une chose étonnante, me dis-je, c’est toujours une sensation exaltante que celle de se lever spontanément à 5h09, alors que l’on a programmé le réveil pour 5h15, d’avaler vite fait un petit-déjeuner qui exigerait davantage de mastication, de procéder à de sommaires ablutions, de chercher à la hâte ses affaires, d’en oublier fatalement quelques unes, de courir jusqu’au métro, d’attraper le 6h46 à la Gare du Nord, de débarquer à Dunkerque en pleine nuit à 8h23 après 1h40 d’écoute somnolente de podcasts des Nouveaux chemins de la connaissance, de prendre un dernier café à la gare avant d’affronter le froid des 800 mètres qui séparent la gare de l’école, encore vide et à demi endormie, d’embrasser les quatre personnes qui, hagardes et encore incrédules, errent dans le hall, pour rejoindre une classe vide et attendre – peut-être en vain – que des étudiants se présentent à l’appel que l’on fît quelques jours plus tôt, par mail et qui demeura sans réponse, malgré la demande expresse d’un accusé de réception et le rappel ultérieur de ladite demande.
Oui, c’est encore et toujours une chose étonnante et une sensation exaltante, me dis-je à présent que je me trouve assis depuis bientôt quinze minutes devant cette absence, devant ce vide.
Voilà bien une situation propre à évacuer tout ce qui pourrait subsister d’un ordre moral, me dis-je encore, et cette pensée fait monter en moi un sourire. Et même, oui, je souris tout seul là, maintenant, au milieu de cette classe vide.
Des gens passent dans le couloir mais ce sont d’autres profs sans élèves, ou bien du personnel administratif et technique. On s’embrasse, on se parle du chauffage qui ne marche pas (tiens, je n’avais même pas remarqué, hmmm, oui, il est vaguement tiède), on se présente nos meilleurs vœux. Certains trimballent déjà une gamelle. Manifestement, d’après les conversations qui parviennent jusqu’à moi depuis le couloir, beaucoup n’ont pas bien dormi. Je n’arrive pas à décider s’il faut déduire quelque chose de cette information.
Je repense à Hölderlin. À la mort d’Empédocle. Bon, s’il ne vient personne, me dis-je, j’irai lire Hölderlin à la bibliothèque.
Ah mais je suis mauvaise langue, voici deux étudiantes déjà.
En attendant Montreuil, en attendant le studio (avec peut-être ou non la rue au plafond), je tente les espaces de co-working. Aujourd’hui le My Cowork, 54 rue Greneta 75002. Il y a du café, des petites madeleines au chocolat, du Wifi qui foudroie de la guerre, des bureaux privatifs, des petites cabines pour téléphoner ou Skyper (j’ai réservé la mienne pour 15h).
C’est ici que je commence mon programme 2017 et ce programme commence par ce post, donc.
Ce matin, réveil à 7h30. Difficile au début mais au bout de trois minutes c’est bon. Il faut avoir confiance en nos capacités d’éveil. Sortir du sommeil est une souffrance mais ça ne dure pas. Ne pas s’y laisser prendre. Ne pas replonger.
En me disant cela et en constatant la quotidienne inanité des dix-huit mails reçus pendant la nuit, j’ai fait griller deux tranches de pain complet. Je les ai tartinées de beurre allégé et agrémentées de lamelles de mimolette demi-vieille. Tout en parcourant le fil d’actualité Facebook, j’ai bu mon café puis réveillé C. Lui ai préparé des pancakes-sirop d’érable.
Le temps d’une partie de sept familles et d’un huit américain et il est l’heure de se brosser les dents, de préparer les affaires de piscine, de se couvrir et de partir en retard pour l’école.
Après avoir déposé C., je file au club de gym. 15 mn de ski de fond et 10 mn de vélo puis le circuit dos et je suis déjà KO. Hammam, douche et je rentre. Je fais trois courses chez Franprix, prends des chocolats et des marrons glacés pour A. et je rentre. Pour le déjeuner, un beau tubercule de fenouil braisé au citron, de l’onglet sur le grill et des pickles chinois aux piments.
A. arrive, je plie mes affaires.
J’ai rendez-vous à 15h pour un Skype avec A.M. en prévision de la résidence Life design de février. J’en profiterai pour réserver une chambre à l’Escale pour demain. S’il reste de la place.
Hier, en rentrant de chez le dentiste (détartrage intégral) j’avais commandé sur internet un pull et une brosse-à-dent électrique tout dernier cri et étais allé déjeuner avec P.G. au Bellerive, une petite brasserie sise au bord du canal de l’Ourcq. Ensuite, nous étions allés boire le café chez P. et il m’avait proposé de visionner la maquette d’un documentaire qu’il venait de terminer. L’on papota et il fût bientôt 17h. Je rentrai mais je m’arrêtai finalement à la gare de l’Est pour changer des yuans en euro et bénéficier d’un taux de change avantageux.
En sortant du bureau de change, je rentre à pied sous la pluie pour la deuxième fois de la journée (la première c’était à Maisons-Alfort le matin, en sortant de chez le dentiste). A moins qu’il ne se soit arrêté de pleuvoir pendant que j’étais à l’intérieur du bureau de change, je ne sais plus.
La journée était humide et tiède après toutes ces journées froides et sèches, ça nous changeait un peu.
Passé chercher C. chez sa copine B. On mange des pizzas dans la rue avant de rentrer.
Encore quelques crapettes, un jeu de sept familles, un chapitre du Feuilleton d’Ulysse dans lequel Clytemnestre se venge cruellement – mais justement – de cette ordure d’Agamemnon en le ligotant dans son bain avant de le découper à la hache. La pauvre Cassandre écope d’un coup de poignard en plein cœur mais le petit Oreste a été opportunément mis à l’écart par une servante dévouée. Tout cela sous le regard incrédule d’Ulysse et les sarcasmes d’Hermès. Hop, au pieu!
Échanges avec O. au tour de la question de savoir s’il est préférable d’acheter un Macbook Pro 15″ ou un iMac 27″. On parle une bonne heure sur Skype et nous convenons de nous voir jeudi soir à Lille. Ensuite, au lit avec Histoire de la pensée chinoise d’Anne Cheng. Je m’endors rapidement après avoir terminé le chapitre consacré à Confucius.
Pas de rêve notable. Pas d’insomnie. Sommeil paisible et continu.
À un moment dans la nuit, sans doute autour de 4h ou 5h, j’entend le moteur d’un camion ronronner assez longuement avant de s’éteindre soudain.
Cela avait mal commencé. Cela avait commencé par une voiture trop vite louée, sans regarder à la limite kilométrique. Cela avait commencé une location dont l’heure de début était dépassée si bien qu’il était devenu impossible de la modifier ou de l’annuler. Et puis l’on avait abandonné la première voiture, tant pis. L’on s’était repliés sur un autre loueur et l’on avait trouvé qu’en prenant la voiture dans une gare et en la rendant dans une autre, une possibilité s’ouvrait d’un kilométrage illimité dans la journée.
Et l’on découvrit que, lorsque l’on souhaite louer une voiture pour faire beaucoup de kilomètres en une journée, l’on a meilleur temps de la louer pour trois ou quatre jours. Bref, avec une heure de retard, P.G. et moi, nous prîmes la routes vers Noordpeene en passant par Lille pour attraper O.C. sur le chemin, qui rentrait justement de Suisse, où il était allé faire des photos d’un studio de mastering, enrhumé et souffrant d’un mal de gorge.
45 mn plus tard nous sommes à Nordpeene où nous sommes mis en présence d’une maquette de douze mètres carrés, à propos de laquelle nous nous proposons de travailler à la production d’un film.
On discute un bon moment avec l’équipe de la Maison de la Bataille (c’est un musée, construit autour de cette maquette qui représente la bataille de Noordpeene qui opposa les armées du frère Louis XIV à celles de Guillaume d’Orange à cet endroit vers la fin du XVIIe siècle).
Quelques prises de vue de la maquette, prise de note, café et gaufres maisons. Vers 16h30, l’on se replie sur Lille. Déjeuner tardif au Star Rock Café, où nous rejoint M.
Après avoir déposé M. et O. rue de Lyon, retour en voiture à Paris.
Arrivée vers 22h30. Un dernier verre à la Chaufferie et back home.
VIVRE
À l’affiche du Mk2 Beaubourg, « Vivre sa vie » mais c’est une erreur d’affichage. En réalité c’est « Vivre », d’Akira Kurosawa. De toute façon, l’un ou l’autre m’aurait convenu. Un film avec le mot « vivre » dans le titre, ça me va.
Une petite fille mastique un bonbon à main droite et ricane dans sa barbe. C’est bête une petite fille.
– Pardon ???!!! – Où il est son pull très chaud ? – demande maman. – Je ne sais pas, je réponds. – C’est normal, les trucs de filles tu ne sais pas, se moque C. – Grrr… – Oh hé, ça va la tête, qu’elle dit, lisant cela. Bon, donc on se prépare pour le départ demain.
Faut mettre des pantalons, des culottes, des chaussettes, des pulls.
Il va faire froid, si on veut de la neige.
Gym ce matin. Séance minimale. Cardio, spécial dos et hop hammam et zou. On parle plongée sous marine avec un type dans le vestiaire. Faudrait que je leur demande leurs noms à tous ces membres du club avec qui je cause dans le vestiaire depuis bientôt dix ans. Ce que je ne suis pas chaleureux comme mec, c’est dément.
Mon petit côté autiste. Il faut que je travaille ça, c’est pas possible.