SOURIS, LE MATIN

Par chance, j’avais constitué une réserve de photos hier soir en attendant S., qui était à son rendez-vous bimensuel chez N. Ces photos, me dis-je, c’est une sorte de sauf-conduit. Elles donnent le droit, elles ouvrent les droits. Mais le droit, les droits de quoi ?

– D’écrire un texte au-dessous, voyons…
– Un texte, c’est beaucoup dire, non ?
– Un texte c’est un texte et c’est tout
– Si c’était tout cela ne serait pas grand-chose
– Cela n’est pas grand-chose, mais c’est tout.

Et je m’étais réveillé épuisé encore, avec mal à la tête, encore et mal au ventre, c’est nouveau. Je m’étais demandé si nous n’étions pas tous victimes d’un empoisonnement. Je commençai à échafauder des hypothèses quant à l’identité de la personne qui aurait eu intérêt à nous empoisonner et à étudier des moyens de la confondre.

Le fait est que nous avions dormi bien plus longtemps que prévu. Un réveil à dix heures, je ne suis pas coutumier du fait.

Je rate les pancakes.
Enfin, je rate la pâte des pancakes parce que je ne suis tout de même pas allé jusqu’à les cuire, pas folle la guêpe.
J’avais mis environ deux fois trop de farine.
Je découvre ensuite que la balance était installée en équilibre au bord du plan de travail, deux pieds par-dessus bord, d’où une mesure erronée.
Cela, en raison de mon éveil imparfait. Je vais me recoucher brièvement mais ce n’est pas une solution.
Alors je mets du linge à sécher et je bois un café, accompagné d’une tartine de jambon-beurre-tome fumée et d’une assiette de coleslaw. Un yoghourt vanille plus tard, ça commence à aller mieux.

R. m’apprend que Gabriel Attal veut interdire l’accès aux écrans aux moins de 15 ans. C’est intéressant. C’est dans le Figaro, me dit-elle, mais l’accès est restreint au chapô pour les non-abonnés. On ne va pas s’abonner au Figaro pour autant, me dis-je.

S. veut absolument montrer le traqueur de serpents et sa recherche des varans de Komodo à Ro. C’est le leitmotiv du petit-déjeuner. Alors même que j’écris ceci, ils sont en train de regarder l’épisode en question, que nous avions déjà revu hier soir, je glisse cette information en passant, l’air de rien.

Ro nous a de nouveau inondés de cadeaux: thés, savons, livres, argile, chapeaux, que sais-je encore ?

Ce matin les deux cousines doivent aller voter et tenter de faire barrage au candidat russe à l’élection présidentielle roumaine.

SANS IMAGES

D’une part je me disais, ayant rapatrié encore pas mal de posts de l’année 2008 dont les images manquent (elles existent certainement quelque part et pourraient être reconstituées), que les images n’étaient après tout pas vraiment nécessaires, qu’elles n’ajoutaient pas grand-chose et même qu’elles gênaient plutôt.

J’en étais à me demander que faire de ces images. Cela interroge, pour le moins, mon rapport à l’image d’une manière plus générale, me dis-je, pensais-je.

D’autre part, il y avait autre chose, ah oui, c’est totalement anodin, mais j’ai remarqué que les jours de 2008 et ceux de 2025 étaient les mêmes. Par exemple, si le 3 mai 2025 tombe un samedi, alors le 3 mai 2008 est également un samedi.

Ça n’a évidemment aucun intérêt mais c’était assez remarquable pour être remarqué.

Et aussi, je eme suis mis à répondre à des commentaires de 2008 et 2009. Je commence à recevoir des réponses. Et je m’étais dit qu’il y avait comme ça des périodes pivot, qui servaient au réexamen et à la restructuration.

POUR MOI-MÊME

Juste une note en passant.
Je suis en train de rapatrier les posts de l’année 2009 (et justement j’en suis au mois de mai).
J’avais remarqué toute une suite de posts aux titres anaphoriques: « pour que tu ne sois pas triste’, « pour que tu n’aies pas tout oublié », « pour ne pas stagner », etc.
J’étais en train de me demander à qui ces titres s’adressaient, qui était cette deuxième personne, avant de me rendre compte de l’évidence: je m’étais adressé à moi-même dans le futur, c’est-à-dire à moi-même maintenant, tout bêtement.

J’avais un autre truc profond à dire mais c’est tellement profond que j’ai totalement oublié ce que c’était.

SAUVER L’ÉQUIPAGE (GAMBADE)

Le titre est en forme de private joke. Il ne sera donc pas expliqué, comme souvent d’ailleurs. Il est possible, je le dis tout de même, d’y déceler un discret hommage à M.B. (1924-2004). Si jamais je devais avoir des nouvelles de ce mystère, j’en serais le plus étonné.

Visite de R., aujourd’hui.
R. est la cousine de R. et j’avoue que c’est bien pratique ces initiales pour perdre tout le monde, à commencer par moi même.
Alors j’écrirai Ro. pour parler de la cousine de R.
Et donc ainsi, Ro est de passage, disais-je.
Elle arrive, comme d’habitude, les bras chargés de cadeaux et j’ai, pour ma part, le plaisir de recevoir un t-shirt XL de couleur vert prasin, à l’effigie du chien Snoopy, portant un chapeau tyrolien à plume. Je ne sais quel message caché je dois y lire. Certainement aucun. C’est curieux de porter un t-shirt de couleur aussi vive. Je n’ai pas l’habitude. Je me sens un peu comme un sapin de Noël.

J’ai préparé de la coleslaw, de la salade de cachuètes chinoise, des choux de Shanghai sautés et du riz et on a bu du Kombucha au gingembre.
Ro avait aussi apporté des œufs en chocolats dont on s’est gavés au dessert.
Les deux cousines partent se promener au soleil, S. va jouer chez son copain T., pendant que je relis et amende quelques textes.

J’en ai envoyé un certain nombre à J-F.M. et il y en a un qui semble lui plaire.
Il fait partie d’un paquet de courtes nouvelles écrites en 2015, dans le cadre d’un projet avec R.P. (dit E.T.), avant qu’on ne se parle plus, et qui consistait à adapter en textes l’ensemble des chansons de l’album Revolver des Beatles. E.T. en prenant la moitié et moi l’autre. Une chanson sur deux.
Le texte en question, c’est Yellow Submarine (pourtant une chanson que je n’aime pas beaucoup) mais à vrai dire il n’y a pas beaucoup de rapports entre le texte et la chanson.

J’ai essayé de regarder un film du fils Cronenberg (Brandon) mais c’est un peu trop gore et je n’accroche pas.
J’ai revu les courts-métrages de Lynch. Très inspirés par Bacon. Je n’adore pas. Sur Lynch, mon jugement ne change pas avec les années: il y a toujours des scènes formidables et l’ensemble ne tient pas.
Aucun des films ne tient.
Ce qu’il y a de mieux, c’est la série Twin Peaks. Sauf les épisodes qu’il réalise, qui sont grandiloquents.
Là où il est au meilleur de lui-même, me semble-t-il, c’est en tant que producteur et directeur artistique.

Toujours mal au dos. Ça ne s’améliore pas du tout. Sous l’emprise de l’angoisse, j’ai pris la pointe de mon sternum pour un nodule étrange, jusqu’à ce que R. me rassure sur ce point.

Ro a offert à S. un serpent rouge en plastique qui clignote et se déplace à toute allure dans l’appartement en faisant un bruit épouvantable.
L’ennui c’est que de la poussière, des cheveux et des poils de chat s’accumulent entre les rouages et qu’il se met fréquemment à patiner. D’une part, il n’avance plus, d’autre part le bruit devient encore plus atroce.

R. et Ro sont reparties se balader juste avant le dîner.
Héroïque, j’ai préparé des spaghetti à la carbonara pour S. dont je n’ai pas touché un gramme. Nous avons ensuite regardé des crotales avant d’aller au lit.
Demain, il y a école. Ce n’est pas tous les jours le premier mai, tout de même.

IL PLEUT, IL MOUILLE

Ce matin, j’ai reçu par la poste un pantalon de contrefaçon, ce dont je me suis plaint à son vendeur et j’exige le remboursement intégral des 40,50 euros (frais de colissimmo recommandé inclus). Incroyable: le type fait passer pour du 100% coton un truc qui est de toute évidence du polyester et de l’élasthane. Il y en a qui n’ont peur de rien.
Sinon, je suis d’abord passé chez Fin avril pour récupérer le disque dur 1 To qui est enfin arrivé, suis passé ensuite rue Poulet pour copier sur le disque tous les rushes et éléments de Ciudad depuis 2006, écrire l’article sur la Freebox HD utilisée pour numériser des vidéos. Coup de fil très long de D.W. et coup de fil assez court de T.M.
Ah, d’ailleurs il faut que je lui envoie un texte pour UdP. Bon.
Après, achats divers pour l’Algeco® et hop le RER direction Saint-Denis.
Passé l’après-midi à travailler sur les vidéos d’hier, que je suis en train d’uploader à l’instant.
Il pleut des cordes toutes les cinq minutes, ce qui m’a dissuadé de sortir filmer.
Je suis juste passé chez l’épicier du passage Dupont pour acheter des fruits et des graines, parce que je n’avais pas eu le temps de déjeuner. 
J’attends que la vidéo soit encodée sur Vimeo avant de plier boutique pour ce soir.

A la maison c’étaient encore les grands travaux aujourd’hui et d’après ce que m’a dit Y. c’est reparti pour un tour demain matin.

Vendredi:

Brownie: 1,80 €
Café: 2,30 €
Bouilloire, électricité, cafetière, gobelets, cuillers: 32,40 €
café, sucre: 2,50 €
Pommes, pistaches, amandes, dattes, coca: 7,30 €