LE MONDE SANS IMAGES

Façades vierges, abri-bus vierges, absence de panneaux publicitaires. La ville est nue. Les images se sont absentées. Fini les écrans géants, les néons, les bill-boards. Il reste encore quelques rares graffitis. Des affiches, encore, dans le métro. Pour combien de temps ? Même les flancs des trams sont nus.
La ville est nue, les images se sont évaporées.
Elles ont été, peu à peu, entièrement absorbées et régurgitées par les écrans célibataires, dans le circuit de soi-à-soi de parcours somnambules. Interfaces insomniaques et hypnotiques. Images désormais solitaires, sans partage, sans regards, sans analyse dans un déroulement sans fin. Images en circuit court, en circuit fermé.
Je me suis dit qu’il faudrait documenter cela. Il suffirait, m’étais-je dit, de photographier la ville. N’importe quelle photo de n’importe quelle ville pourrait servir à documenter cette disparition progressive des images de l’espace public. Mais aussi, il faudrait voir ce que font apparaître les corps, les postures, les silhouettes, les rares regards interceptés.

J’ai pensé que ce pourrait être un projet uniquement photographique. Ou un film. Je me suis dit qu’il fallait commencer. Alors j’ai commencé. C’était après une journée à recevoir des candidats pour le concours d’entrée en première année de l’école des beaux arts de Nantes et justement, aujourd’hui (mais hier aussi), nous avions reçus d’excellents candidats. Tellement, que c’en était une joie et que me voila joyeux, dans la lumière de l’été, malgré ma vieille fatigue de la veille.

Je n’avais pour ainsi dire rien fait d’autre de la journée, à part manger un sandwich bacon-œuf mimosa au petit déjeuner et du poulet caramélisé croustillant coréen au déjeuner. Rien d’autre à part un trajet en vélo, boire quelques cafés, échanger quelques mots avec I. dans le studio son, pour lui dire qu’il fallait qu’elle ait davantage confiance en elle et en ses projets. Rien d’autre ensuite, à part un trajet en tram et maintenant en train.

Et c’était très bien.

LA SINGULARITÉ DES SENTIMENTS

Ce n’est pas tous les jours facile, me dis-je. C’est le plus souvent laborieux, pénible, rebutant, ennuyeux, me dis-je. C’est le plus souvent un pensum, une corvée, un devoir, une sinécure, me dis-je. Mais enfin, il faut, je me dois, je me dois bien ça. On se doit bien ça, me dis-je, pensais-je.

Et donc, plutôt que de poursuivre tout simplement, plutôt que d’enchaîner les épisodes de cette re-vision de la 3e saison de Twin Peaks, après avoir -enfin- réussit à obtenir de S. qu’il s’endorme (au chapitre XVIII du Petit Prince, ou quelque chose comme ça). J’avais laissé tourner le podcast, j’avais dit: « je vais me laver les dents et je reviens ». Je m’étais lavé les dents, j’avais fait la vaisselle, préparé mes affaires pour demain et puis j’étais allé chercher mon téléphone qui continuait à diffuser le podcast dans la nuit d’un petit garçon qui ronflait doucement. Ouf, me suis-je dit. Enfin !

Lundi, donc. C’avait été un lundi, encore. Un de ces lundis où je me recouche un peu entre 7h45 et 8h00, après le petit déjeuner et avant de commencer vraiment la journée, R. ayant déposé S. à l’école. Ensuite, je n’étais pas très pressé. Juste un rendez-vous à 11h à Objectif Son pour enregistrer une voix.

On s’était dit « il y en a pour une heure à peine » et en fait c’est plus long. C’est plus long parce que c’est institutionnel et que l’institutionnel, si on n’a pas ça dans le sang, il faut chercher l’articulation des concepts. C’est la langue de bois dans la pensée agile et parfois c’est la langue agile dans la pensée de bois. S. revient de Corée, encore toute jet-laguée mais cela lui donne une espèce de sur-régime un peu exalté. L. et S. veulent à tout prix faire les liaisons, toutes les liaisons. Moi, je prétends que toutes les liaisons ne sont pas bonnes à dire. On y passe un temps certain, mais ce n’est pas déplaisant.

Vers 13h30, je rentre après une course à l’épicerie chinoise en bas. Tandis que R. s’en va donner ses cours, je me prépare des pâtes chinoises aux choux de Shanghai et à la poitrine séchée. Un yaourt grec au miel et au sarrasin. Une bière japonaise. Je regarde la fin de Blue Velvet, qui me plait davantage que la dernière fois que je l’ai vu, surtout parce que j’y cherche les détails décrits dans la biographie. De fil en aiguille, je télécharge donc cette dernière saison de Twin Peaks, pas revue depuis 2017 et le premier épisode possède un certain nombre d’atouts.

J’ai aussi fait opposition à ma carte Business, pour signaler une opération frauduleuse et, je l’espère, me faire rembourser. J’ai également interrogé le support technique de mon hébergeur quant à la possibilité d’installer le module PHP Imagick et il m’a été répondu que, pour qu’une telle chose se produise, il faudrait pour le moins que je passe à l’abonnement supérieur (« performance plus » je crois, où quelque chose du genre), alors, pour voir, je leur ai demandé combien il m’en coûterait et j’attends leur réponse, comme j’attends d’ailleurs les propositions de toutes ces sociétés qui me proposent sans trêve des rachats de crédits et me laissent en plan quand il s’agit de passer aux choses sérieuses.

Et puis, vous savez quoi ? Il se fait tard et demain, réveil à 4h00 du matin pour attraper le train de 6h30, donc rideau.

POLLEN, POLLEN, POLLEN

Ce n’est pas parce que la journée est belle, que la joie est grande et notre enthousiasme à son comble que l’on peut impunément se rendre à vélo au Parc Départemental de la Courneuve, se promener et espérer retrouver son vélo au retour tout d’une pièce pour tranquillement repartir.
Nan, nan, nan.
On vous aura au moins crevé un pneu. Pour le moins. Et c’est donc avec le pneu avant crevé que nous sortîmes du parc.
Dignement, mais fatalement.

Tant pis, au fond, ce n’est pas grave et puis c’est l’occasion d’apprendre à changer une chambre à air, me dis-je.
Nous déposâmes le désormais inutile et encombrant vélo chez R.S., heureusement présente chez elle cet après-midi, puis nous rentrâmes par le 150, bondé comme il se doit, mais c’est plutôt une chance car nous n’avions pas nos pass Navigo et qu’un bus bondé comme celui-la est dissuasif aux yeux de n’importe quel commando de contrôleurs.

Avant cela, nous avions déjeuné d’un délicieux pique-nique dans l’herbe sous les arbres.
J’avais mis dans le sac, quatre œufs durs, de la mayonnaise, du jambon, du pain, du cheddar, des minizzas et des framboises.
S. apprécia à leur juste valeur les œufs durs-mayo et les lichettes de cheddar, nouveau concept pour lui.
Puis nous nous mîmes à la recherche de lézards, de tortues et de grenouilles, que jamais nous ne trouvâmes, pour ne rien dire des invisibles serpents.
Nous ne pûmes débusquer rien d’autre que des oies bernaches, des foulques macroules, des poules d’eau, des canards, des hérons et quelques gendarmes isolés.
Ah, si, un ou deux petits lapins en embuscade.

Mais ce que nous trouvâmes en abondance, c’est du pollen. Ah, que de pollen! Une neige de pollen. Une tempête de pollen. Un ouragan de pollen. Mes yeux virèrent au rouge, le nez se mit à couler, la gorge à brûler, les oreilles à s’enflammer. Et à l’heure qu’il est, je me dis que dès que j’aurais fini d’écrire cette phrase, ou en tout cas ce post, j’avalerai sans faute un cachet d’antihistaminique, parce que tel est mon destin.

BIG BROTHER IS WATCHING

Et voilà qu’il devient nécessaire de faire établir mes factures par mon comptable en ligne, qui se charge de les transmettre au fisc et au client. L’auto-surveillance marque des points tous les jours. Le truc pratique c’est qu’il suffit de scanner toutes les factures pour que le logiciel de comptabilité les mette automatiquement en relation avec les opérations enregistrées sur le compte. De bien belles journées au scanner en perspective!

On dirait que le froid s’éloigne. Progressivement. Il ne fait toujours pas chaud, au point que le chauffage s’est remis en route, ai-je remarqué. Mais fi de tout cela, l’été arrive bel et bien à grands pas.

Il fallait aller chercher un panier de légumes à l’AMAP, dans une armoire fermée par un cadenas, dont je possède le code, au beau milieu du marché de Montfort, qui est un tout petit marché. Alors que je remplis mon panier, un homme m’interpelle.

-Vous êtes de l’association « Robins des pois » ? – me demande-t-il, je suis M. X, adjoint au Maire.

Il me demande si tout va bien. Pas de problème de vols ? Tout est bien sécurisé ? Je dis qu’apparemment oui, mais je ne suis peut-être pas au courant ? Il y a peut-être des problèmes dont je n’ai pas connaissance ? Je me demande s’il y a des problèmes dont je n’aurais pas entendu parler. Il salue, s’éloigne. Je remets prudemment le cadenas en place. Sensation d’insécurité soudain.

Et puisque la voiture me fait des alertes à la pression des pneus, je vais vérifier la pression des pneus et, comme d’habitude, tout va bien, ils sont à bloc, ponctuels. J’en profite pour passer l’aspirateur, vider les détritus dans une poubelle, lessiver les jantes, la carrosserie, les vitres, rincer, ça brille, c’est beau. C’est beau, une voiture qui brille. Alors je vais faire les courses chez Auchan et j’admire la voiture qui brille sur le parking. C’est moi qui ait la voiture qui brille le plus de tout le parking. Et ouais…

Ensuite, tout va très vite, c’est l’escalade. Je rentre, un risotto aux asperges, je range, je nettoie, je fais des lessives et, ensuite, je dessine des plans pour le studio à la Martinique jusqu’à ce qu’il soit l’heure d’aller chercher S. En rentrant, je continue à dessiner un peu. On regarde des films. R. rentre. S. tape une crise et envoie ses spaghettis sur le tapis. Il faut se fâcher tout rouge. Il est fatigué. On regarde un documentaire sur les crocodiles marins, puis sur les anacondas vert. Et c’est l’heure de se laver les dents et au pieux les petits vieux. Le Petit Prince jusqu’au baobabs puis deux podcast (un sur les suricates, un sur le corail et hop, zou, zzzzz).

POST REALITUM ANIMA TRISTE

Malgré toutes sortes d’armistices, ç’avait été une journée mobile somme toute. Une journée à 15286 pas, si j’en crois le podomètre intégré.
Pourtant tout avait commencé par une matinée casanière, à regarder des documentaires animaliers apocalyptiques avec S., pendant que R. était sortie corriger des copies au café.
Vers midi, j’avais préparé une omelette et des pommes de terre sautées pour S., frichti auquel j’ai, tout de même, un peu goûté, malgré mon serment de jeûne intermittent, puisque ce soir je dinais avec C.

J’ai l’impression d’être Don Patillo dans une publicité pour Panzani.

Et ensuite, nous étions partis vers le Jardin des Plantes et plus précisément vers la ménagerie. Et plus précisément vers le vivarium. Et plus précisément vers la cage du Monstre de Gila, qu’on attendit en vain. Il se terrait au fond de son trou, ne laissant voir qu’une sombre silhouette de soixante centimètres de long.

L’on admira le panda roux et ses voisins velus dont j’oublie le nom. L’on salua sangliers et porc-épics. L’on chercha en vain les grenouille dans les divers bassins mais l’on ne pu trouver que carpes et têtards. L’on bailla aux corneilles et les corneilles nous croassèrent aux oreilles. A un certain moment, je perdis de vue R. et S. et me dirigeai vers la sortie.

Je marchai jusqu’à la rue Rambuteau, en prenant par le quai St Bernard.
Là, c’est étrange, des alcôves en demi-cirques sont aménagés face à la Seine, tout le long du quai.
Dans chaque alcôve est diffusé de la musique et des gens dansent ou jouent des percussions. Curieusement, l’on passe d’une bande son à l’autre sans empiètement. Chaque alcôve semble comme isolée des autres.
J’étais d’abord épuisé, écrasé de fatigue, surtout avec mon sac à dos, puis, à force de marcher et d’avancer, j’étais de moins en moins épuisé. Mais, bon, j’étais tout de même un peu fatigué en arrivant sur la rue de Rivoli et je fis une pause pour une verre de Viognier à La Tartine.
Je repensai, bien sûr, à toutes ces tartines de crottin de chèvre sur pain de Poilâne, accompagnées d’un verre de Sancerre blanc, que l’on mangeait les dimanches midi avec C.S. et ses parents, dans les années 80. Aux délices aux raisins, que l’on allait chercher dans la boulangerie à l’arrière, devenue maintenant un kebab.

Et j’étais ensuite aller boire un verre de Sancerre, justement, au café La Station Rambuteau, en attendant C. puis nous étions allé manger des hamburgers au Ruisseau.
Nous étions ensuite allé chercher pour elle un milk-shake caramel un peu plus loin, qu’elle avait bu en marchant, tandis que nous faisions un petit tour du quartier.
Puis, voyant qu’il était 20h15, je m’étais dit qu’il était encore temps d’attraper une séance de The Thunderbolts au Ciné Cité les Halles et, oui, il était encore temps et c’est donc ce que je fis, ayant quitté C. au croisement Rambuteau – Beaubourg.

Et donc je me disais, en quittant la salle, que c’était bien là un film de la post-réalité, comme je lisais justement qu’un pape américain venait d’être désigné par le conclave. Ce pape américain, c’est un peu, pour Donald Trump, ce que les Thunderbolts sont pour Valentina de Fontaine, m’étais-je dit en montant dans le métro. Et c’était plutôt une bonne nouvelle, avais-je pensé.

SOUDAIN IL EST TEMPS DE RENTRER

Comme à Séoul les matins, l’après-midi fut calme, après une matinée animée. Animée mais pas laborieuse. Voir quatre étudiants de première année de Master, ce n’est pas une épreuve insurmontable.

Ensuite, petite réunion dans la cuisine. C’est G.N. qui nous régale d’une salade lentille-riz sauvage, gaspacho et œufs sur le plat. On déjeune avec M.D. et C.R. Après avoir longuement discuté des événements de la matinée, on s’entretient des différentes problématiques pédagogiques et/ou administratives et l’on se dit que ce serait une bonne idée de préparer un peu les réunions de fin d’année, par exemple en soumettant quelques points à l’ordre du jour.

Il y a des cochons dans cette école: de la vaisselle sale et des contenus moisis semblent traîner ici depuis des semaines. Peut-être des mois ? C’est assez répugnant. Trop sale pour être simplement agrégé à notre vaisselle.

Ensuite, café chez Askip, puis rendez-vous vidéo avec S.B. et lapin de W.M. Un peu d’assistance son à des étudiantes de L3 puis zou, on va boire un verre avec M.G. et C.M.

SON NOM DE LA NIEVRE DANS HIROSHIMA DÉSOLÉ

Tout de même, me dis-je, ça tient sacrément la route Hiroshima mon amour. Ça passe les portes. Ça passe toutes les portes, me dis-je. Et donc je regardais la fin du film, encore à l’instant dans cette chambre louée en Airbnb, à proximité de la gare de Nantes, côté sud, parce qu’il n’y avait plus de place dans les studettes. Il n’y avait plus de studettes libres cette semaine et il n’y en aurait pas plus la semaine prochaine et déjà, en arrivant, j’avais réservé également la chambre pour la semaine suivante.

Il n’y avait pas de place dans les studettes parce que tout le monde était venu cette semaine pour les évaluations des étudiants de premier cycle et il n’y aurait pas plus de place la semaine prochaine parce que tout le monde était convoqué pour le concours d’entrée.

Aujourd’hui il faisait froid à Paris et à Nantes. J’avais heureusement mis un pull. Et les pollens étaient de sortie. Les yeux se mettaient à piquer et les nez se mettaient à couler. À midi, j’avais eu faim, m’étant levé à cinq heures, et j’avais opté plutôt pour un hamburger, après avoir envisagé un menu végétarien light chez Dubble. Après le évaluations, nous avions travaillé avec A.C. au mixage de la bande son de son passage de diplôme, qui doit avoir lieu le 18 juin.

J’avais également reçu un message de E.B. avec des plans alternatifs pour le studio à la Martinique et un autre message, de K.S., concernant un nouveau projet dans le 7e arrondissement de Paris. Il y a du pain sur la planche, on dirait.

Et maintenant, il se faisait tard et je venais de terminer Hiroshima, après avoir aussi revu la fin de a History of Violence de Cronenberg, qui est décidément un film entonnoir, pensais-je, un film tout en accélération, pensais-je, sans pour autant être un film rapide, pensais-je.

Et donc, j’étais en train de me dire bon qu’est-ce que je regarde maintenant ? Ou bien, peut-être qu’il n’est plus guère l’heure de regarder quelque chose et qu’il serait temps de plutôt éteindre et d’écouter la radio ? Ou peut-être que je pourrais tout de même essayer de regarder quelque chose.

Le temps de chargement du site est effroyablement long, m’étais-je dit, tout à l’heure à l’école et encore ici maintenant. J’espère que c’est passager.

C’EST PAS GAGNÉ

Le candidat d’extrême-droite a fait plus de 40% au premier de tour de l’élection roumaine. Ça va être serré. Chaque jour, les actualités sont plus une souffrance qu’une joie. Réveil presque impossible. Me rendors. Me relève. Me rendors. Trop mangé et bu hier soir, ce qui n’arrive pas souvent, heureusement.

C. était venue dîner. R. avait annulé, comme je l’avais prédit. R. annule toujours. D’ailleurs, lorsqu’on me dit que R. va venir dîner, je fais comme si elle n’allait pas venir et, effectivement, elle ne vient pas. J’avais préparé de la raie au beurre noisette, pour Ro, qui ne mange pas de viande. Mais Ro s’était gavée d’omelette et de frites dans l’après-midi et elle n’a pas touché au poisson. D’ailleurs, il en reste dans le frigo. Avec de bonnes pommes de terre nouvelles du marché, me dis-je.

Et puis Ro avait préparé deux banana breads au chocolat et nous nous sommes repus de banana bread au chocolat, que Ro nous a regardé ingurgiter. Et puis j’avais pris d’excellentes fraises au marché, que nous avons aussi assassinées. Et pas mal de vin blanc. Donc, diète, diète, diète.

Un peu de rapatriement d’anciens post. Février 2008. Et là, les jours ne sont plus les mêmes parce que l’année 2008 était bissextile, contrairement à l’année 2025. C’était le petit suspens de la journée.

Hier, nous étions allés à Thoiry avec S. et je me demande pourquoi on n’avait pas fait ça plus tôt, parce que l’endroit est parfait pour les enfants et beaucoup plus marrant que le zoo de Vincennes. Mais justement parce que c’est plus marrant on ne fait pas autant de films, me dis-je. Le zoo de Vincennes a donc du bon, me dis-je.

SOURIS, LE MATIN

Par chance, j’avais constitué une réserve de photos hier soir en attendant S., qui était à son rendez-vous bimensuel chez N. Ces photos, me dis-je, c’est une sorte de sauf-conduit. Elles donnent le droit, elles ouvrent les droits. Mais le droit, les droits de quoi ?

– D’écrire un texte au-dessous, voyons…
– Un texte, c’est beaucoup dire, non ?
– Un texte c’est un texte et c’est tout
– Si c’était tout cela ne serait pas grand-chose
– Cela n’est pas grand-chose, mais c’est tout.

Et je m’étais réveillé épuisé encore, avec mal à la tête, encore et mal au ventre, c’est nouveau. Je m’étais demandé si nous n’étions pas tous victimes d’un empoisonnement. Je commençai à échafauder des hypothèses quant à l’identité de la personne qui aurait eu intérêt à nous empoisonner et à étudier des moyens de la confondre.

Le fait est que nous avions dormi bien plus longtemps que prévu. Un réveil à dix heures, je ne suis pas coutumier du fait.

Je rate les pancakes.
Enfin, je rate la pâte des pancakes parce que je ne suis tout de même pas allé jusqu’à les cuire, pas folle la guêpe.
J’avais mis environ deux fois trop de farine.
Je découvre ensuite que la balance était installée en équilibre au bord du plan de travail, deux pieds par-dessus bord, d’où une mesure erronée.
Cela, en raison de mon éveil imparfait. Je vais me recoucher brièvement mais ce n’est pas une solution.
Alors je mets du linge à sécher et je bois un café, accompagné d’une tartine de jambon-beurre-tome fumée et d’une assiette de coleslaw. Un yoghourt vanille plus tard, ça commence à aller mieux.

R. m’apprend que Gabriel Attal veut interdire l’accès aux écrans aux moins de 15 ans. C’est intéressant. C’est dans le Figaro, me dit-elle, mais l’accès est restreint au chapô pour les non-abonnés. On ne va pas s’abonner au Figaro pour autant, me dis-je.

S. veut absolument montrer le traqueur de serpents et sa recherche des varans de Komodo à Ro. C’est le leitmotiv du petit-déjeuner. Alors même que j’écris ceci, ils sont en train de regarder l’épisode en question, que nous avions déjà revu hier soir, je glisse cette information en passant, l’air de rien.

Ro nous a de nouveau inondés de cadeaux: thés, savons, livres, argile, chapeaux, que sais-je encore ?

Ce matin les deux cousines doivent aller voter et tenter de faire barrage au candidat russe à l’élection présidentielle roumaine.

SANS IMAGES

D’une part je me disais, ayant rapatrié encore pas mal de posts de l’année 2008 dont les images manquent (elles existent certainement quelque part et pourraient être reconstituées), que les images n’étaient après tout pas vraiment nécessaires, qu’elles n’ajoutaient pas grand-chose et même qu’elles gênaient plutôt.

J’en étais à me demander que faire de ces images. Cela interroge, pour le moins, mon rapport à l’image d’une manière plus générale, me dis-je, pensais-je.

D’autre part, il y avait autre chose, ah oui, c’est totalement anodin, mais j’ai remarqué que les jours de 2008 et ceux de 2025 étaient les mêmes. Par exemple, si le 3 mai 2025 tombe un samedi, alors le 3 mai 2008 est également un samedi.

Ça n’a évidemment aucun intérêt mais c’était assez remarquable pour être remarqué.

Et aussi, je eme suis mis à répondre à des commentaires de 2008 et 2009. Je commence à recevoir des réponses. Et je m’étais dit qu’il y avait comme ça des périodes pivot, qui servaient au réexamen et à la restructuration.