AUPRÈS DE MON ARBRE

J’avais pensé que c’était l’excès d’alcool et de nourriture, samedi soir chez les P. Et c’est vrai que nous avions mangé et bu en abondance de bien bonnes choses. C’était pour ça, avais-je pensé. Les maux de tête, les maux de ventre, les courbatures, les rêves en boucle. Je m’étais levé plus d’une fois pour boire de l’eau. Un litre et demi. Un doliprane vers six heures du matin.

Et toujours ce même rêve.
Un enfant est invité à un anniversaire.
Quelques jours plus tard, il veut voir les photos qui ont été prises ce jour-là. Mais il n’apparaît sur aucune photo. Et tous les autres enfants lui disent qu’ils ne se souviennent pas de l’avoir vu.
Lui se souvient, mais tous les enfants ont oublié.
Un détective intervient.
Il se met en planque dans les anniversaires d’enfants et finit par découvrir le pot aux roses.
Un gang intervient à un moment de la fête en répandant un gaz soporifique. Tous les enfants sont ensuite endormis et on leur fait oublier, au moyen de l’hypnose, un des enfants. Toutes les photos sont truquées pour faire disparaître l’enfant oublié.
Evidemment, le détective n’a pas la moindre idée de ce qui motive le gang.

Et puis finalement, j’avais 39°C de fièvre et c’était un état grippal en bonne et due forme. J’avais passé toute la journée au lit sans pouvoir bouger, ni manger, ni me lever durablement. Vers le soir, j’avais fait bouillir un poulet fermier et j’avais préparé un congee. Remède souverain. Ce matin, j’étais sur pied et je m’étais réchauffé le congee pour le petit déjeuner.

La recette est simple: faire un bouillon de poulet avec de bons légumes du marché. Hacher une échalote et un morceau de gingembre frais. Laver 150 g de riz rond (pour trois personnes, et il en reste). Laver trois fois au moins. Cinq fois, si l’on veut faire comme Marguerite Duras. Verser deux litres de bouillon sur le mélange riz-échalote-gingembre et laisser mijoter à petits bouillon pendant au moins 30 mn (mais 1h30 c’est bien aussi) en remuant fréquemment jusqu’à obtenir une bouillie onctueuse et brillante. Ajouter des effilochés de poulet, du sel et du poivre, des oignons frits, un peu de sauce soja, une goutte d’huile de sésame et tout ce que vous voulez (des légumes salés, de la coriandres, des piments, un jaune d’œuf, etc.). Moi, je n’ai rien ajouté, c’était un médicament.

Et ce matin, ça allait mieux mais ce soir petite rechute. Normal, je me dis. Le cycle grippal. On va se coucher tôt pour se lever tôt et travailler demain matin à la première heure.

DANCING IN THE DARK

Comme ça, juste parce que le dernier épisode de The Morning Show vu à l’instant s’achevait sur une reprise de cette chanson de Bruce Springsteen. Sans intention et sans relation préméditée avec ces vieilles pierres.

Il fait toujours incroyablement beau. J’avais des travaux de bureau à faire et puis pas mal de lessives, de rangements, de pliages, de vaisselles, de courses et autres mais j’ai pu trouver deux heures pour avancer un peu du côté du potager. Arracher du lierre, broyer des branches, ratisser, faire de l’ordre, rendre lisible le terrain.

Les enregistrements prévus vendredi prochain à Objectif Son sont organisés. On papote un petit moment avec Z.A. On se donne des nouvelles. Bonnes et moins bonnes. L’état du Monde. L’économie. J’appelle P.G. pour annoncer notre arrivée avec S. Mais je le réveille. Comme il est 14h je m’étonne mais c’est qu’il est à Boston. Tout s’explique. Boston. On se dit à plus et il se recouche, j’imagine.

J’ai fait des emprunts de trésorerie. Les méthodes de méditation de pleine conscience empruntées à la série Les Meurtres Zen me permettent d’éviter toute inquiétude superflue. Pas d’angoisse et je dors sur mes deux oreilles. Enfin plutôt sur l’oreille gauche. Il vaut mieux dormir sur le côté gauche. Du moins je crois. J’ai oublié pourquoi.

Il faut que je prépare un certain nombre de choses: le séminaire son de la semaine prochaine, la formation protools audiovisuel de la semaine suivante, le workshop en Corée début novembre. Mais toujours grâce aux Meurtres Zen, je ne m’en fais pas. Comme dirait Maurice Chevalier.

Après avoir déposé S. ce matin, j’étais allé au marché de Thouars, acheter de la tomme aux fleurs, de la mozarella fumée, des petits boudins, des rillons, des saucisses, un poulet fermier, une boule de pain rustique, des tomates, des cardes (des blettes), des pommes de terre et des carottes. Et puis j’étais allé chercher du curcuma et du gingembre chez Biocoop. Et j’avais fait des courses d’intérêt général chez Super-U. Et voilà.

The style is the bong digi-bong di deng di deng digi digi…

NEVER COMPLAIN

Et hier, c’était le quatorze octobre, déjà. J’avais rendez-vous à Poitiers, à la DRAC Nouvelle Aquitaine, pour discuter avec G.B. d’un projet de résidence à Piogé. Rencontre fructueuse: j’en ressors avec plein de pistes à explorer et de gens à contacter. Au boulot, donc. J’avais préparé un petit dossier, ce qui m’avait donné l’occasion de prendre des mesures un peu précises des volumes et de commencer à tirer des plans sur différentes comètes.

Je réfléchis également à l’option studio son au-dessus du garage. En montant une cabane dans les arbres avec S. la semaine dernière, avec des vieux lambris retrouvés dans les dépendances, j’ai soudain eu envie d’en fabriquer une pour moi, avec, peut-être, des plans un petit peu plus étudiés et des matériaux plus solides.

Quoi qu’il en soit, en rentrant de Poitiers, hier, j’ai pu passer prendre S. au Centre de Loisirs avant dix huit heures et faire deux ou trois courses pour le dîner. On lance la fin de Jurassic Park, au moment ou R. rentre de Loudun. On a mis le chauffage en route.Ce n’est plus un thermostat avec des réglages compliqués. Juste un bouton à tourner pour décider à quelle température on veut chauffer l’eau qui circule dans les radiateurs. J’ai opté pour quarante degrés, ramenés à trente cinq vers dix heures du soir puis à vingt ce matin, avant de partir pour Nantes. Lundi matin j’avais allumé le poêle. On y va par a-coups, comme on entre dans l’eau froide, petit à petit.

C’est curieux, quand on ne met pas de chauffage, on s’en passe très bien, avec un pull et des chaussettes et quand on en met, on enlève le pull et on se dit que c’est quand même pas mal d’avoir chaud, mais, au fond, on pourrait attendre encore un peu. C’est surtout que S. a tendance à s’enrhumer à tout bout de champ et puis j’avais remarqué que R. grelottait un peu.

Aujourd’hui, journée roborative. Les étudiants de la situation image sont toujours aussi ponctuels et présents. C’est un plaisir de les retrouver chaque semaine. On travaille bien toute la journée, en analyse de séquence ce matin (extraits de Deleuze sur le désir, du début de El de Buñuel, Du Soleil pour les gueux, de Guiraudie, Et la Vie Continue, de Kiarostami. Désir et métaphore sont les constantes de ces différents moments. Après midi rock n roll au studio avec L.G. et H.C. et soirée Arduino avec E.D.

Bon, j’ai craqué sur un paquet de graines sans sel. En ce moment, je ne sais pourquoi, j’ai plus de mal à ne pas grignoter un petit quelque chose le soir. Il faut que je retrouve un équilibre. Je pense que c’est un manque d’hydratation et un régime trop riche en sucres. La faute aux confitures, je dis. Et aux crêpes.

PARTE CROSTALE

Merci D.B. pour ce beau tirage, que S. n’attendait plus, tellement il l’avait attendu avec impatience, et qui arrive finalement à point nommé. C’est la carte postale promise pour la maîtresse chérie adorée vénérée tchoum tchoum.

Et voilà, il suffit d’attendre et de garder foi en l’impression.

La lumière était encore magnifique ce matin, avec ces frimas en suspension dans l’aurore. Je ne sais pas si on peut en toute rigueur parler de frimas, s’agissant de brouillards sans doute trop tièdes pour être givrants. Enfin, juste à la limite. Disons de fines nappes de brouillard flottant au raz des champs, aux raz des éoliennes. Et la lune toute pleine était encore bien visible et bien haute dans le ciel. Mais on ne peut pas photographier correctement la lune avec un téléphone. Il faudrait des filtres, des optiques spéciales.

S. avait encore mal dormi. Angoissé à l’idée de devoir aller au sport. Alors, une bonne fois pour toutes, il est établi qu’il n’ira pas au sport, que l’on renonce à l’inscription. Il peut dormir sur ses deux oreilles. Il peut cesser d’être malade tous les matins.

J’attrape S., un co-voitureur, à Bressuire, que je dépose à Nantes.

On ne parle pas. On écoute de la musique. Il passe des coups de fil. On parle un peu. Il vient des Comores. Il vit à Besançon. Travaille à Saint-Nazaire. En mission. On ne parle plus trop. On écoute de la musique. La route est déserte et belle. La lumière est belle.

Devant l’école, Olivier est la seule voiture sur le parvis. Pendant un instant je crains l’imminence d’un événement, mais non, rien.

Avec A.M., on règle les enceintes dans l’auditorium. On refait la balance des volumes entre l’avant et l’arrière. Je mesure la réponse en fréquence, qui n’est pas effrayante à part des résonances dans les basses fréquences et médiums bas, qui sont un peu boueux.

Avec E.D. un peu de travail au studio puis déjeuner. Burger, tiramisu. L’après-midi au studio. Des mails, un peu de son. Puis le séminaire à 18h. Auditoire clairsemé. A peine la moitié de la promo de troisième année.

A un moment, le fait que le son d’une vidéo montrant une performance de l’Encyclopédie de la Parole de Joris Lacoste soit diffusé à un volume excessif plonge quelques personnes dans des affres d’angoisse et il me paraît préférable d’écourter le cours d’un quart d’heure.

UNE QUESTION D’ÉQUILIBRE

Comme aurait dit Francis Cabrel. Et ce tigre, là, c’était au zoo de Beauval, ce week-end, en revenant de chez mon père, dont nous fêtions le quatre-vingt-deuxième anniversaire.

Étant donné que nous sommes restés des heures à attendre que Heloderma Horridum veuille bien bouger son derche et sortir de derrière son rocher, ce qu’il / elle n’a pas fait, une grande partir de cet immense parc nous demeure cachée.

Mais l’équilibre, c’est l’usage de mon temps et je remarque que c’est toujours en fin de journée, au bord de l’épuisement mental, que je me dis: tiens, il faudarit noter deux ou trois trucs. Il faut changer cela. Trouver une discipline différente. Ritualiser. J’y pense, me dis-je.

Et donc, nous sommes rentrés dimanche soir. Je ne suis pas parvenu à ne pas manger du tout le soir, ni dimanche, ni lundi, ce dont je ne suis pas content. Mais ce soir, oui. Et pas un verre. En fait, la recette du succès se trouve dans l’absence d’un verre. Le verre appelle un grignotage, fut-il infime. Donc, pas de verre passé quatorze heures, pour bénéficier d’un véritable intervalle de quinze heures de jeûne, sans quoi point de salut, en terme d’autophagie.

Mais fi de ces considérations; nous avons œuvré, avec S., à la construction d’une cabane cet après-midi, en utilisant trois palettes de bois qui traînaient par ici. Il reste à consolider et à habiller de planches, mais cela fait déjà une belle structure. Trouver des planches.

Ah, et puis la roue arrière du vélo est encore crevée. Il faut que j’arrive à réparer ça. Il faut que je regarde des tutoriels.

J’ai commencé à travailler une partition de piano. Un truc enfantin. Le jeune Mozart. Une véritable torture pour les nerfs mais il faut que je m’y mette avec régularité. Quelques minutes chaque jour. Ensuite, guitare.

Les journées sont trop courtes. Les journées semblent durer dix minutes. C’est horrible. A peine le temps de commencer quelque chose qu’il faut aller chercher S. au centre de loisirs. Il faut choisir entre jardiner, faire de la musique, écrire, faire de la cuisine. On ne peut pas tout faire. Ou alors il faut tout découper en tranches d’une heure. Mais une heure, c’est la durée de l’échauffement.

BELVEDERE

Deux jours ici, dont la raison initiale – professionnelle – fut annulée et déplacée. Sine die, pour l’instant, mais il faudra bien qu’elle advienne, cette séance d’enregistrement de voix. Nous verrons.

Deux jours de farniente, donc. Deux jours de contemplation. Deux jours de retrouvailles. Hier, dans l’après-midi, un café avec Cy., que je raccompagne chez lui, au Palais Royal. Puis dîner avec Ci (je bois un thé vert, mange sa salade de chou et un peu de son bol de riz). Ensuite, rentré tôt rue des Rigoles, où l’on regarde un navet avec Liam Neeson et Julianne Moore. Un truc qui se passe dans un avion. Non Stop, ça s’appelle. On joue au jeu des 18 erreurs en analysant rétrospectivement les failles abyssales du scénario.

Je me disais, hier, en marchant de Jourdain à Rambuteau qu’il y eut un temps, pas si lointain – mettons il y a vingt ans – un temps où je m’asseyais à une terrasse, n’importe quelle terrasse parisienne, avec la certitude de voir passer dans le quart d’heure qui suivrait au moins une personne de connaissance. Perspective d’un échange, d’une conversation, d’une promenade, d’un déjeuner, d’une aventure, d’une fête, d’un travail, etc. La terrasse comme horizon d’attente flottante, donc.

Aujourd’hui je m’assieds – quand je m’assieds – c’est-à-dire le moins souvent possible et si possible pas du tout, mais quand je m’assieds, pour consommer un café hors de prix, je le fais avec la certitude que je ne vais voir passer personne, ni dans le quart d’heure, ni même dans l’heure qui suit, pour autant que je reste une heure, ce qui n’arrive jamais.

En principe, il vaut mieux ne pas s’asseoir et continuer de marcher. On marche beaucoup dans la ville. 16000 pas hier, sans forcer du tout. Sans même y penser. Rencontré personne. Les galeries sont fermées. Elles sont fermées le dimanche et le lundi. Rien au cinéma qui ne me donne l’envie de m’y arrêter. Marcher, donc, encore et toujours. Il fait beau. C’est un reste d’été entre la fraîcheur du matin et la fraîcheur de la nuit. S’arrêter de temps en temps, parce qu’il faut bien se poser de temps en temps. Vider sa vessie. Remplir sa vessie. Repartir. Etc.

Je peux marcher des heures dans cette ville sans rencontrer personne de connaissance. Je ne connais plus personne. Ce n’est plus une ville pour moi, plus un lieu pour moi. Je croise sans doute plein de gens qui s’attendent à rencontrer une personne de connaissance – et qui d’ailleurs en rencontrent – mais moi, je peux être tout à fait certain que cela ne m’arrivera pas et que je en rencontrerai personne.

Cela me donne un sentiment d’étrangeté, d’irréalité. Je me sens transparent, impalpable. Il ne faudrait pas que je traîne trop longtemps ici. Pas que j’y fasse de vieux os.

Avec Cy, d’abord, puis avec P., on se lamente sur l’état du monde. On se lamente de voir tous les chefs d’états européens s’asseoir à la table de cet immonde porc et applaudir ses paroles et en redemander. On se lamente de constater qu’il ne peuvent pas faire autrement. Qu’ils sont suspendus. Que nous sommes suspendus. On se lamente de l’état de collaboration dans lequel nous nous trouvons, de fait, réduits. On s’attend à l’invasion imminente.

Comment communiquer du courage et de la confiance ? Il faut. C’est ce qu’on se dit au petit-déjeuner, mécontents de s’être laissés aller aux lamentations la veille au soir. Pas se lamenter devant les enfants. Communiquer de l’espoir, du courage, de la combativité. Affronter le gros porc. Les gros porcs. Combattre, s’organiser, s’armer. S’armer de courage et d’espoir.

Ce n’est pas gentil pour les porcs qui sont des animaux sensibles, me dis-je. Ce n’est pas un gros porc, c’est une saleté d’humain. Une saloperie d’humain. Un déchet humain. Une épave humaine. Il ne faut pas dire du mal des cochons, qui sont des êtres estimables, me dis-je.

J’ai de la compassion pour l’assassin de Charles Kirk, me dis-je. C’est un assassinat qui part d’une bonne intention, me dis-je, même si un assassinat n’est jamais une bonne idée. C’est un assassinat qui débarrasse la planète d’un être abject, même si c’est un être humain, après-tout.

Mais, en fin de compte, avant d’être un acte que la morale réprouve, cet assassinat est une erreur stratégique, comme le fait remarquer P. Elle donne l’avantage à l’ennemi. L’ennemi qui s’en repaît et s’en délecte et se vautre dans cette erreur stratégique. N’empêche que j’éprouve de la compassion à l’égard de Tyle Robinson.

Et mon héroïne du jour c’est cette juge brésilienne qu’Ubu-roi voue aux gémonies et s’acharne à punir par tous les moyens possible. Et Lula est un héros aussi. Il n’y a pas de héros européen, dois-je me lamenter. Parce qu’il n’y a pas d’Europe politique et pas d’Europe militaire, dois-je me lamenter. Alors ? Allons nous vers l’Europe ? En avons-nous les moyens ? Le désir ?

Il ne faut pas que je traîne par ici.

TRÈS LENTEMENT

C’est à dire à peu près à la vitesse d’un modem 56K et peut-être même plus lentement. C’est l’impression de lenteur que procure le réseau 4G depuis ce train, ce matin. Train en direction de Paris, où je devais enregistrer, demain, des voix, mais l’enregistrement est reporté. Le voyage, ne pouvant être annulé, est maintenu.

Rien n’est perdu, tout est retrouvé. Je serai chez P. et C. pour l’anniversaire de A. à midi et je verrai Ci. ce soir. Demain, j’irai au cinéma, voir quelques galeries, que sais-je encore ?

Déposé la voiture ce matin à Poitiers au parking du Grand Cerf qui est bien aimable et pas cher, bien que limité à 48h, ce qui convient, en l’espèce.

Il fait beau, très beau, dans ce train et dehors. Nous avons remis le chauffage pour les nuits, mais on ne le garde pas pendant la journée.

Hier, beaucoup de jardinage. Couper des branches, sortir des souches d’arbres morts, combattre le lierre, broyer des branches et des déchets végétaux. Le jardin, de l’autre côté de la route, apparaît. Résultat: des courbatures, mais la satisfaction d’un travail accompli.

J’ai bêtement oublié de mettre quelques pots de confiture dans mon sac, pour offrir.

Dans la voiture, écouté le dernier album de Doja Cat, qui n’est pas aussi renversant que le précédent (Scarlet). Puis lu les souvenirs de la Kolyma, une partie du voyage, mais c’est éprouvant.

LES TROIS GRIFFES

C’était un peu la panique ce matin parce que les Kickers de S. ne pouvaient plus s’ouvrir. La fermeture éclair était coincée. Et les chaussures commandées deux jours plus tôt n’étaient toujours pas arrivées. Et il pleuvait. Et il avait fallu se résoudre à partir en sandales.

Alors, voyant que la pluie durait et même épaississait, j’étais allé chercher une paire de baskets en taille 34 à l’Intermarché. Je n’avais pas mis beaucoup de temps à choisir le bon modèle: il n’y en avait qu’un seul à cette taille. Des baskets blanches à double lanières. J’étais allé les déposer à l’école à son intention et la gardienne était allé lui apporter les chaussures en classe, directement, sans attendre l’heure de la récré, comme je le lui avait suggéré.

Ensuite j’étais rentré et j’avais passé beaucoup de temps à perdre du temps à acheter un iPhone 13 sur Backmarket puis à annuler la vente parce que l’option « payer en 4 fois » censée être proposée par Paypal ne l’était pas, en réalité. Je me suis dit que Paypal c’était le diable, que Backmarket c’était le diable, que l’iPhone 13 c’était le diable. Tout cela c’était le mal, c’était l’ennemi. En réalité, j’avais besoin d’une petite caméra vidéo avec un son direct tout simplement correct, contrairement à celui de l’iPhone X, qui est épouvantable.

Je me suis pris à rêver une vie sans Backmarket – ça c’était facile – sans Paypal – c’était déjà plus compliqué – et sans iPhone – là c’était un véritable travail. Et puis je me suis mis à m’occuper de la récupération de notre dépôt de garantie, que nous aurions dû recevoir il y a déjà 10 jours au plus tard. J’appelle tous les jours la société in’Li – un autre visage du diable – en demandant des nouvelles de ce dépôt de garantie et à être rappelé par le Property Manager, un certain A.S., qui doit me rappeler depuis dix jours et ne me rappelle pas. J’ai fini par trouver sa page Linkedin, mais, pour lui écrire un message, il faudrait que je m’abonne à Linkedin Premium pour la somme exceptionnellement modique de 14,99 € par mois.

Bien sûr, je me dis qu’il est temps de quitter Linkedin – ce que je ne fais pas, sans doute par lâcheté professionnelle et sans doute ai-je tort.

J’ai travaillé « The Smiling Cobra » des Melvins en Drop D à la guitare sèche, avant d’aller chercher S. à 17h30. J’étais aussi allé filmer la cimenterie et les éoliennes, après un petit passage à la déchèterie dans l’après-midi.

En rentrant, on regarde Jurassic Park III. Je lui prépare des carbonara, mais sans lardons et sans parmesan, on ne peut pas vraiment appeler ça des carbonara. Moi, je me suis fait griller un boudin. Délicieux.

Après, il y a grosse baston de T-Rex et de Spinosaures jusque dans la salle de bain.

CIMAISES

Répartition des cimaises sur le plateau Formes du Réel, le 25 septembre 2025. Le son n’est pas bon. Il faut que je change d’appareil. On n’entend rien. Je crois qu’il faudra faire quelque chose. J’hésite entre acheter un nouveau téléphone – celui-ci est en fin de vie – ou un petit caméscope. Ou alors un appareil photo numérique correct. Hum… Les objets, les objets.

Alors il me faudra une veste de combat ? Un plus gros sac ?