Hier soir, après avoir visité des salles de gym et des chantiers en compagnie de R.V., j’ai sauté sur un vélib, d’abord dans le mauvais sens du boulevard Voltaire, puis dans le bon grâce à la boussole, et me suis tout simplement propulsé vers le concert en appartement de jeune fille orrible chez Y.Z. et S.N., magnétisé par le mail hilarant reçu deux jours auparavant de la part de F.D.
c’est trop tard
vous n’avez plus le temps
jeune fille orrible en appartement
mercredi 7 juillet à 21h
chez Y. Z. et S. N.
6, rue …, m° voltaire/charonne
2ème ètage face
vous n’irez pas
vous regrettez
mais vous avez trop de trucs
on aurait dû prévenir plus tôt
mais on ne savait pas
ça s’est décidé hier soir
comme ça d’un coup
on y peut rien
c’est bon
vous allez pas nous chier une pendule pour ça
vous allez pas nous brouter avec vos petits emplois du temps de merde
oh ! y’a pas que vous sur terre, bordel !
putain, merde, c’est que : ma gueule, ma gueule, ma gueule…
ça, pour se regarder le nombril en chouinant, là, y’a du monde
mais quand il s’agit de voir un peu autour de soi, de… hein ! macache !
j’vais vous dire : restez chez vous, venez pas nous casser les couilles
Et là bas, d’abord c’est un lieu paradisiaque, de grands volumes, sans doute un ancien atelier de confection et ensuite j’y retrouve D.M. avec qui nous parlons films et bébés. Puis on se vautre dans quelque-chose qui est à mi-chemin entre le triple fauteuil, le sofa et la couchette surprise, avec des fausses fourrures crème / anthracite. C’est un concert de musique concrète. Accessoires tremblants. Suspens. Risques de casse important. Il y a un lustre vénitien. Les pampres sont mis en branle.
Il y a du sec et du liquide. C’est comme d’essayer de contenir une catastrophe avec du scotch. Parfois un des trois s’en va hors champ. Chutes d’objets. C’est beau. Un en tr’acte. Ils reprennent et achèvent. Nettoyage rangement puis une pièce de Lamonte Young, quatuor de chaises. Je chronomètre. 3 minutes. Puis un choeur dissonant. Il est tard. Mangé le reste de la glace aux mangues avant de me coucher.
Réveillé, comme tous les matins par les coups de fils du boucher dans la cour vers 6h30.
Message de S.H. rencontrée hier soir. Mail de W.Z. Ca faisait un bail. Je ferais bien un saut en Chine cet hiver, mais si je dois financer 在别处, ce sera difficile.
Grand rangement, repassage, vaisselle, lessive, avant d’aller chercher Y. et C. à Orly.
Il y a une alerte à la bombe.
Finalement, on fait exploser un inoffensif bagage. Je me demande si son propriétaire a assisté à la scène.
C. surexcitée. On va faire des courses. Fruits et légumes. Un bain. Repas et hop au lit.