RUNNING WILD

À force d’enchaîner les journées de silence, de musique et de solitude, j’ai ressenti le besoin d’aller m’asseoir dans une salle de cinéma.

Curieusement, il n’y avait pas de Vélib disponible à Croix de Chavaux hier dans l’après-midi et j’ai finalement dû prendre le métro.

Sans réfléchir, comme les zombies de Roméro reviennent hanter le mall, je fonds directement sur l’UGC Ciné Cité les Halles. Et là, je commence par du lourd, avec Valérian, de L. B., un film construit sur l’idée que certaines vies valent tout simplement plus cher que les autres. Et que certaines ne méritent même pas un plan. Une succession d’assassinats et de massacres se déroule imperturbablement sous le regard épisodiquement compassionnel – mais plus certainement indifférent, voire sadiquement ludique – du couple Valérian-Laureline, davantage intéressés par la perspective d’une plage à venir. Nazi surf must die. Evidemment, je ris beaucoup (intérieurement) à chaque naïveté, à chaque colossal sabot du scénario, à chaque poncif éculé et plus généralement à la laideur ruineuse et étudiée de l’ensemble. Mais l’on ne peut éternellement se moquer et cela n’avance à rien. Je m’abrutis donc avec sûreté.

Le temps d’un bento de sushis trop secs en terrasse du Monoprix, je prends brutalement conscience du fait que cette ville n’est plus la mienne. Je ne suis plus de Paris. Je suis de passage. Et je me sens paradoxalement plus proche de tous ces passants, en étant un moi-même.

Un Coca Light et je replonge, cette fois avec Baby Driver. Guère plus malin, mais avec quelques idées de son (autour de la notion d’acouphène, en particulier, surtout dans le pré-générique). 

D’une manière générale, ce sont des films que j’écoute plus que je ne les regarde. Et d’une manière générale, il s’agit surtout de s’abrutir et de s’oublier un moment. Je n’en peux plus de ce mois d’août vide et déprimant. Besoin d’activité, de travail et de mouvement. Besoin de fatigue. Besoin d’action.

En sortant, vers 22h, message de P.G. qui rentre à l’instant des Cévennes. On va boire, en excès, du Riesling à la terrasse du Bellerive. Je me plains. P.G. me réconforte. Il se plaint. Je le réconforte (mais moins bien, puisque c’était à mon tour de me plaindre).Bref, nous rentrons en titubant et je dors sur place.

Ce matin, migraine mais je saute du lit vers 7h30. Café et hop, Vélib. Montreuil.

Il pleut des hallebardes. Je remplis des papiers destinés à un avocat en ligne.

Je commande une caisse de bouteilles de vin pour remplacer celle que j’ai bue l’autre jour avec G. et les deux T. du studio voisin. 

O. appelle et on discute un bon moment. J’envoie un fichier en upload. Me prépare des pâtes japonaises. Il paraît qu’il ne faut pas mettre de points à la fin des phrases dans un SMS.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *