
Ca a commencé par les zombies.
Je n’ai plus supporté ça, les zombies, que ce soient ceux de The Walking Dead ou ceux de Z Nation. Je n’ai plus supporté ce carnage, cette boucherie de viande avariée, cette déferlante de cadavres ambulants. Puis c’est progressivement l’intégralité de ce qui se construit sur une tension, une angoisse, la peur de la catastrophe, d’une menace planétaire, d’un ennemi invisible, bref la quasi-totalité des films et séries américaines (à l’exclusion de quelques pépites reconstituantes comme Louie, la série comique de Louie C.K.), la quasi-totalité du marché des images en mouvement que je ne peux plus supporter.
Plus possible de regarder une minute de plus du huitième épisode de la saison 1 de Designated Survivor par exemple.
Je ne peux plus me sentir angoissé, tendu. Je ne veux plus. Plus de ça.
Déjà l’idée d’une image.
Me promener chez Darty ou à la FNAC me dégoute des appareils, des machines, des écrans.
Me dégoute de l’idée de produire une image. Un son, ça va encore.
La marchandise est épouvantable. Le marché des images est indigeste.
Envie d’un jardin zen, d’un grand vide, d’un moment de silence, de suspension.
J’ai pris rendez-vous pour me faire arracher la dent n°27 et sa voisine, la dent de sagesse n°28. Le 19 janvier. Après, on verra. Il faudra attendre quelques mois, que cela cicatrise, avant de parler d’un implant.
Et pourtant, je suis allé voir Docteur Strange au cinéma cet après-midi. De beaux visuels 3D. Ca reste enfantin. Au cinéma, c’est encore possible. Même s’il faut supporter les fantasmes de l’Amérique. Les corps, les désirs et les émotions américaines.
Mais je préfères leurs émotions ploucs à leurs flips planétaires.