Samedi matin, c’est calme…

Personne à droite, personne à gauche.

Personne devant, personne derrière.
Je coupe l’alarme.
Et voilà mon bureau, qui m’attend bien gentiment.

Bon. Journée laborieuse en perspective: correction des dossiers du concours de la FEMIS.
Heureusement, les dossiers sont toujours là. Je les avais laissés sous le bureau jeudi matin.
Les dossiers de la FEMIS sont toujours remis dans de drôles de sacs:

Je me demande qui achète ces sacs. Ou alors, peut-être que ce sont des sacs récupérés lors de vide-greniers ou de dispersions à l’amiable ?
Il faudra que je pense à demander.
Bon, il faut que je m’y mette. 

Belle lumière en sortant du métro gare de l’Est ce matin. La perspective du boulevard de Strasbourg désert. Paris fait la grasse matinée.

Qui est Versilov ?

Versilov, non content d’utiliser le pseudonyme d’un héros Dostoïevskien, va au cinéma tous les jours et tient son blog (sous le titre sibyllin de KUHE IN HALBTRAUER, avis aux germanophiles) à l’adresse suivante: http://www.20six.fr/Versilov

Apparemment, il n’a pas beaucoup apprécié Polyeucte.

En revanche c’est un fanatique de H.D.

Versilov écrit exactement comme L.S. dans Libé. Il dialogue avec lui-même et balance des jugements aussi hilarants que définitifs sur toutes sortes de films, la plupart du temps sous l’effet de l’alcool.
Une lecture fortement recommandable.

Dure limite…

Comme dit H.D., « c’est dur ce matin: on a du manger trop de fraises ». Effectivement. J’essaye d’emmerger depuis six heures du matin mais, en réalité, j’aurais mieux fait de prendre une aspirine avant de me coucher. C’est une vieille recette bretonne.

Bon. Faisons un peu le point. 
Hier, nous devions aller avec N. prendre des sons à la fondation C. mais tout à coup je me rends compte qu’il manque le petit caisson de plastique qui sert à mettre les piles dans le DAT. Donc, impossible de s’en servir et nous devons reporter.

Nous allons donc manger un morceau à la brasserie. Il fait beau.

J. (dont c’était l’autre soir l’anniversaire) est là aussi. Il avait besoin de m’emprunter un peu de matériel son pour un tournage ce week-end.
Ensuite, je pars à la recherche du morceau de plastique (que je n’ai pas encore trouvé) et je chante plein de chansons dans mon téléphone.

A Pigalle, j’entre dans toutes les boutiques de musique et passe des heures à me faire détailler tous les enregistreurs numériques par les vendeurs. Je finis par craquer sur un petit 4 pistes qui tient dans la poche et dont il faut maintenant que j’apprenne à me servir. 
Dîner chez les D. aux fraises. Succu. 
Rentré et surtout réveillé un peu n’importe comment.

J’ai chaud / j’ai froid

On ne sait vraiment plus comment s’habiller.
J’étais parti en chemise ce matin, dans l’enthousiasme du soleil et d’une légère brise. 
Maintenant, il fait de nouveau gris et froid. Vais-je avoir le courage de ressortir pour
aller voir quelques Rohmer à la cinémathèque ?

En début d’après-midi, visite de l’atelier de M.D., avenue de Choisy.
J’arrive horriblement en avance, ayant prévu du temps pour déjeuner avec ma mère qui est obligée de partir tôt. Evidemment, puisque j’avais ma guitare avec moi, j’aurais pu retourner au square jouer un peu sur un banc. J’avais commencé à me faire des amis, lorsque Sylvette est arrivée avec ses castagnettes. Seule ombre au tableau: la gardienne du square est triste à pleurer et déclare avec la plus grande solennité: « vous savez que c’est interdit de jouer de la musique ? ».

M.D. est montée sur ressorts et me fournit toutes sortes de documents concernant les dossiers de demande d’atelier, les FRAC, l’AFAA etc… Cela, tout en se préparant à manger, en me préparant un café et en terminant un travail urgent sur son ordinateur. Waouh ! J’apprends plein de choses et également qu’elle connaissait bien la région d’Entrechaux, le Crestet, Stahli (est-ce que le « h » est bien placé comme ça ? Hmm…J’ai un doute…), ayant grandi dans la voisine Ardèche. Nous regardons des photos de ses travaux, des films, des livrets. Je trouve ses interventions sur les payasages très dramaturgiques. On pense tout de suite danse et théâtre. Paradjanov. Il faudrait qu’elle voit aussi Solo Tu d’Anne Benhaïem. C’est vraiment enchanteur cette visite d’atelier. Dans la salle de bains, il y a une affiche d’une exposition de Guillaume Leblon. Je me demande s’il a un rapport avec Clément Leblon ?

Nous sommes interrompus par le passage de Mr R., rersponsable de travaux de terrassement dans le jardin. Il y a aussi un essaim d’abeilles dans le mur, mais il paraît que les pompiers refusent de s’en occuper et qu’il faut faire appel aux apiculteurs de la ville de Paris.

J’avais prévu de rester dehors toute la journée, pour jouer avec mon nouveau gadget et faire des enregistrements sauvages dans la ville mais le froid s’abbat sur moi et je rentre à tire-d’aile.

Coup de fil de K., un partenaire de F.D. au théâtre qui va partager l’appartement avec moi pendant quelques temps. Je vais donc avoir un room-mate. Il arrive demain.
Nous nous organisons avec Tom pour déblayer la chambre.

Docteur Maurice and Mister Eric


Vu trois documentaires télé de Rohmer (Perceval, Don Quichotte et Edgard Poe).
Dans le dernier, un home movie délirant d’après un scénario de Poe (Bérénice et ses dents)
avec Eric en héros hagard, obsédé par la dentition de sa cousine.
Très beau Chrétien de Troyes, évidemment en regard du film Perceval le Gallois.
Me suis un peu endormi au Quichotte.

Rencontré P.L. et R.L. et nous décidons de dîner ensemble la semaine prochaine.
Ils restent pour le Dreyer que j’avais vu il y a deux semaines.
J’essaye de leur vendre le Straub. R. paraît presque convaincu mais P. est vraiment braqué.
Straub s’est fait beaucoup d’ennemis, décidément…

J’essaye, avec humour quand c’est possible, de tenir mes engagements et de me préserver de douloureuses situations. Comprenne qui pourra…
Rentré au Pré Saint Gervais. Ai fait une première tentative d’enregistrement sur le 4 pistes et ça marche.
En revanche, l’autonomie sur batterie semble tout de même limitée.
Prévoir le secteur autant que possible.

Guitare et harmonica, thé et sympathie…

E mail de Megumi qui, rentrée au Japon, me renvoie la photo qu’elle avait prise de moi au Palais de Tokyo. C’est vraiment gentil.
Elle joint également des photos de l’aéroport KensaI et d’un arbre en fleurs à Hiroshima.

C’est tout à fait le Japon comme on se l’imagine couramment.
Sinon, rendez-vous ce matin avec Badu au Bar La bonne bière, à l’angle de Faubourg du Temple et de la Fontaine au roi. Comme elle habite à côté, elle arrive avec un peu de retard et une drôle de paire de lunettes qu’elle regrette un peu d’avoir acheté sous l’influence d’une amie. Nous discutons de nos différents projets et mettons en place un planning de travail puis je rejoins Y. qui est justement en train de récupérer (avec succès) les données de son disque dur chez CLG informatique.


Nous allons déjeuner au Pô Manna, non loin. La patronne est tellement « space » qu’elle a oublié d’ouvrir la porte du restaurant et qu’elle ne s’en aperçoit qu’in extremis, alors que nous avions presque perdu espoir. Passage au bureau pour récupérer machines, guitare et harmonicas. Back home. Courses chez Leclerc. Coups de fils de Y. Grande confusion intérieure (chez moi). Vite Proust !

Au bureau

Quoi qu’en dise Mme Dumas, j’ai pris beaucoup de retard ces jours-ci dans la rédaction de ce journal.
Essayons de faire le point.
Ci-dessus une photo de mon bureau avant le rangement. Je prendrai plus tard une photo du bureau dans son état actuel. Pour l’instant, la batterie de mon appareil est à plat.

Tout s’est précipité dimanche, les événements s’enchaînant un petit peu rapidement: nous déplaçons tables et cartons avec ***.
Le héros du jour, c’est Tim (ci-dessous), un associé de Nicky qui travaille dans la même pièce et m’apporte une aide précieuse, tandis que Nicky se débrouille pour avoir rendez-vous juste le temps de déplacer les meubles et les caisses. Donc spéciale dédicace à Tim:

Dimanche soir, nous sommes invités à dîner chez P.M. mais comme nous travaillons tard et que nous sommes carrément grossiers, nous n’arrivons que vers 23h00. P.M. et O. sont en train de grignotter des chips et des cacahuètes en buvant du champagne.

P. nous présente sa fille Lisa. Nous faisons de la musique ensemble mais elle est très fatiguée et doit nous abandonner. Lisa a plein de jouets très marrants pour faire de la musique.
Le dîner est une merveille: des mezza lune aux asperges, un excellent Saint-Félicien et une tarte tatin maison. Nous papotons jusque vers 4 heures du matin puis taxi et maison.

Ce qui ne m’empêche pas de me réveiller avec les poules (le coq qui chante à l’arrière de l’immeuble).

Lundi, journée de déménagement-suite (les fauteuils et les caissons à tiroirs) et d’installation et rangement-suite jusque vers 19h30. Je dois repasser au Pré Saint Gervais, car j’ai stupidement oublié de prendre l’alimentation du powerbook. A propos d’alimentation: je ne retrouve plus celle du deuxième disque dur Firewire La Cie. 

Je reprends le récit, après avoir arrêté hier. Passons rapidement sur lundi. 

Donc, ensuite, Y. passe me prendre et nous allons manger un steak tartare au Grill Montorgueil, avant de rejoindre N. et P. à l’anniversaire de J. rue Mandar.
Il y a un certain nombres de personnes que j’ai déjà vues et quelques nouvelles.
De toutes façons très vite je ne fais plus que danser de manière grotesque mais avec passion.
O. et P. me donnent un coup de main et une véritable ambiance de fête commence à prendre corps dans la pièce que nous avons investie. Y. danse par intermittence et entretient d’absurdes conversations avec des garçons affolés sur le canapé. Je suis plus qu’en nage.

Rentré vers 1h30 – 2h00

Mardi matin, en me levant je sais que je ne pourrai jamais travailler dans ce bureau. Enfin, bien sûr, je peux y écrire, y consulter mes mails, faire des travaux de bureau. Mais je ne peux pas envisager de monter un film et encore moins de faire de la musique. Je gênerais trop les personnes qui travaillent autour de moi (je l’ai tout de suite compris) et je ne peux pas travailler au casque. Donc, il faut que je déménage dès que possible mes affaires. J’explique à N. qui est désolé, mais qu’est-ce qu’il y peut ?
Y. vient avec son i-book et nous installons système et programmes.
Je reste jusque vers 20h30 puis rentré, guitare, Proust.

Coup de fil de madame Dumas: dîner au château jeudi soir. Chic.

White man’s got a god complex

Suite des visites de restaurants végétariens, sur l’invitation de M.S. pour un déjeuner-retour faisant suite au peu fameux précédent (La victoire suprême du coeur). Vendredi, donc, nous nous retrouvons au Piccolo Teatro, 6, rue des Ecouffes 75004.

Mais, la conversation s’avérant plus dense émotionnellement, en raison de la présente situation, j’oublie de faire un relevé photographique des plats. Nous prenons la formule rapide à 10 €, qui est copieuse et consiste en une entrée et un plat et optons pour une salade composée et l’assiette de légumes et céréales. La salade est fraîche, sur des tons subtils et acidulés. J’aurais du prendre une photo: j’ai évidemment oublié la composition exacte à l’heure où j’écris. l’assiette légume-céréales n’est pas mauvaise mais pas non plus à sauter au plafond. L’ensemble est un peu sec et bourratif. Reste que l’ambiance est agréable, accueillante et que nous buvons un très bon Côtes du Rhône biologique. Je pense que l’endroit mérite une seconde visite et un parcours plus attentif de sa carte.

Ben Stiller s’est fait la tête de Lou Reed pour jouer Starsky.

Vendredi soir nous allons avec Y.T., dont l’i-Mac vient de rendre l’âme, acheter un i-book d’occasion chez un certain Ben, rue Doudeauville. Le garçon nous paraît étrangement méfiant et nerveux. Ma théorie c’est qu’il est très jeune, a probablement fumé un pétard avant notre arrivé et se sent mal-à-l’aise vis-à-vis de nous. Le portable est dans un excellent état et nous concluons cet achat. Ensuite, nous allons désosser le vieil i-Mac pour en extraire le disque dur que j’espère pouvoir récupérer avec un boitier firewire, puis nous allons fêter dignement cette acquisition autour de deux dorades grillées, d’une bouteille de Madiran et de quelques digestifs. Rentré en taxi vers 1h30. Le chauffeur est très prolixe et nous restons bien un quart d’heure à refaire le monde devant la porte de l’immeuble.

Samedi, pas de photo. 
A midi, je vais au cours d’essai gratuit de yoga au 123, bd Sebastopol. Ce qui est bien, dans les cours de yoga, c’est qu’il y a une majorité de filles. Evidemment, il y a l’aspect religieux de la chose et il faut subir deux prières, une en début et une en fin de séance. Celà dit, cette séance d’initiation me donne vraiment envie de m’inscrire pour le stage de 8 cours. Je sors du cours oxygéné et décoincé, n’ayant plus mal aux épaules ni au dos pour la première fois depuis des semaines. Je rejoins Y., qui a un peu la gueule de bois. Nous installons le système de l’i-book et le configurons pour qu’elle puisse se connecter à internet et recevoir ses e mails. Puis nous allons à Beaubourg où nous visitons d’abord la petite galerie (exposition sans intérêt d’une artiste coréenne, qui pompe allégrement à tous les rateliers sans proposer une seule idée originale ni affirmer une once de personnalité), allons écouter l’hilarant journal de Fred Deux dans des casques, puis voyons une bonne partie du Révélateur de Garrel. Puis Y. a un rendez-vous et je vais voir le film de Scorcese sur le blues. La mise-en-scène est stupide, le montage crétin et lénifiant, mais les documents (surtout Sun House et la manière dont il martèle littéralement sa guitare) sont parfois à pleurer d’intensité et d’émotion. 

En rentrant je trouve plein d’ e mails: L. m’écrit de Berkeley un très gentil mot en réponse à mon mail d’il y a deux jours, concernant ma recherche d’une traduction anglaise de Polyeucte. Par ailleurs, une amie de M.D. a trouvé la trace d’une traduction italienne (édition de 1960) dont il devrait être possible de trouver un exemplaire d’occasion quelque part. J., qui m’invite à son spectacle le 21 ou 22 mai, me parle de son envie de présenter la FEMIS. Je lui propose qu’on se rencontre. J’aime bien son blog. J’aimerais que les étudiants de Tourcoing, à qui j’ai demandé en forme d’exercice de tenir le leur; y mettent autant de coeur et de passion. 

Ce matin, temps gris et froid. Je vais rester au lit avec La recherche jusqu’ à l’heure de partir pour mon rendez-vous avec N. au bureau.

Où je rencontre de jeunes hommes blonds qui me disent quelque chose

Une fois de temps en temps, je tape mon nom dans Google pour voir sur quels liens on tombe. Sans être complètement paranoïaque, je crois que c’est utile de faire ça, de temps en temps.
Je me suis retrouvé avec un CV en pdf, sur le site d’E.L., ça m’a déprimé.
Du coup, je lui écris pour lui demander de retirer ce CV. 
Je veux bien qu’on mette n’importe quoi d’autre à la place.
N’importe quoi mais pas un CV.
Comment éviter d’avoir à rédiger et à envoyer de tels CV ? Qu’est-ce que c’est que ce monde où on s’envoit des CV ? Où on met à jour son CV ? Comme si on ne pouvait pas discuter entre gens de bonne compagnie… Bref… Et il n’y a aucun lien, en revanche, vers ce blog. C’est extrêmement vexant.
J’ai vraiment l’impression de taper dans le vide.

Après avoir passé la matinée au Pré Saint Gervais à lire et à organiser mon emploi du temps, je sors.
Il fait beau, chaud. C’est le printemps pour de vrai, enfin. 
D’ailleurs, je suis allé m’acheter des croissants ce matin: c’est comme ça que j’ai remarqué que les boulangeries, au Pré Saint Gervais, ferment LE JEUDI. Ce n’est qu’à la frontière avec Pantin que j’ai trouvé une boulangerie ouverte. Ces croissants ne sont ni les meilleurs ni les pires de ma vie.
Enfin, après tant de choses qu’il serait fastidieux d’énumérer, j’ai pris le métro, vers Paris.

Suis allé voir la Visite au Louvre des Straub et j’ai trouvé ça très beau. J’étais un peu
méfiant à l’idée de voir le film deux fois. Mais en fait, passé l’acceptation du principe, ce n’est pas tout à fait deux fois le même film, les temps sont différents, placés différemment et surtout on ne voit pas deux fois, on n’entend pas deux fois le même film.

En allant vers le cinéma, je croise un jeune homme blond qui me dit quelque chose.
Je saurai plus tard dans la soirée, (…)

Et en traversant la Seine, je tombe sur un autre jeune homme blond qui me dit quelque chose.
C’est D.M. et nous nous saluons au milieu des clous, avant de poursuivre chacun dans sa
direction.

L’étroitesse de ces quais de Seine fait un peu peur.

Y. est revenue de chez ses parents et nous discutons longuement au téléphone.
Nous convenons d’aller ensemble voir un film indien à Beaubourg samedi.
D’après Unglee, il y a un monde fou et il faut venir une heure à l’avance.

N. m’appelle pour demander les mesures des tables de bureau. (…)

hauteur: 72 cm
largeur: 84 cm
longueur: 154 cm

Dans les cartons…

Cet après midi j’ai mis tout mon bureau dans des cartons.
Dix cartons, dont un n’est que partiellement rempli, pour pouvoir encore y mettre
des choses en dernière minute.
En remplissant ces cartons, je me dis qu’il y a plein de choses que je devrais jeter.
Et j’en jette. Mais pas assez à mon goût.
Il faudrait que je jette encore plus de choses.
Des vieux carnets, de vieux projets… Des câbles, des nappes informatiques, des
adaptateurs en tous genre et encore des câbles, des transfos, des prises…
Il faudra faire un deuxième tri.
Toutes ces VHS… Toutes ces Hi-8…
Je ne prends même pas les U-Matic, ni les bandes 6,25. De toutes façons je n’ai plus de
Nagra. Je pourrais les refiler à L.L. à l’occasion.

C’est à la fois triste et plaisant de vider cet espace. J’aurais envie de le voir entièrement vide, rendu à lui-même. Ce qui est triste, c’est que les cartons restent là, jusqu’au prochain déménagement.
Et les placards ne sont pas complètement vides. Je voudrais qu’ils le fussent.
C’est un bureau en cartons et c’est juste triste.
Le chat a perdu ses marques. Son fauteuil n’est plus un fauteuil. 
(…)

Parlé à J.C. et E.M. qui veulent bien héberger Polyeucte dans leur société Yakafokon.
Il faut que j’appelle le THECIF demain, pour connaître les dates des commissions.
Mal au dos.
Humex et vitamines C.

Pas d’images aujourd’hui

Suis sorti sans appareil photo (quoique j’aurais pu utiliser le téléphone).
En fait, je n’ai pas ressenti le besoin de faire une photo.
Début de Sodome et Gomorrhe. Jupien et le baron de Charlus.
Visite d’un premier appartement, l’atelier de P.M., une amie de N.
L’appartement est grand, lumineux, mais tellement délabré et poussiéreux
que les bras m’en tombent d’avance rien que d’imaginer les heures nécessaires
pour nettoyer et rafraîchir ces murs.
Celà dit P. est assez marrante et nous passons un bon moment à discuter et
prenons un café chez Janette, rue du faubourg St Denis.
Elle m’indique où se trouve le centre de Yoga sur Sébastopol. Je note l’adresse
et le téléphone. P. propose d’organiser un dîner prochaînement, avec N., pour
poursuivre la conversation.
Ensuite, je passe au bureau (pas encore mon bureau mais bientôt) et vais boire
un café (le quinzième de la journée ?) avec N.
Il passe un coup de fil à K. qui partage un appartement en collocation rue
du faubourg Poissonière. Et justement, ils cherchent un colloc pour début juin.
Ca tombe bien. 
Pendant que N. retourne travailler, je passe à l’appartement qui est vraiment
confortable, propre et spacieux. Nous bavardons un bon moment avec K.,
principalement des enfants et des catastrophes provoquées par l’irresponsabilité
de leurs parents. Elle se plaint des producteurs français. Moi, j’ai renoncé à l’idée
de travailler avec eux. Puis arrive l’heure de son rendez-vous internet et je rentre
au pré. Tom a appelé et je le rappelle.
Il doit passer demain en début d’après-midi.
Flageolets et aubergines.

Dreyer a une bonne tête

Et les ipomées aussi, d’ailleurs. Surtout avec le soleil qui revient (toujours ce vent glacial
mais avec des accalmies). Tenez bons petites pousses ! Les nuits sont rigoureuses.
Quant à Carl T, je rentre à l’instant de la Cinémathèque où était projeté l’épisode de
Cinéastes de notre temps qui lui est consacré et a été réalisé par le jeune Eric Rohmer.
Plein de pudeur, seule sa grande douceur l’empêche d’être aussi laconique que John Ford.
Les témoignages des acteurs dressent un portrait très fantômatique du « maître ». Comme dans le Renoir-Langlois, les questions de Rohmer sont d’une fausse naïveté délicieusement retorse: « On dit souvent que vos films sont longs, pourquoi ? »

Me suis d’abord longuement promené dans les buttes-chaumont. Incroyable ce qu’il y a peu de stations de métro dans le XIXème arrondissement. On peut l’arpenter pendant une heure sans en rencontrer une seule. Finalement je n’ai retrouvé le métro qu’à Jaurès.

Il y a une barque échouée qui coule lentement.

Beaucoup de monde dans le jardin. On se bouscule dans les escaliers.
(…)

Puis je vais lire un peu au Palais de Tokyo en attendant l’heure du film.
Là, je fais la rencontre de Megumi, une touriste japonaise.

Nous échangeons nos e mails, mais en rentrant je découvre qu’elle m’a déjà écrit.

Cher Christophe
Je suis une touriste japonaise qui a bavarde avec vous pendant 2 minutes; Megumi Sato.
J’aimerais bien corriger mon e-mail address, c’est plus pratique. mememeya…que je vous ai donne est address de l’ordinateur chez moi au Japon.

Et puis, vous n’avez apercu un Michelin bleu de Paris que j’ai reste sans conscience, sur la table de ce cafe la? Si vous l’avez avec vous, voulez-vous m’appeler? Je serais un peu perdue sans celui.
mon numero de telephone: XX XX XX XX XX jusqu’au 15 avril
Excusez-moi, je suis un peu depechee…

Ah! Quand même Megumi là vous exagérez! Le coup du Michelin on ne me l’avais jamais
fait, celui-là! Coquine, va !

Pâques avec A.P.

Après une bonne séance de chat avec l’Australie (Lakis, Christopher et Anthony), je suis
sorti prendre l’air vers 15h30. Grand soleil. Un peu moins froid.
Je sors du métro à République et j’appelle A., avec qui nous devons tourner un 
épisode de Communications. Il est chez lui et passe l’aspirateur. Me propose
de passer et je lui rends donc visite. Cité des arts. Studio lumineux, sobre mais
confortable. Sublime vue sur la Seine. Nous papotons un moment, avant de sortir
prendre une glace chez Berthillon, que nous allons déguster sur le quai, parmi les
couples enlacés et les touristes en goguette.
Bonne discussion, plutôt sur l’axe Straub-Proust, jusqu’au couchant puis nous nous
séparons.

En rentrant, mail furax de Megumi qui n’est « pas une coquine » et me demande de retirer
une photo sur laquelle on peut lire son adresse et son e mail. Je lui donne raison
et retire derechef ladite photo.

An afternoon with N.C.

Rendez-vous à 16 heures chez N.C. pour un brunch.
C’est un homme en peignoir, sortant de sa douche, qui m’ouvre la porte.
N. ne parviens pas à reconstituer les événements de la veille: il s’est réveillé dans
une chambre chaotique dont le portant à vêtements avait été renversé et les
vêtements épars trempés dans une mare d’eau. Mais impossible de savoir d’où
vient cette eau. Ni qui a renversé le portant. De toutes façons N. ne se souvient pas
être rentré chez lui. Tout est possible.
Nous passons au bureau.
N. m’a proposé de partager le sien et d’y apporter mon matériel et mes dossiers.

Dans la rue je tombe sur A.S. pour la troisième fois cette semaine.
Vendredi au café, nous avions tous les deux affecté de ne pas nous voir parce que je discutais avec P.C. et que, connaissant A., je supposai (il me le confirme, d’ailleurs) qu’il ne désirait pas spécialement la saluer. M. est avec lui. Ils font leurs courses rue Montorgueil, comme la reine d’Angleterre, tout simplement. Je leur propose d’organiser une projection privée de Polyeucte mais A. décline poliment: « Tu sais, moi, les images en mouvement. Même la peinture… Sauf, évidemment, s’il s’agit de chevaux. » Il faut que j’écrive à C.

Puis nous allons manger un morceau.
Encore un de ces cafés Costes avec une décoration revival 70’s.

N. est très content parce qu’il vient de s’offrir un nouvel appareil photo numérique.
Celui-ci peut tourner des séquences vidéos en résolution 640 X 480. C’est un 5 méga pixels.
J’ai appelé P., la copine de N. qui cherche un co-locataire pour son atelier et nous devions
nous retrouver à 18 heures mais, puisque N. et moi devons parler et qu’elle ne peut repousser ce rendez-vous, nous décidons de reporter à mardi.
Nous allons chercher de l’argent pour *** (que N. lui devait). Du coup, j’ai beaucoup
d’argent dans la poche et je me sens nerveux dans le métro. C’est idiot.

Ca m’amuse bien cette idée d’avoir un bureau et je décide d’accepter la proposition de N.
Ce qui serait pratique c’est que ça puisse marcher avec P.: l’appartement est à 15 minutes
à pied du bureau. Idéal.

En rentrant, je rempote les ipomées et je mets du terreau partout.
J’ai acheté un caddie pour faire les courses, mais c’est un cauchemar de le remonter dans les escaliers.