ATTERRISSAGE

Atterrissage, disait la Région.
C’était la manière douce pour dire « les carottes sont cuites ».
Les carottes sont-elles cuites pour l’art et la culture en Région Hauts de France ? Non! 
Léguman !
T’es enfant de la Terre, le Soleil est ton père, tu fais mordre la poussière à tous ceux qui veulent la guerre…
Etc.

Et nous nous étions retrouvés, P.G. et moi, à 6h35 Gare du Nord.
Et nous nous étions aperçus qu’il avait réservé dans la voiture 18 la place 56 et que j’avais, pour ma part, réservé dans la voiture 18 la place 55.
Coïncidence…

La vie est bien faite, il n’y a personne dans la voiture et pour finir on s’installe absolument où l’on veut. 
Un soleil sans partage flotte dans l’azur.
Tout est bien.
Tout est lumineux.
Tout est illuminé.

On fait un arrêt à la pâtisserie, pour boire un café insipide servi dans des tasses Pantone® avec des viennoiseries qui ne font pas semblant d’être au beurre.
Puis, direction l’école, où P. doit remplacer au pied levé le président du jury de DNAP.
Je fais le porteur de chronomètre.
À midi, je n’ai pas droit à un plateau-repas et je suis bon pour le sempiternel menu à 11€80 du Tokyo.

Ensuite, je vais acheter des aiguilles et un spray antiseptique pour crever une ampoule sur la plante de mon pied gauche. J’en profite pour avaler une tarte au citron meringuée.
C’était pas le jour pour bouffer des protéines.
Retour à l’école.
Suite des passages.

C’est bien.
C’est fou.
Vers seize heure trente, le jury délibère.
Je fais des mails, des jeux.

J’attends.
C’est long.
Tout le monde attend.
J’attends toujours.
J’attends encore.

Viendra un moment où l’on n’attendra plus. Où l’on aura oublié avoir attendu.
On sera sur la plage.
On boira du vin blanc en regardant passer les filles.

C. ne voulait pas dormir hier soir parce qu’un jour la Terre allait exploser et alors, nous serions tous morts mais que deviendraient ses doudous ?
Sérieusement…