
C’était au temps où le soleil se lève et puis plus tard c’était au temps où le soleil se couche.
C’était une traversée.
C’est traversant.
C’est de part en part.
C’est de part et d’autre.
L’ascenseur était encore en panne. On avait appelé E., qui avait promis, mais ce soir encore: en panne, hélas, en panne encore.
Et j’avais beau m’être levé avec R. à six heures trente, pas moyen d’être au travail avant onze heures.
Il y a toujours mille petites choses à faire avec mille petites choses dans chacune des mille petites choses et encore mille petites choses dans les milles petites choses des mille petites choses.
Tout cela prenait un temps fou et l’on n’en avait jamais fini.
J’avais descendu les trois poubelles.
Il y avait eu un tram, aujourd’hui. Puis un bus. Porte des Lilas, le cent quinze.
Chocolat, cagé et speculoos.
Je resynchronise le film de P.C.
Dix minutes aujourd’hui. Il faudra aller plus vite demain.
Mais c’est long.
Je fais du café.
Je ne veux plus discutailler.
Ne veux plus justifier, prouver, convaincre, démontrer.
Me retire des réseaux ou ça se castagne.
Me désabonne des listes de distribution où ça vomit.
Au calme, avec un bon bouquin, c’est mieux.
Ne plus discutailler.
Laisser en paix les idéologues et s’en garder comme de la varicelle.
Tranquille.
Dans le métro, il y a un couple de mongoliens qui se font des chatouilles.
Elle rigole à tout rompre.
Il la chatouille entre le coude et l’épaule. Ils sont comme entrelacés.
Puis elle fait une pause pour appeler sa mère, à qui elle adresse de gros bisous.
Elle sort et il lui écrit un mot d’amour qu’il lit à haute voix.
Ensuite, il se congratule et gagne à un jeu vidéo.
Il y a la vieille dame qui a faim.
J’ai faim, j’ai très faim. Si vous pouviez m’aider. J’ai très très faim. J’ai faim, j’ai faim.
Plus tard, on fait des courses avec C. puis on mange une glace en attendant R. qui nous rejoint.
Puis, plus tard encore, le métro, puis la maison.
C. doit écrire une histoire.
Taper son histoire sur l’ordinateur.
Ca prend des heures.
Le temps d’un lave-vaisselle.
On dîne avant d’envoyer au professeur.
Puis tisane, les dents et au lit.