
Ce matin, R. m’a mis dehors.
C’est-à-dire qu’elle m’a donné ma journée.
– Sors, va te balader, va voir un film, rentre tard.
Alors je suis sorti. Je suis allé à mon rendez-vous de 10h30 avec K. à la Tour-Maubourg, où nous prenons un café en attendant A.B., avec qui nous devons visiter un local pour y installer un studio.
Visite faite, le local est très bien et le projet est excitant. On discute un petit moment, on fait des plans, on prévoit de se revoir mardi prochain et il faut que je rencontre l’architecte. C’est très bien, très bien.
Ensuite, je raccompagne K. jusqu’au métro Invalides et je continue à pied jusqu’à Maubert-Mutualité. Je passe rue Jean de Beauvais et je constate que mon ancien club de gym est de nouveau un club de gym mais que maintenant ça s’appelle Keep cool et que ça appartient apparemment à un groupe qui possède tout un tas de clubs de gym dans la région parisienne.
Je mange un bo-bun au petit restaurant vietnamien du bas des marches, où je mangeais très souvent lorsque je venais quotidiennement dans le quartier. Rien ne bouge. Ni la boulangerie, avec ses serveuses russes, ni le cours de français, en face des restaurants japonais, ni l’opticien où j’avais acheté l’extraordinaire paire de Ray-Ban, que j’ai par la suite bêtement perdue dans l’océan Pacifique, lorsque nous étions allés rendre visite à C. et A. à Hong Kong et dont je n’ai jamais pu retrouver un autre exemplaire depuis. Ce quartier ne bouge pas. Pas une boutique, pas un restau. Les gens sont les mêmes. Incroyable.
Ensuite je vais à pied rue Greneta, dans l’espace de coworking où je reste à travailler environ deux heures et demie sur le montage et le mixage des voix enregistrées lundi, avant de les envoyer à S. et L.
Puis, je me dis que j’irais bien voir le Cronenberg qui commence à 16h45 et je remonte la rue Montorgueil. En arrivant au niveau de Saint Eustache, je tombe sur S.G. qui arrive dans le sens inverse à vélo. On va boire un café et on papote mais il faut que j’abrège, parce que je suis déjà en retard pour le film. On se promet de se voir avant notre départ d’Aubervilliers et je fonce vers l’UGC.
Le film est commencé depuis huit minutes mais ce n’est pas très grave. C’est un Cronenberg du genre théorique. Pas très immersif. Qui tient à distance. Le jeu de Vincent Cassel a du mal à prendre. Un peu comme avec De Niro. On regarde le travail de l’acteur et on n’est pas avec le personnage. Ça tient sur la chimie des corps. Ça tient à peu de chose mais cela finit par tenir. Cela finit par consister tout en s’évaporant.
Et puis, il n’est pas tard mais je rentre quand même et j’arrive vers 19h45 à la maison. D., le copain de S. est là. Il sont en train de fabriquer une espèce d’inondation dans sa chambre en versant des seaux d’eau dans un parapluie ouvert. Avec R., on intervient in-extremis. Puis M., la maman de D. passe le chercher. On boit un verre avant qu’ils s’en aille. S. est dans tous ses états. Il faut lui brosser les dents de force. Hurlements, coups de pieds. Ça finit par se calmer et R. va le coucher.
Je travaille un peu sur les plans de Martinique et sur un devis pour le projet de studio de ce matin. Dans le métro, je me disais qu’il faudrait se remettre à écrire des scénarios. Il faudrait s’y remettre, oui.