Cela fait quelques mois maintenant que des coupures intermittentes de réseau surviennent rue Rambuteau. Nous avons changé une première fois de Freebox, mais rien n’y fait. A chaque fois, nous demandons à Free d’envoyer un technicien. Un rendez vous est pris pour la semaine suivante. Trois jours avant le rendez vous, la situation s’améliore: il n’y a plus de coupure. Nous annulons le rendez vous. Dès le lendemain, les coupures reprennent. A croire qu’il faut prendre des rendez vous et les annuler toutes les semaines.
A part ça, je n’ai toujours pas fait de photos et pas plus envie que ça d’écrire. D’ailleurs je n’ai rien fait, ne suis pas sorti de la journée. J’ai regardé les 7 premiers épisodes de Californication, le premier Journeyman, le premier Aliens in america, Les 4 fantastiques et le surfeur d’argent, le premier épisode de Dirty sexy money. Hier j’avais regardé encore un autre paquet de séries. J’ai aussi repris les leçons de chinois, alternant oral et écrit. Je crois que je vais m’inscrire à un cours.
Demain matin, gym. Il est plus que temps: j’ai le dos en compote.
Là, au lit avec le Mo Yan.
Buenas noches.
PETITS CRISTAUX VERTS
Ce matin encore, je n’ai pas eu le courage de me lever tôt pour aller faire de la gym parce qu’il faisait nuit et froid, bref l’univers était hostile. Nous nous sommes levés tard, sommes allés déposer le DVD des Tianjin Babies à l’attention de J-S.C. au bureau du festival de ***, après quoi nous avons fait les magasins à la recherche d’un costume. Nous sommes passés successivement chez Agnès B, Hugo Boss, Ralph Lauren, Et vous hommes et j’en oublie des quantités… Rien… Pas un costume potable et des prix absolument pas raisonnables. C’est bien simple, nous n’avons pas croisé une seule personne bien habillée en marchant de la Madeleine à Châtelet.
C’est à croire que de trouver un costume pour homme simple et bien coupé est désormais impossible. J’opte donc pour le sportswear.
A 14h, je retrouve P.G. au japonais canal historique de la Gare du Nord. Nous découvrons que les gadgets électroniques chinois avec lumière et pop music sont une redoutable arme de drague, mais c’est nous qui nous faisons draguer par des voisines.
Après quelques beignets de légumes et de crevettes, une bière et un café, nous montons au bureau de P.G. pour démonter son G5 et vérifier qu’il n’y a pas de petit cristal vert, signe d’une fuite dans le système de refroidissement. Rien à signaler.
Maintenant il faudrait que j’ouvre le mien.
MORNITUDE
En France, il fait froid et gris et je n’ai pas pris une photo depuis mon arrivée mardi 17h30. J’ai mal au ventre, je ne digère pas cette nourriture. Trop de pain et de crudités. Mais c’est peut-être tout simplement psychologique ?
Jeudi et vendredi à Tourcoing pour la réunion de rentrée.
Hier nous retravaillons sur les Phone Bills avec Y. et C., qui s’est installée rue Poulet en attendant des jours meilleurs. Il faut que nous finissions aujourd’hui, si je veux le proposer à la sélection du festival de ***.
On a beaucoup coupé dans les textes et retravaillé les traductions, modifié quelques points de montage et ajouté de nouveaux plans.
J’étais à peu près désespéré par le film, incapable de continuer. Nous avons décidé de reprendre aujourd’hui et sommes allé manger des sushis avec C. avant de rentrer.
Ce matin, j’avais l’intention d’aller faire de la gym à 7h00 mais j’ai eu la flemme et ne me suis levé qu’à 8h00.
Il y a A.F. sur France Cul, c’est toujours drôle.
J’ai fait des pommes de terre sautées.
Sinon, je suis assez angoissé par les témoignages toujours plus nombreux de propriétaires de Powermac G5 ayant vu leurs machines détruites par une fuite de liquide de refroidissement. Par exemple ici ou là.
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HOME IS WHERE THE HEART IS
Ce matin, réveil à 6h00 pour terminer d’emballer les affaires et de ranger l’appartement avant de le quitter, sans oublier de laisser les clefs sur la table (C. a le double). Je laisse ma bycyclette pour P., puis pour C. , une fois que P. sera reparti.
Une tonne de bagages sur le dos. Marcher de l’arrêt des taxis jusqu’au hall d’attente de la gare provisoire de Tianjin est une véritable épreuve. J’arrive dans le train en nage, inquiet à l’idée de ce qui m’attend à Pékin (la traversée interminable de la gare, de la place, de l’avenue et le trajet jusqu’aux taxis). Heureusement pour moi, je suis assis à côté d’un jeune homme charmant, étudiant en mathématiques à l’université de Pékin, rentré à Tianjin pour se procurer des vêtements plus chauds. Celui-ci est content de rencontrer une occasion d’exercer son anglais et se propose spontanément de m’aider à porter mon sac. Même à deux c’est lourd. Ensuite, très gentiment, il me trouve un taxi pour m’éviter une longue recherche en transbahutant le sac.
Deuxième coup de chance: le studio que j’ai l’habitude d’occuper est libre et B.W. m’accorde généreusement le droit d’y loger jusqu’à mon départ. Nous allons déjeuner chez Annie’s, le restaurant italien et faisons quelques courses à côté. Nous tombons sur H. et V. Il est question d’un vernissage ce soir (des sculptures). A propos, il faut que j’aille faire des photos des sacs en plastiques (s’ils sont toujours là).
Nous passons à la galerie Imagine où nous retrouvons C., son fils et son mari, en train de jouer à ce truc à plumes avec lequel on jongle avec les pieds. Il faut que je m’entraîne parce que mes premiers essais sont peu concluants.
Sieste d’une heure en écoutant les albums de Kimya Dawson téléchargés hier.
Mal au dos. Je vais faire une balade.
PLUIE D’AUTOMNE
Hier soir, C., X.L., M., Z. et Y. et leurs petites amies ont organisé en l’honneur de mon prochain départ un dîner d’adieu. Pour l’occasion, ils avaient réservé un salon d’un restaurant du centre ville.
Pour arroser ça j’achète deux bouteilles de Wu Liang Ye (alcool aux 5 céréales) à la supérette du coin.
On commande des canards laqués et plein de trucs. Des viandes, des légumes, des poissons, des soupes.
Et on boit pas mal.
Une fois toute cette nourriture et cet alcool ingurgités, nous décidons d’aller au karaoké. J’arrive à peu près à chanter fairy en chinois yaourt et j’ai droit à pas mal de chansons en anglais (étrangement il y a là tout Billy Joël, un peu de Dylan et des Beatles).
Nous y restons deux heures mais j’ai tellement bu que j’ai l’impression de n’y avoir passé qu’à peine 5 minutes.
Ce matin, je me réveille avec une importante gueule de bois mais j’ai promis à L. d’aller prendre le petit déjeuner avec lui.
On se retrouve au Kentucky Fried Chicken et nous faisons d’abord un saut à la gare du Nord pour lui acheter un ticket pour Pékin, avant d’engloutir nos cafés – hamburgers – pommes de terres frites.
Il pleut des cordes toute la journée mais je ressors pour retrouver C. et aller ensemble chez China Mobile pour faire prolonger mon forfait de téléphone portable chinois de manière à conserver le même numéro la prochaine fois que je viendrai.
Ensuite, nous allons déjeuner puis nous passons voir les F. pour que je leur présente C. et leur explique qu’en mon absence je le charge de me représenter pour les visites d’appartements. Nous passons à l’Holiday Inn, le temps d’écrire quelques cartes postales et de remplir une fiche pour demander à la direction de l’hôtel de changer la musique d’ambiance, qui est toujours la même, ce qui me rend fou et doit être mauvais pour la santé mentale du personnel et des clients. Passage à la poste puis courses à Da Hutong et rue de l’ancienne culture. Je passe une heure à jouer de la musique dans un magasin, en attendant que la pluie cesse mais rien n’y fait. C. doit rejoindre sa copine et Z. pour un cours aux beaux arts. Je rentre et me mets au montage, après avoir regardé les deux derniers épisodes de Undeclared et la fin de The Bourne ultimatum. Juste une sortie vers 20h00 pour aller manger un bol de nouilles au boeuf.
Essayer de se coucher tôt pour se lever tôt demain. Beaucoup à faire avant mon départ pour Pékin dimanche matin.
AU SUD DU FLEUVE
Sommes donc allés passer trois jours à Zhengzhou, dans le Henan, avec C. pour rendre visite aux parents de Z.L.
A peine sortis du train, Z.A., le père de L., nous entraîne dans un endroit où il faut nous déshabiller complètement, prendre une douche, un sauna, se faire récurer par des employés du lieu, reprendre un sauna, une deuxième douche puis passer un certain temps dans des bassins d’eau brûlante, tiède ou glacée.
Ensuite nous endossons des pyjamas de location, qui nous font ressembler aux patients d’un hopital de luxe et nous allons nous restaurer dans un grand réfectoire à l’étage où dînent toutes sortes de clients: des hommes seuls ou en groupe mais aussi des familles, enfants, etc…
Puis nous descendons dans des chambres à la lumière tamisée où nous rejoignent des masseuses et nous avons droit à un massage intégral de deux heures, qui nous laisse à plat.
Nous dormons sur place, alors que dans les couloirs les équipes de « massage spécial » (belles de nuit) commencent à s’activer, avec leurs nuisettes bleues et leurs curieux petits paniers. Il n’y a pas de fenêtre, pas d’aération, juste le climatiseur. C’est étrange, cette ambiance. Difficile de fermer l’oeil.
A six heures Z.A. vient nous réveiller: il faut de nouveau prendre une douche, se rhabiller et attendre la voiture qui vient nous chercher pour nous emmener chez lui où nous faisons la connaissance de sa femme et posons nos affaires. Petit déjeuner au restaurant du coin: une soupe très épicée aux pâtes larges et gluantes, des pains vapeur à la viande, des beignets, une soupe froide de tofu sucré.
Une limousine noire nous emporte vers le temple de Shao Lin.
Alors que nous nous sommes endormis à l’arrière, la dame qui nous conduit -une amie des Z.- a loupé la sortie de l’autoroute. Qu’à cela ne tienne: nous y retournons en marche arrière, tout simplement…
Je nous vois mourir dix fois: les camions qui manquent nous emboutir déversent des flots de klaxons hurlants mais ça ne perturbe pas le moins du monde notre conductrice.
Toujours est-il que nous arrivons miraculeusement sains et sauf à Shaolin.
Z.A. et madame « marche arrière » nous attendent à l’entrée. Comme partout et tout au long de notre séjour, Z.A. s’empresse de tout payer et se montre offensé dès que j’esquisse le geste de porter la main à ma poche. Il faudra presque nous fâcher pour obtenir que je paye nos billets de trains du retour.
Avec S., une étudiante en tourisme de l’université, embauchée comme interprète, et C. nous faisons une belle promenade dans la montagne en direction du pont suspendu de 200 m de long que nous avons l’intention de traverser. Hélas, alors que nous avons notre objectif en vue (mais encore à 45 minutes de marche), Z.A. nous appelle affolé: il faut rentrer vite, vite, il faut manger, le jour va tomber, on s’inquiète, vite, vite !
J’ai l’impression d’avoir 15 ans: Z.A. ne nous lâche pas d’une semelle et consacre une énergie folle à précéder le moindre de mes désirs supposés, à m’acheter toutes sortes de friandises et de babioles, à me conduire immédiatement en tout lieu dont j’ai la faiblesse de m’enquérir, à me fournir des interprètes, des vivres, un siège, du thé, etc… Alors que j’aurais voulu me balader, flâner, zoner, me perdre dans la ville, nous sommes constamment escortés, conduits, déposés, attendus et donc nous passons notre temps d’un temple à l’autre, d’un musée à l’autre. Deux jours, ça va. Plus, je n’aurais pas pu tenir (et lui non plus, je suppose). Du coup, j’en apprends un paquet sur l’histoire du Henan et de la Chine. Nous sommes chouchoutés et poupougnés comme c’est pas permis.
Le deuxième soir, repas pantagruélique au cours duquel Z.L. appelle pour souhaiter à son père une bonne « fête des professeurs » (eh oui, ce jour là c’est la « fête des professeurs ») et demande à me parler parce qu’il s’inquiète, avec raison, du zèle de ses parents à nous prendre en charge. Alors que Z.A. nous avait parlé d’une nouvelle douche, c’est finalement dans un hôtel spacieux de la périphérie que nous passons la nuit.
Réveil à 7h00. Petit déjeuner et départ à 7h30 pour visiter le musée de Zhengzhou.
Au Henan, les feux rouges sont des comptes à rebours lumineux verts et rouges, annonçant la durée restante en secondes. C’est plutôt une bonne idée.
Une interprète nous accompagne durant la visite et tousse énormément, sans doute à cause de l’air conditionné. Il y a une curieuse installation dans le musée: dans le hall un grand dessin au sol représente l’enchevêtrement du Yin et du Yang. A la verticale du centre, un trou dans le plafond est surmonté d’une boule de cristal qui permet, lorsqu’on se trouve au troisième étage, de voir le dessin au sol comme si on regardait une diapositive avec un compte-fils.
Après le musée, une voiture nous emmène à Kaifeng où nous déjeunons et enchaînons les visites de temples et de jardins. Nous rentrons vers 19h à la maison. Madame Z. et sa soeur ont préparé des jiaozi délicieux et il y a de l’alcool aux cinq céréales dont nous abusons allégrement.
Du coup nous sommes bien assoupis lorsque le train de Pékin arrive avec plus d’une heure de retard en gare de Zhengzhou et une fois installés sur nos couchettes dure (il faut se battre pour obtenir les nôtres), nous ne tardons pas à nous endormir profondément. Bien sûr, les Z. nous ont comblés de cadeaux et tout en écrivant ce post je grignotte de délicieux jujubes séchés, spécialité de la région.
Il faut que je commence à préparer mon retour. Aller filmer et enregistrer deux ou trois trucs, organiser la restitution des clefs de l’appartement, faire quelques courses, etc…
AURORE
Nuit agitée: le chien des voisins n’a pas cessé d’aboyer.
Réveils toutes les heures et je décide finalement de me lever vers 6 heures.
Le paquet de thé n’est pas encore terminé. La bombonne d’eau a été renouvelée.
Le temps de poster ceci et je vais acheter des galettes et boules de haricots rouges au sésame pour le rituel petit déjeuner avec L.
C. a appelé tard hier et je n’ai pas eu le courage de ressortir et de traverser tout Pékin pour aller prendre un verre avec eux à Chaoyang park. Il paraît qu’il y a un truc ce soir à Dashanzi. On verra.
AVANT DE DORMIR
Je n’aime pas la vulgarité, mais il faut tout de même avouer qu’elle est casse-couille M., la copine de L. (enfin, son ex assistante plutôt). On s’était donné du mal avec WZ à réserver le restaurant avec patins à roulettes et mare aux phoques et voilà que cette pimbêche trouve que c’est trop loin, qu’il faut aller ailleurs, etc… Du coup, au lieu de huit on se retrouve à quatre, WZ, A., G. et moi, puisque L. et les deux autres personnes qui l’accompagnaient sont restés dans le quartier de l’école. Dommage: du coup on n’a pas eu droit à une grande table au milieu des bambous et des palmiers et on n’a pas pu prendre autant de plats que si on avait été huit.
Mais on s’est bien amusés quand même et c’est toujours agréable d’être le seul garçon à une table de filles.
Au cours du repas, L. envoie un SMS pour s’excuser et regretter de n’être pas venu. Je lui souhaite de se débarasser de son dragon. On en parlera dans le train de Pékin demain matin me dit-il.
Après le dîner, nous allons faire une promenade digestive sur l’esplanade devant le musée d’Histoire de Tianjin, achetons des gadgets clignotants pour faire un vidéoclip débile avec G. et filmons les cerfs-volants.
Il faut rentrer pas trop tard pour attraper le train demain matin. WZ m’a aidé à négocier un billet de train pour Zhengzhou, départ dimanche à 12h46. A l’approche des vacances d’automne on ne trouve plus de billets de couchettes pour les trains de nuit.
Y. appelle juste à l’instant où je rentre et suis en train de me laver les dents.
On retouche en direct le fichier Photoshop qu’elle doit envoyer au festival de ***. Ensuite j’appelle ma reum, qui s’inquiète pour ma santé à cause de mon précédent post. Elle croit que je suis très malade et il faut la rassurer. J’en profite pour dire que si je vais suffisamment bien pour écrire que je vais mal, c’est qu’il n’y a aucun problème. Si j’allais vraiment mal, je n’écrirais pas un mot, bien sûr.
BEIJING SWEET BEIJING
A 8h25, je saute dans un taxi, direction Xian Dai où m’attend L. et nous fonçons à la gare provisoire.
Malgré les embouteillages et les travaux, nous arrivons avec presque 45 minutes d’avance.
Nous décidons de goûter quelques gâteaux chinois, en guise de petit déjeuner. Je choisis un beignet aux haricots rouges et L. une sorte de nougat aux fruits. Pas mal.
Chose curieuse, il y a trois sièges inoccupés dans le train: nous nous aménageons un espace digne d’une première classe (la classe « molle », alors que nous avons des tickets de classe « dure »).
Les gens de Tianjin voyagent toujours avec au moins une vingtaine de boîtes de gâteaux à offrir à leurs parents et amis. Toutes ces boîtes prennent une place folle dans les porte-bagages.
A Pékin, il y a moins de monde que d’habitude. Nous nous frayons un chemin pour sortir de la gare et attraper un taxi sans avoir à jouer des coudes outre mesure. A 11h45, nous sommes au studio. Je retrouve notre petit studio dans l’état où je l’avais laissé, à l’exception des draps qui ont été changés (il y a maintenant une couette avec une housse rose et des oreillers assortis, avec un imprimé représentant une rose et le prénom « Mary »).
Nous allons déjeuner au restaurant indien et décidons d’aller visiter le café Obelisco et la cité résidentielle chic pour expatriés et cadres supérieurs. C’est à la fois ultra luxueux (immense, vide, des matériaux précieux (bois, métaux, pierres) et complètement ringard, limite plouc. On se dit que les propriétaires n’ont aucun goût ni aucune éducation, qu’il s’agit juste d’une démonstration de leur pouvoir d’achat.
Cela me donne l’idée d’une série télévisée à propos d’une bande de chinois ultra friqués qui ne savent pas quoi faire de tous leur pognon et se lancent dans toutes sortes d’aventures foireuses, dans lesquelles ils se font évidemment plumer. Dans le genre, je connais une maison de thé près du stade des travailleurs, dans laquelle on peut, en grignotant et en buvant quelques tasses de thé vert, dépenser près de 300 € à deux en une demi-heure, c’est-à-dire un mois du salaire d’un cadre chinois moyen. Après notre promenade et avoir fait quelques courses de base, nous passons prendre des nouvelles de la sculpture de L. qui est en réparation, passons voir son exposition, rentrons travailler un moment avant de passer au vernissage qui a lieu dans la galerie voisine. Tout le monde est là: C., J., B. et les autres. Il y a un travail qui me plaît bien: ce sont des photos de sacs en plastique de très grand format. On dirait une annonciation style Renaissance. Très curieux. On ne sait pas si c’est de la peinture ou de la photo. Il y a aussi un très beau buste de femme réalisé avec des morceaux de vaisselle chinoise en porcelaine.
C. m’a appelé pour me dire qu’il y aurait certainement une fête ce soir, après la réunion officielle avec les autorités chinoises et qu’il me tiendrait au courant, mais il est déjà 21h30 et pas de nouvelle. S’il n’appelle pas d’ici une demi-heure je me couche. L. est déjà au lit depuis un moment.
On s’est fait sacrément dévorer par les moustiques. Heureusement, J. avait un répulsif et j’ai laissé des plaquettes d’insecticide en réserve avant de partir la dernière fois.
NOODLE BLUES
Hier matin, ce n’était pas la méga frite.
Je me réveille à 5h00, avec l’intention de travailler mais je ne parviens à rien. Je passe un coup de fil à Y. et me recouche pour me réveiller à 8h00, toujours aussi déprimé. Je ne sais pas ce que je fous là, je n’ai pas de projet, pas envie de filmer ni d’écrire ni de monter quoi que ce soit, ni d’aller nulle part, ni de faire autre chose que me recoucher et dormir, dormir, dormir.
Heureusement, WZ m’avait donné rendez-vous à l’école d’art pour un vernissage à 9h30, donc il faut bien que je me lève et m’habille pour y être à l’heure dite. C’est une grande mascarade dans le plus pur style PCC. Discours rigides dans des postures militaires, caméras pointées l’une sur la scène, l’autre sur le public, salves d’applaudissements automatiques, déclarations purement techniques de l’artiste (un belge, dont je tairai le nom par égard pour lui (et parce que je l’ai oublié)): « J’ai découvert l’ordinateur il y a dix ans et j’y ai consacré chaque seconde de ma vie depuis… ». Mais le pire est à venir: il s’agit d’une série d’impressions numériques sur toile en grands formats (50 pièces d’environ 1m X 2m), à partir de bidouillages de dessins scannés et trafiqués dans Photoshop. Ca bave, c’est mou, c’est terne et voilé, on voit les pixels et on s’ennuie à énumérer les filtres et effets de Photoshop. A WZ et A., je confie mon impression: « c’est monstrueux ».
A. pousse un soupir de soulagement: »Merci ! »
Ensuite, un ami de WZ nous dépose à Xian Dai où nous passons rendre visite à L., avant de faire un tour de l’école. La salle des G5 est toujours aussi impressionnante et toujours aussi vide: il y a là environ 200 Powermac G5 flamabant neuf. Le seul problème c’est que chacun d’entre eux est équipé de seulement 512 Mo de RAM sous la forme de 4 barrettes de 128 Mo. En gros, on ne peut rien faire avec: ils ne servent qu’à faire des photos de la salle et à faire s’écarquiller les yeux des visiteurs.
Puis nous rejoignons K. et J-F. et allons déjeuner à la cantine. C’est froid, pas bon et à peine moins cher que d’aller au restaurant mais c’est un bon régime pour perdre du poids. Après avoir chipoté dans nos assiettes en essayant de séparer le bon grain de l’ivraie, nous partons visiter un nouveau lieu. C’est un appartement moderne, situé à 15 minutes à pied de l’école, dans une grande résidence calme et propre. L’endroit est grand et confortable. Environ 150 mètres carrés sur deux étages. 3 chambres, deux salles de bains, une belle hauteur sous plafond. Le hic, c’est que c’est au 6ème étage sans ascenseur… Nous prenons le thé avec les propriétaires, je fais quelques photos puis je rejoins WZ et A. pour aller me faire couper les cheveux chez le coiffeur de Zhonshan Lu, à côté de l’école. Au bout d’une heure de négociations et de chichis, j’arrive à obtenir une coupe, sinon correcte, du moins acceptable (à condition de me procurer très vite une paire de ciseaux pour fignoler et te virer ces mémèches à la con dont la coiffeuse s’est sentie obligée de me gratifier).
WZ et sa copine ont l’air contentes de leur coupes. A. n’a pas voulu essayer.
Je rentre à la maison prendre ma leçon de chinois avant de rejoindre L. pour le dîner. Nous essayons un nouveau restaurant sur Zhongshan, au croisement avec la rue de Xian Dai. Un bon petit restaurant familial, un service sympathique, des photos de chaque plat, bon, copieux, pas cher. Le rêve. L. est épuisé par son workshop et s’en va se coucher tôt et je fais de même.
Puisque nous avons repoussé notre départ pour Pékin, je m’apprête à partir maintenant pour la Gare du Nord, chercher des billets de train pour demain matin. A moins que je n’y aille plutôt à midi avec C., une fois que nous aurons déterminé les dates de notre excursion à Zhengzhou ? Parce qu’il y a un changement de programme: étant donné que C. et A. débarquent à Pékin ce week end et y organisent une fête, j’ai décidé d’y passer le week end et de ne partir pour Zhengzhou que lundi.
Et hop, un thé !
LESSIVE DU MATIN
Je n’avais pas fermé l’oeil la nuit dernière, parce que j’avais bu trop de thé vert dimanche, donc hier soir je me suis endormi d’un coup et assez tôt. J’ai mis le réveil à sonner à 6 heures pour travailler un peu, passer à la gare du Nord prendre des billets pour Pékin (je ne sais pas encore si j’accompagne L., en fait j’ai pas mal de trucs à faire à Tianjin et rien de spécial à Pékin). Et j’ai lancé une lessive, qui vient d’achever d’être essorée.
Retour après accrochage et mise en route d’un second thé.
Il est déjà 7h00. Il faut que je me dépèche pour profiter des heures creuses à la Gare du Nord.
Récapitulatif: en réalité, vendredi matin, passé les premières brumes matinales, je me suis trouvé assez malade (sans doute consécutivement à notre repas de jeudi soir) et je n’ai pas pu m’éloigner de l’appartement de toute la journée. Je ne suis pas allé à la gym m’ai j’ai perdu 2 kg.
Le lendemain, ça va un petit peu mieux, mais je ne sais plus exactement ce que j’ai fait samedi.
Je pense que j’ai essentiellement lu, regardé des films, fait quelques courses.
Dimanche matin, je me lève tôt et je vais écumer les temples à la recherche d’un temple taoiste (et non confucéen, comme je l’avais erratiquement écris) qui puisse éventuellement relayer le projet de C. et L. avec le temple de Pékin. Mais à tianjin, il n’y a pratiquement que des boudhistes et des musulmans. Il y a bien un minuscule temple taoiste, mais il n’est pas en activité. L’essentiel est que cela m’offre une bonne promenade de 4 ou 5 heures en vélo et que je me sens mieux.
W. et ses amies sont arrivées et passent dans l’après midi, ce qui me fournit un prétexte pour faire du rangement et passer un coup de balai. Des bourrasques chargées de sable balayent la ville. On a du sable plein la bouche et plein les yeux. Il y a de l’orage. Quelques gouttes de pluie.
A six heures je pars faire de la gym avant de retrouver G., qui est enfin rentrée de Guangzhou, à sept heures, devant l’école. Des éclairs fantastiques déchirent le ciel et il commence à pleuvoir sérieusement.
Nous nous réfugions dans le petit restaurant de nouilles de Zhongshan Lu. Je prends celles aux légumes, en oubliant de préciser que je ne les veux pas trop épicées. Une fois rassasiés, nous rentrons à la maison et nous mettons à fabriquer des chansons chinoises jusque vers 1h00 du matin.
Lundi matin, coup de fil de K., qui est rentrée de son week end à la campagne.
Son père à deux endroits à me faire visiter, dans le nord de la ville.
Nous prenons le bus qui nous largue au milieu de nulle part où un type vient nous chercher en voiture.
Il faut traverser des terrains vagues et des terrains vagues, des routes en constructions, des routes à demi-détruites. Bref c’est Mad Max ce truc. Enfin, nous arrivons dans une sorte de zone industrielle et le type
me propose de me louer un hangar de 340 mètres carré entouré de différentes dépendances, chambres, salles de bains etc… Mais comme il faut obligatoirement une voiture pour arriver jusqu’ici, je trouve que ce n’est pas raisonnable. Alors nous allons visiter un deuxième lieu, au milieu d’un hutong vraiment décrépi. Ce n’est pas beaucoup plus convainquant et je n’ai pas envie de mettre à la rue les 25 personnes qui occupent le lieu.
Après un déjeuner roboratif, nous reprenons nos recherches. Elles nous mènent cette fois dans le sud, dans la zone de développement économique et technologique. Quelque chose comme une tranquille petite ville nouvelle résidentielle, un paradis pour retraités mais pas vraiment non plus le genre de lieu où on aurait envie d’ouvrir un bureau. Et vraiment loin, très loin (nous sortons de la carte de Tianjin que je possède).
Retour à 17h00. A peine le temps de repasser à la maison, que L. m’invite par SMS à les rejoindre au Pizza Hut du centre commercial situé près de l’école d’art contemporain. J’y suis en un coup de vélo et même je les précède. Nous dînons avec G. et A., qui avait vraiment très envie de pizza (chères et pas bonnes), vu la tête qu’il a faite lorsque je lui propose d’aller manger autre chose.
Après le dîner, L. rentre précipitamment, tandis que je passe à l’école acheter des DVD et CD vierges. J’y rencontre Z.C. et H. On se propose de se voir rapidement.
Je tombe de sommeil et dois m’y reprendre à trois fois pour noter les numéros de téléphone.
Oh, il est déjà 7h40.
Il faut que je fonce.