AVANT DE DORMIR

Je n’aime pas la vulgarité, mais il faut tout de même avouer qu’elle est casse-couille M., la copine de L. (enfin, son ex assistante plutôt). On s’était donné du mal avec WZ à réserver le restaurant avec patins à roulettes et mare aux phoques et voilà que cette pimbêche trouve que c’est trop loin, qu’il faut aller ailleurs, etc… Du coup, au lieu de huit on se retrouve à quatre, WZ, A., G. et moi, puisque L. et les deux autres personnes qui l’accompagnaient sont restés dans le quartier de l’école. Dommage: du coup on n’a pas eu droit à une grande table au milieu des bambous et des palmiers et on n’a pas pu prendre autant de plats que si on avait été huit.
Mais on s’est bien amusés quand même et c’est toujours agréable d’être le seul garçon à une table de filles.
Au cours du repas, L. envoie un SMS pour s’excuser et regretter de n’être pas venu. Je lui souhaite de se débarasser de son dragon. On en parlera dans le train de Pékin demain matin me dit-il.
Après le dîner, nous allons faire une promenade digestive sur l’esplanade devant le musée d’Histoire de Tianjin, achetons des gadgets clignotants pour faire un vidéoclip débile avec G. et filmons les cerfs-volants.
Il faut rentrer pas trop tard pour attraper le train demain matin. WZ m’a aidé à négocier un billet de train pour Zhengzhou, départ dimanche à 12h46. A l’approche des vacances d’automne on ne trouve plus de billets de couchettes pour les trains de nuit.
Y. appelle juste à l’instant où je rentre et suis en train de me laver les dents.
On retouche en direct le fichier Photoshop qu’elle doit envoyer au festival de ***. Ensuite j’appelle ma reum, qui s’inquiète pour ma santé à cause de mon précédent post. Elle croit que je suis très malade et il faut la rassurer. J’en profite pour dire que si je vais suffisamment bien pour écrire que je vais mal, c’est qu’il n’y a aucun problème. Si j’allais vraiment mal, je n’écrirais pas un mot, bien sûr.

BEIJING SWEET BEIJING

A 8h25, je saute dans un taxi, direction Xian Dai où m’attend L. et nous fonçons à la gare provisoire.
Malgré les embouteillages et les travaux, nous arrivons avec presque 45 minutes d’avance.
Nous décidons de goûter quelques gâteaux chinois, en guise de petit déjeuner. Je choisis un beignet aux haricots rouges et L. une sorte de nougat aux fruits. Pas mal.
Chose curieuse, il y a trois sièges inoccupés dans le train: nous nous aménageons un espace digne d’une première classe (la classe « molle », alors que nous avons des tickets de classe « dure »).
Les gens de Tianjin voyagent toujours avec au moins une vingtaine de boîtes de gâteaux à offrir à leurs parents et amis. Toutes ces boîtes prennent une place folle dans les porte-bagages.
A Pékin, il y a moins de monde que d’habitude. Nous nous frayons un chemin pour sortir de la gare et attraper un taxi sans avoir à jouer des coudes outre mesure. A 11h45, nous sommes au studio. Je retrouve notre petit studio dans l’état où je l’avais laissé, à l’exception des draps qui ont été changés (il y a maintenant une couette avec une housse rose et des oreillers assortis, avec un imprimé représentant une rose et le prénom « Mary »).
Nous allons déjeuner au restaurant indien et décidons d’aller visiter le café Obelisco et la cité résidentielle chic pour expatriés et cadres supérieurs. C’est à la fois ultra luxueux (immense, vide, des matériaux précieux (bois, métaux, pierres) et complètement ringard, limite plouc. On se dit que les propriétaires n’ont aucun goût ni aucune éducation, qu’il s’agit juste d’une démonstration de leur pouvoir d’achat.
Cela me donne l’idée d’une série télévisée à propos d’une bande de chinois ultra friqués qui ne savent pas quoi faire de tous leur pognon et se lancent dans toutes sortes d’aventures foireuses, dans lesquelles ils se font évidemment plumer. Dans le genre, je connais une maison de thé près du stade des travailleurs, dans laquelle on peut, en grignotant et en buvant quelques tasses de thé vert, dépenser près de 300 € à deux en une demi-heure, c’est-à-dire un mois du salaire d’un cadre chinois moyen. Après notre promenade et avoir fait quelques courses de base, nous passons prendre des nouvelles de la sculpture de L. qui est en réparation, passons voir son exposition, rentrons travailler un moment avant de passer au vernissage qui a lieu dans la galerie voisine. Tout le monde est là: C., J., B. et les autres. Il y a un travail qui me plaît bien: ce sont des photos de sacs en plastique de très grand format. On dirait une annonciation style Renaissance. Très curieux. On ne sait pas si c’est de la peinture ou de la photo. Il y a aussi un très beau buste de femme réalisé avec des morceaux de vaisselle chinoise en porcelaine.
C. m’a appelé pour me dire qu’il y aurait certainement une fête ce soir, après la réunion officielle avec les autorités chinoises et qu’il me tiendrait au courant, mais il est déjà 21h30 et pas de nouvelle. S’il n’appelle pas d’ici une demi-heure je me couche. L. est déjà au lit depuis un moment.
On s’est fait sacrément dévorer par les moustiques. Heureusement, J. avait un répulsif et j’ai laissé des plaquettes d’insecticide en réserve avant de partir la dernière fois.