Montparnasse

Je la retiens, E.C.

Elle me donne rdv, par e mail, à 19h25 sur le quai du train de Toulouse et lorsque je sors du métro, dring-dring. C’est elle, au téléphone, qui m’annonce que l’heure d’arrivée de C. est 21h25 et non 19h25. Je suis donc en avance de deux heures.Que faire, pendant deux heures dans ce quartier ?Je décide de rendre visite à ma cousine M. Elle n’est pas là lorsque j’arrive, mais J-B., son mari et leur fille M. sont là et M. est en train de dîner.Comme c’est la fête des mère, elle a préparé elle-même un petit pot de confiture de fraise et a appris par coeur un poême pour l’occasion. Au début, M. fait des manières et ne veut même pas me regarder mais elle se détend au bout de quelques minutes.

Enfin ma cousine arrive vers 20h50 et ce sont poêmes et confiture avant d’aller se coucher.
Je regarde J-B. et M. manger un truc qui a l’air délicieux: de l’agneau, des fèves et des pommes de terre.
Comme je leur fait pitié, ils m’en donnent un peu mais je ne veux pas trop manger puisque je dois ensuite dîner avec C.L., U. et E.C.

Déjà bien ivre (une bouteille à deux avec J-B.) je vais les attendre dans un restaurant indien en bas de la rue Daguerre. Ils arrivent bientôt. Je ne me souviens pas de grand-chose, parce que je suis dans un état un peu lamentable.

E.C. et C.L. me soutiennent pour aller jusqu’au métro.
Je ne sais pas comment je fais pour rentrer.
Un peu la gueule de bois ce matin.

Il y a de drôles de convois la nuit dans le métro.

Miniaturisation

Ce matin, après un premier réveil aux oiseaux vers 4h30, grasse matinée jusque vers 9h20.
Ensuite un peu de « travail » au Pré, le temps de me réveiller. J’appelle les L. et nous convenons de dîner ensemble vendredi prochain. Plus tard S. rappelle pour déplacer de vendredi à samedi.

Ca y est le magnétoscope DSR 11 est installé. Il est tout petit, enregistre en DVcam et il marche.
Tout en écrivant, je suis en train de capturer nos films (Travaux divers d’hiver et d’été) pour en faire ensuite des DVD.

Ce soir, passage éclair de C. par la gare Montparnasse à 19h25. Nous irons grignoter quelque-chose avant son départ pour San Francisco.

Vol à la tire et panne de magnétoscope

Il est mort, le DHR 1000.
Panne intermittente: les commandes ne répondent plus et il faut le débrancher.
Comme la panne est intermittente, elle n’est pas réparable.
C’est foutu.

Dans l’après midi, j’étais passé à la mairie pour refaire mon passeport mais j’étais tombé sur une queue dissuasive.

Bref… J’y suis retourné aujourd’hui. Il y avait un peu moins de monde. J’aurai le passeport le 17 juin.

Vers 20h30 nous allons à beaubourg pour écouter le débat trafic. Mais lorsque nous arrivons, nous apprenons que le débat a déjà eu lieu et que c’est le film des Gianikian maintenant. Nous en attrapons trois images, mais la musique nous fait fuir. Un peu de librairie, un coca et rentré. Crevé.
Bonne nuit.

PS: Chair de poule provoquée par la photo du cimetierre de Verdun (Blog de H.).

Time pill

Hier soir, coup de fil de V.L. que je n’ai pas vue depuis…quoi ? Huit ans ? Neuf ans ?
Je ne l’appelais pas V., d’ailleurs, mais de son nom philippin (L.W.W.). Je ne me souviens plus exactement de ce que ce nom voulait dire (petite fleur sauvage ?) mais j’aimais l’appeler comme ça.
Je crois que nous parlons longtemps. 
Ces pillules à remonter le temps ça fait du mal et ça fait du bien.
La voix n’a pas beaucoup changée. Elle s’est assurée, renforcée. Elle a l’air d’aller bien.
Négociation, âpre négociation. Mystère, épais mystère.
Coup de fil de Y. Je me sens un peu comme le baron de Charlus et je partage son enthousiasme pour Balzac, la princesse de Cadignan… 
Heureusement, un rayon de soleil point vers 20h20 tandis que je copie-colle les sous-titres de Polyeucte . 
Tout ça au milieu de calculs complexes pour savoir quel serait le meilleur crédit immobilier en fin de compte. J’ai aussi appelé Maitre B., le notaire des L. pour le charger de me représenter.

Il y a une grande douceur dans le renoncement. Mais aussi, dans les tourments, une grande jouissance. Alors que faire ? Je pense qu’il faut vivre son âge. C’est pas brillant, mais voilà ce que je pense en me couchant hier soir. 


Mais coups de fils et e mails de H. Une de ses amis est littéralement la victime d’un sadique (J.P.C.) qui partage sa vie et en fait un enfer. Et comment l’aider à en sortir ? Epineux, douloureux problème. Je repense à Alice de Woody Allen. Mais Mère Thérésa est morte alors qui ?

Tourcoing sous la pluie

Pas très utile ma venue aujourd’hui, après un lundi férié, dans une école déserte un jour avant les diplômes de 5ème année. Obligé de venir, tout de même, pour effectuer quelques démarches administratives à Lille. J’ai pris le train plus tôt que d’habitude (celui de 6h58) et je ne cesse de chantonner Queen Jane approximately depuis ce matin. Hélas, toujours pas de guitare à l’école.

Deux jours sans blogs, mais non sans événements. Il y a des choses bloguables et d’autres qui le sont moins, je suppose ? Vu samedi à la cinémathèque le film de Paul Vecchiali qui est une étrange chose. J’aime beaucoup la scène d’analyse critique de la mise-en-scène avec Simsolo.

Mais samedi j’étais de mauvaise humeur. 
Dimanche, travail sur les sous-titres de Polyeucte puis musique avec N. au bureau pour la Fondation C.
Rentré tôt. Lu un peu.
Lundi matin courses, sous-titres puis après-midi avec Y. Relecture et correction des sous-titres précédents. Ca avance bien et le travail est agréable.

Bologna Centrale

Parmi les spectateurs, mais aussi parce qu’il a produit l’ACR, je rencontre F.S. à qui j’ai justement laissé un message plus tôt dans l’après-midi, pour lui proposer une version radiophonique de Metablog. Ca l’intéresse et nous convenons de nous voir après le 13 juin. Bières, en attendant le film.
La salle est pleine.
Petite présentation et déjà on sent que le type en rouge (oublié son nom) qui est l’auteur du court-métrage projeté en première partie n’est pas notre copain. Le type est pédant, raide comme un I et lance le menton en avant quand il parle. Et en fait il n’arrête pas de parler. Il nous demande d’être attentifs à la bande-son. Il y a un sacré travail de son apparemment. Eh bien, ce film Vernissages… comment dire ? N’en parlons même pas. A l’image du type. A fuir absolument. En revanche Bologna Centrale est une beauté. Le plus beau film de V., à mon avis. A pleurer par moments.

En fait c’est simple: V. est parti avec les bons moyens: pas de texte écrit (l’aspect trop littéraire des voix-off des précédents films me semblait en être l’écueil). Il parle en marchant, en tournant en rond dans sa chambre, cherche ses mots, souffle, fume, respire profondément, s’essouffle. C’est comme une basse, comme une percussion. Ca je le savais déjà: c’était l’ACR que j’avais entendu sur France-Cul. Mais là, avec la palpitation, le grain du super-8, les silhouettes au loin, souvent à contre-jour, fantômes clignotants, de subtiles surimpressions, les bouts d’amorce, le générique pasolinien (et la musique), le son revêche des ambiances (les annonces dans le bus, la salle d’un café, les portes qui claquent, les trains, la ville, etc…), bref le film construit une ville épaisse, morne, étrangement désertique, dans laquelle le corps en mouvement de V. voyage, dans le temps et dans l’espace: on sait où on va, avec quoi on part mais on ne sait pas du tout ce qu’on va trouver au bout. Et, au bout, ce sont souvent de gros coups de blues, des constats comme: « Soit ils n’en ont plus pour longtemps, soit c’est moi qui n’en ai plus pour longtemps… », proféré en plein désarroi dans cette Italie Berlusconienne, toute occupée à ses courses de Noël. Mais aussi des instants de grâce où le passé ressurgit, fait signe, du fond d’une back-room. Et les étreintes, qui pourraient être sordides dans cette minuscule cage de tôle, sont tendres. V. parle d’amour, de délicatesse, avec une crudité pudique (les mots sortent avec peine, comme un morceau à cracher et c’est toute autre chose qu’un texte écrit) et en même temps l’impureté (toujours Pasolini) du recours à la fiction qui permet de provoquer ces réminiscences, de les incarner.

Ensuite énorme assiette composée dans un restaurant Libanais de la rue Raymond Losserand et une bouteille de vin. Nous ressortons de là, H.D. et moi, comme roulent des barriques vers le dernier métro. Couché 1h30. Evidemment, réveillé à 5h00 par les oiseaux.

Rhume des foins et insomnie

Pris un Actifed à 22h00. 
A 2h45, réveillé. Impossible de me rendormir.
Je fais mes mails, de la lessive, j’écoute la radio. H.D. m’a envoyé un numéro de série et ça marche. Je suis content. Mais ne trouve toujours pas le sommeil.
Bon. Lire, alors ?
La journée à venir me paraît chargée…
M.S. le matin, puis rue de , passeport, les chats, puis Cité Malesherbes X. et DVD Polyeucte pour la Chine. Ensuite projection de V.D. à l’Entrepôt. Et, parmi tout ça trouver deux heures pour traduire Polyeucte. Et réfléchir au dossier Froïm Gratch. Ce serait bien d’en avoir déjà la trame pour mardi, afin d’en parler avec R.M.
Lire, lire, lire…
Dormez bien, amis.

Out of metroland and back from vodka

Donc, je n’avais pas eu le temps d’écrire qu’en sortant du métro, alors que je racontais à Y., justement, au téléphone la scène dont je venais d’être témoin dans la rame, je tombe sur L.G., pas vue depuis des lustres et nous allons nous asseoir à la terrasse du Foodies, elle pour déjeuner, moi pour prendre un café, parce qu’en ce moment je ne déjeune pas. Elle est accompagnée de D., avec qui elle travaille dans un bureau de style du quartier. Coïncidence, je dois justement me rendre le soir même chez A.K., qui fait un vernissage. Mais L. m’apprend que le vernissage c’était la veille. Pourtant le SMS dit: »Vernissage demain soir ». Oui, mais je remarque qu’il est daté du 24 (même si je ne l’ai lu que le 25). D’où méprise, bévue, boulette… Tant pis. L. est bien jolie et de bonne humeur. Prenons un café un de ces jours. Avec tout ça, je me suis mis en retard. Pas question de passer à la MGEN, comme prévu.

Blog, puis Y. et sous-titres.
Ensuite nous allons installer le pilote de son imprimante et je file au 76 Magenta, voir A.
Pareil à lui-même. Charmant et mal entouré. Ambitieux et foireux. Bondissant, alerte, en éveil. Gamin, parano, coupable. Toujours il se ramasse, toujours il se relève. Force, vitalité, gouaille et malice. Mon vieux copain. Ma vieille branche. Dans quoi t’es-tu fourré encore ? Quelle croix t’es-tu mise sur les épaules cette fois? Je t’aime, mon vieux pote. Mais j’aime pas cette fille, J. Et j’aime pas ces petits mecs, marchands de sentiments en carton et j’aime pas la musique et j’aime pas ce que je vois sur les murs. J’aime bien le type qui me parle de son travail, mais il est loin du but. Il y arrivera mais il faut qu’il fasse gaffe. Si vous le croisez, dîtes-lui.

Trop bu de vodka, à jeun. Cauchemars où des flics, dans le métro en direction de Bobigny, me mettent des instruments dans l’oreille pour mesurer mon taux de nervosité et, éventuellement me mattraquer avec une massue s’il s’avère que je suis « dépolarisé ». L’instrument indique: « débit élevé ». Je suis mort de trouille. Et promenade dans un site archéologique du Mezzogiorno, avec reconsitutions de fresques lors desquelles il s’avère qu’il s’agit en fait de graffitis datant des années 80. Founet, qui dirige les opérations, est furieux de s’être déplacé pour ça.

Metroland

On ferait mieux de faire nos rendez-vous dans l’herbe.
A 15h45, je fausse compagnie à mes camarades de jury P.S. et N.S. (mêmes initiales mais patronymes différents) pour attraper le train de 16h30, passer en coup de vent me changer, tirer le CV et la lettre de Y. et repartir au Jeu de Paume voir un des (mauvais) films chinois programmé par J-M.F.
J’ai oublié le nom du metteur en scène, mais comme c’est mauvais et que de toute évidence ce sera bien son meilleur film (parce qu’il est tout de même fragile, en DV, que les méchants ne sont pas crédibles, qu’il y a des bonheurs de maladresse, cette porte qui ne ferme pas). Un film qui illustre un scénario efficace, fondé sur une bonne idée (un homme sans qualité trouve un uniforme de flic et tombe amoureux d’une fausse pute/loueuse de cassettes vidéo). Y. non plus n’aime pas ça et évite d’en parler, lorsque J-M.F. s’approche: « Je ne sais pas… Le projecteur est vraiment très mauvais. Et le son, surtout… On entend rien dans cette salle. » C’est à croire que tout est affaire de conditions de projection.

Moi, je suis toujours très mal-à-l’aise quand on cherche à me présenter des gens. J’ai l’impression de devenir un affreux parasite. Mais D.H. me présente à une femme, qui me présente à un homme, qui enseigne et s’occupe de cinéma en Chine. Je bredouille deux ou trois choses à propos de Polyeucte et de mon voyage à Pékin et je prends ses coordonnées mais je déteste rencontrer les gens de cette manière. J’espère que nous aurons le temps de prendre un café avant son départ prochain. D.P. fait comme d’habitude mine de ne pas me voir lorsqu’Y. me le présente. Ca doit faire la trentième fois qu’on me le présente et à chaque fois je dis quelque chose comme: » Oui, on s’est déjà rencontrés mais on ne se connaît pas… ». Je pense qu’il y a un truc chimique qui ne passe pas mais il paraît qu’en fait il est embarassé à l’idée de saluer quelqu’un qui n’est pas célèbre. Donc il me voit bien comme un parasite potentiel. Je plains ce pauvre homme et moi je suis content de me tirer enfin pour aller avec Y. manger un morceau à l’Indochine. Ce n’est pas la forme alors je rentre au Pré lire Proust.

Levé 7 heures, avec les oiseaux.
Rendez-vous 11h15 à la CASDEN qui me propose un crédit immobilier beaucoup plus intéressant que celui de ma banque. Encore pas mal de démarches à faire.
Puis je vais prendre un café avec C. à la gare Montparnasse. Son train part à 14h. Je reste jusqu’à 13h30 et U. prend le relai. Je note tout un tas de références de livres, films et groupes que me donne C. et elle fait de même avec ceux que je lui donne. Ensuite je vais au bureau.

Dans le métro, une scène de film entre un jeune soldat et une jeune fille.
Ils ont 19 ou 20 ans tous les deux. Ils sont beaux. Ils viennent de se rencontrer, là, dans cette rame. Lui, part demain en Afghanistan. Elle, s’installe avec son copain dans un appartement.
-« Vous êtes ensemble depuis longtemps ? », demande-t-il
-« Six mois », elle répond
-« Six mois, ça fait pas longtemps… »
-« Non, non, c’est tout récent… »
-« Et tu n’as pas peur que…? »
-« Oh, si…je sais que c’est risqué. Et toi ? Tu n’as pas peur ? »
-« C’est vrai que la situation est tendue. »
-« Je pourrais venir faire l’infirmière ? »
-« Je te le déconseille. C’est pas facile pour les femmes là-bas. »
-« … »
-« Enfin, il y a pire… La côte d’Ivoire par exemple »
Je me tiens entre les deux, à trente centimètres de leurs visages, juste au centre.
Ils ne me voient pas.
Châtelet les halles.
-« C’est ma station », dit-elle.
-« Tu vas porter cette valise jusqu’à Gare de Lyon ? »
-« Eh oui… »
-« C’est lourd. Tu veux que je t’accompagne ? »
Elle réfléchit une ou deux secondes. Les portes s’ouvrent.
-« Non, non. Merci. »
Elle sort
-« Comment tu t’appelles ? »
-« Sandra et toi ? »
Les portes se referment. Le métro démarre. Il se rassied.
Il n’a pas pris son numéro de téléphone. Sandra comment ? Sandra qui ? Sandra où ?
Je sors à la suivante.
J’avais eu envie de lui murmurer à l’oreille: »si, si vas-y, accompagne-la ».
Mais il ne faut pas fourrer son nez partout.

Sa musique

On ne tire pas sur l’ambulance. 
Il y a la presse au Fresnoy, donc pas d’intervention intempestive.
Mais tout de même, Notre musique est ce que j’ai vu de plus stupide et de moins musical depuis des années, ce qui est un comble, vu le titre.