I am no more your favorite horse…

Retour de Tourcoing après 4 jours de stage son.


Déménagement éclair, en plein départ en vacances. Le taxi fait la gueule quand je lui
demande de me déposer au Pré-Saint-Grevais avec ma grosse valise.
Premier jour, ou plutôt premier soir ici, chez F.D., qui est à Lyon pour quelques
semaines. Suis allé chercher la freebox à la poste. Connexion sans problème.
Je m’installe comme je peux.

Il fait un froid terrible en France en ce moment. Je ferme toutes les portes et je me colle
contre le convecteur électrique. 
J’ai fait des courses et regardé par la fenêtre.

Il y a beaucoup de chants d’oiseaux. Je vais me faire à dîner puis je me mettrai au lit avec
la recherche. J’arrive à la fin du côté de Guermantes. On voit bien où Deleuze est allé
chercher sa théorie du désir comme agencement. Ca agence à fond. 
Sinon, oui H.D. tu as gagné: c’est Eugène sur la photo. D’ailleurs c’est ce soir la fête de fin de
tournage mais ni Eva ni moi n’avons le coeur d’y aller.
Nicky a appelé, pour me proposer de partager un appartement avec une de ses amies peintre
et de partager un bureau avec lui. Nous décidons de nous voir demain, pour le brunch de 16 heures.

Les ipomées de F. ont beaucoup poussé. Demain matin, j’irai chercher du terreau pour les 
mettre en pots. C’est drôle, je me suis rendu compte que j’habite à une centaine de mètres
de l’appartement où ma mère et J.L. ont habité pendant quelques années, il y a dix ans.
J’ai commencé à faire un repérage des petits commerces. En majorité des commerçants
arabes, épiceries, boucheries hallal, etc… Il y a pas mal de pavilons abandonnés et d’immeubles du milieu du siècle dernier.

Quant à Tourcoing, que dire ?
Le stage s’est plutôt bien passé, malgré quelques problèmes de machines.
Les quelques élèves qui ont tenu jusqu’au bout étaient vraiment intéressés et nous avons
eu quelques bonnes discussions. J’étais un peu triste, malgré tout.
Ces vacances sont les bienvenues.

Il y avait aussi ces monstres invraissemblables sur la place ( Lille 2004 et son cortège d’attractions).

Long time no see…

Pris beaucoup de retard. Séance de rattrapage.

JEUDI 1er AVRIL

Une certaine idée du bonheur: faire la queue devant le Flunch du forum des halles, un jeudi 1er avril vers midi. Suis allé à la FNAC chercher des disques pour lundi.
Musique grecque antique, chants monodiques cisterciens, polyphonies (messes de Palestrina), musique anglaise anonyme du XIVème et XVème siècles… M.S. a annulé notre rendez-vous du déjeuner. je mange une salade et une bruschetta dans un restaurant des grands boulevards. Pas terrible. Les tomates sont fadasses. Lecture dans les cafés avant le rendez-vous chez A.C. 
Ensuite promenade de long en large dans la rue Lafayette, jusqu’à Jaurès puis, dans l’autre sens, jusqu’à Cadet où j’ai rendez-vous avec F.D. Celui-ci me demande ce que je faisais à la station Louis Blanc il y a une demi-heure. En fait, il y était aussi et m’a vu passer devant lui, sans que je le repère.


F.D. est aphone et tout ce qu’il dit semble important, du fait que parler est pour lui douloureux.
Nous allons acheter des cordes de guitare et un harmonica diatonique en C.

Nous convenons d’un rendez-vous samedi pour la remise des clefs et je rentre.
La légende de la forteresse de Souram de Parajdanov passe sur le câble. C’est vraiment une splendeur sublime. Le problème c’est que la bande son est massacrée par une voix-off qui traduit en russe les dialogues en géorgien. Insomnie. Lecture et e mails.

VENDREDI 2 AVRIL

Tournage d’E.G. au théâtre des Mathurins, à la lumière des bougies.

Nous sommes le public d’une pièce de théâtre Nô, qui restera hors-champ mais dont on entendra le son. E.G. passe un quart d’heure à nous raconter de quoi parle cette pièce et à quel passage nous sommes en train d’assister. A peu près toutes les personnes assises dans cette salle sont des cinéastes. Certains amis, d’autres inconnus. Les bougies rendent le tournage dangereux et concentré.

Ensuite, nous allons tous déjeuner au restaurant en face, le Grefuhl (je ne suis pas sûr que ça s’écrive comme ça).
(…)
J’ai la tête lourde mais il faut que je me mette à la préparation du cours de lundi.
Et je m’y colle jusqu’à 22h-23h. Ensuite lecture, insomnie, etc…

SAMEDI 3 AVRIL

Travail toute la journée sur le cours de lundi.
(…)
En fin d’après-midi je pars à mon rendez-vous avec F.D. dans le jardin de Belleville.

Avant de partir pour Lyon lundi, il gratouille la terre pour en extraire des bulbes à replanter ailleurs.
M. brûle des feuilles, au lieu de les mettre sur le tas de compost, ce qui énerve F.D.
Il y a plein de roquette et j’en cueille de quoi faire une bonne salade.
La pluie semble menacer mais ne tombe pas vraiment.
Nous allons saluer I.M., la voisine, qui prête sa cave pour entreposer les outils et l’eau pour le jardin.

La lumière du soir est un peu triste.
Nous achetons du pain et du chocolat pour le goûter, que nous prenons à la terrasse d’un café, en haut de la rue du Faubourg du temple. 
Puis je monte à l’arrière du scooter de F.D. et direction le Pré-Saint Gervais pour la passation des clefs et les dernières recommandations. C’est là que je vais dormir maintenant, pendant les deux mois qui viennent. J’ai l’intention, surtout, d’y lire beaucoup.
En rentrant, je lave la roquette dans l’évier, avec du vinaigre d’alcool et la range dans un récipient étanche pour demain. Ensuite, insomnie…

Désorientation

Samedi matin, j’ai acheté ce livre à la FNAC, L’invention de Morel d’Adolfo Bioy casares, sur le conseil de M.S. J’avais oublié d’en parler précédemment. Depuis, j’essaye de le lire, mais ma lecture est sans cesse perturbée par des digressions de mon esprit et je m’aperçois que je viens de lire trois ou quatre pages sans avoir la moindre idée de ce qu’elles contiennent. Il me faut fréquement revenir en arrière. Et ma pensée s’égare de nouveau. C’est très fatiguant.
On pourrait croire que c’est parce que je suis préoccupé, ce qui est le cas, mais, par exemple, la lecture de Proust que je poursuis parallèlement ne provoque pas du tout le même effet. Il me faut donc en conclure que c’est bien le propre du livre de Bioy casares. Je ne sais pas encore dire exactement en quoi cela consiste techniquement. Il me faut poursuivre.

Ci-dessus, l’image de ma profonde détresse, lundi soir, envoyée par mail à H.D.
Sorbet framboise, banane, cassis que je me suis fait servir dans la chambre n° (celle au néon vert clignotant et aux stores vénitiens). 
Par-dessus le marché, la crème chantilly n’est pas fraîche.
Il n’y a rien à la télé. Je n’arrive pas à lire.
Cela dit, je trouve rétrospectivement à cette image une vraie qualité picturale.

Petites annonces pour trouver un appartement. Déprimant.
J’appelle F.D. qui me propose de partager son loyer et d’habiter chez lui pendant sa longue absence Lyonnaise. Nous prenons rendez-vous demain après midi.
Il faut aussi que je prépare le stage son de la semaine prochaine et notamment le cours d’histoire de la musique de lundi. Le temps file à toute allure. Angoisse.

Discontinuité

Commençons sur une note joyeuse: la droite s’est faite méchament dégommer hier. 
Une question, comme ça: et si on rendait l’Alsace à l’Allemagne ?
Sinon, pas beaucoup de blog ces derniers jours. pas eu beaucoup de temps ni très envie.
Projection de Polyeucte jeudi soir à la FEMIS. Plutôt un succès, il me semble.
Possibles bouleversements de ma vie privée dans les semaines, les mois à venir…
J’en discute avec H.D. à la terrasse d’un café, samedi en pleine manifestation des sans-papiers.

Il y a pas mal de boucan, évidemment.
J’essaye d’enregistrer avec mon téléphone. 

Il faut que je parte prendre mon train..

CA SENT LA RENTRÉE

Il fait frais le matin. 15° au réveil. Il y a plus de bruit dans la rue. Plus de monde dans le métro.
Les commerces réouvrent. La circulation se densifie.
Je mets un pull. Ca gratte un peu au début.

Faire des travaux ça occupe l’esprit presque à plein temps. Je passe la nuit à me demander s’il faut vraiment que je conserve cet énorme radiateur à accumulation de chaleur, qui a le mérite d’être très économique, mais le défaut d’occuper une place folle. Dix fois, en pensée, je le détruis, dix fois je le reconstruis. Et je pense au circuit électrique. Au tableau qu’il faudrait. Au dégât des eaux. L’entrepreneur doit venir jeudi prochain mesurer le taux d’humidité. Je risque d’avoir encore à attendre un ou deux mois que ça sèche. J’ai acheté plein de sacs à gravats chez Leroy Merlin ce matin et j’emporte plein de fils électriques et des baguettes qu’Y. avait stockés dans sa cave. Demain abattage de cloison avec F. et T.
Me suis renseigné sur les carreaux de plâtre et l’art de les couper, les assembler et de les faire tenir debout sur leurs bases de PVC. 

Il faut aussi que je commence à écrire l’article sur les blogs que j’ai promis à C. Et M.S. revient bientôt pour reprendre le montage. Vague angoisse d’être pris de court par le temps. A propos de C., suis allé dîner chez C. et M. avant hier, au 29ème étage. La vue est belle et donne envie d’y tourner une séquence.

A propos de blog aussi, me trotte dans la tête la nécessité d’échapper à la surveillance, d’inventer un mode d’écriture qui, sans être vidé de toute substance, ne se résume pas à ce récit de moi-même et ne puisse servir d’instrument de contrôle (fût-ce de self-control). Cependant, pour l’instant, je préfère prolonger l’expérience sans trop d’a priori formel. Sans attacher trop d’importance au résultat. Et puis la période est un peu trop confuse. Il faut que je pose mes valises et que je range mes affaires avant de prendre des décisions radicales. Mangé des tomates et des courgettes du jardin de papa et c’est bien bon. Plus de cigarettes depuis huit jours et j’ai arrêté les NTB. Je me mords un peu les joues à force de mâcher des chewing gum et ça me donne de l’aérophagie mais c’est une phase transitoire.

Soleil et rideaux de cuisine

Hier matin, il fallait que j’aille faire des photocopies laser couleur du dossier de candidature pour l’Ecole nationale supérieure d’art de Dijon. En 3 exemplaires. Puis, destination FEMIS, avec la cassette de Polyeucte, pour la projection de jeudi. S.C. l’assistante de R.R. me reçoit d’abord un peu fraîchement, alors on s’explique. Il s’avère qu’elle n’a pas les bonnes informations, que personne n’est prévenu à la FEMIS, etc… Il faut que j’envoie une dizaine d’e mails en rentrant.
A propos d’e mail, il y a une nouvelle attaque virale en cours: au moins 25 e mails à détruire dans la journée, avec des pièces jointes fantaisistes.
Sinon, je vais essayer de mettre au point un système de codification des noms propres qui me fournira une alternative aux sempiternelles initiales. En plus, il y aura un côté « happy fews » pour ceux qui parviendront à les décrypter. Par exemple, qui se cache derrière Easter Tambourine ?
Message de Mickael Marécage. 

Gros vent…

Et coup dur pour les élèves de 4ème année qui travaillent depuis des semaines à cette maison de carton.
Il fait froid. Ca rend nerveux. Il y a de l’électricité dans l’air.

Lundi matin, je vire M.W. qui, pour la nième fois pique sa crise. Elle m’énerve tellement que je finis par lui dire carrément qu’elle est « complètement idiote ». A posteriori je regrette cette phrase blessante parce qu’elle peut sembler définitive et effectivement c’est gagné: elle se braque tout à fait. Mais là, c’est la goutte d’eau…Cette fois ci je suis déterminé à ne pas la repêcher. Elle est virée du cours et pas mécontente de l’être. Déjà S.H. n’avait pas cru devoir revenir après la douche froide de la semaine dernière. Nous avons encore droit à une pénible explication avec C.D. qui s’offusque lorsque je déclare que donner son opinion ce n’est pas encore tout à fait penser et que nous attendons de lui qu’il présente des arguments, des raisonnements, des faits, etc… C’est comme si je lui disais qu’il était puni. Il me dit que suis trop injuste et que je décourage les meilleures bonnes volontés. Il faut 45 minutes d’explications pour lui redonner du courage. Je lui propose, par exemple, de ne pas se sentir obligé de continuer à venir au cours et que s’il s’inquiète pour ses U.V. on trouvera bien un arrangement pour ne pas le pénaliser. Mais apparemment, il s’accroche. Bon. Consternation générale. 

Heureusement, le reste des élèves de seconde année partage mon dépit, ma sidération devant ces comportements de collégiens et me reproche même ma trop grande patience. Lles pauvres, ils doivent supporter les 45 minutes de négociations verbales nécessaires pour extraire un reste de dignité à ces crétinos du fond de la gadoue dans laquelle ils se sont minutieusement embourbés. Ce soutien me réconforte: Je n’ai pas l’impression de délirer tout à fait, ni d’exiger un effort surhumain de la part des élèves. Juste un minimum de savoir-vivre. C’est dément!

Après ça, l’après-midi, avec les élèves de première année est une véritable bénédiction pour les nerfs. Et le soir, au Fresnoy, la projection de Eloge de l’amour me réconcilie avec Godard. D’abord parce que c’est assez sublimement beau, mais surtout parce que j’y retrouve à peu près tout ce qui me préoccupe en ce moment: ce règne dégoûtant et universel de la marchandise, l’extrême nullité de notre environnement sensoriel, la Boétie, ce que c’est qu’être adulte. Malgré tout ce qui m’agace chez Godard, qui est là aussi, j’éprouve un sentiment de contemporanéité avec ce qui anime ce film. C’est une bonne nouvelle.

Je ne fais presque pas de photos en ce moment et H.D. a raison de dire que le lundi c’est vaches maigres.

Dans le train, drôle d’installation des sièges en face à face d’une rangée à l’autre. Curieuse vision.
A Paris aussi il fait froid.
J’ai terminé A l’ombre des jeunes filles en fleurs et j’attaque le côté de Guermantes.
Il faudrait que je prenne des notes de lecture…

Promenade dominicale

Beau soleil ce matin. 
Suis parti voter de bonne heure, vers 9 heures, puis me promener.
Il fait frais mais beau, alors que la météo – toujours succinte – de France Culture annonçait ce matin du mauvais temps et de la pluie sur tout le pays.
Pas mal de monde au Trocadéro.

Au pied de la tour c’est carrément la folie. Pire que dans une queue de téléphérique à Courchevel.
Je décide de prendre par le Champ de Mars. Je ne vais jamais par là, alors tiens pourquoi pas ?
Malgré la printemps, les arbres sont encore bien nus.

Petite promenade dans les rues adjacentes, ambiance très 1900.
Une maison murée, à l’angle de l’avenues Charles Floquer et de la rue Champfleury, semble ê^tre un ancien squat. Le mot « Adieu » est bombé sur l’une des façades. C’est triste.

La plupart des maisons de l’avenue Charles Floquet ont été construites entre 1909 à 1929. Plus j’avance, plus les maisons sont récentes.

Ensuite je me dirige vers Montparnasse.
En chemin, je tombe sur la plaque de ce médecin, dont le nom inspire évidemment confiance.

Ici manque une image dont le nom de fichier est 032104_docteur_pipeau.jpg

Je dirige mes pas vers la fondation Cartier, mais il est encore trop tôt et je vais prendre un café à Denfert en attendant midi.

Il est interdit de prendre des photos m’est-il signifié dès que je fais mine de sortir mon appareil. Alors, l’air de rien, je vole quelques images avec le téléphone.
Kelvin 40 le jet biplace de Marc Newson est un gadget chic.
Les peintures à textes de Cheri Samba m’intéressent davantage, mais l’art à message…hmm…
J’ai du mal.

En tous cas, dans le jardin, c’est vraiment le printemps. Pas de doute.

Cent fois, mille fois sur le métier…

Aujourd’hui, H.V. devait venir pour tourner un nouvel opus de Communication
Finalement, elle m’a laissé un message hier soir pour annoncer qu’elle est malade et qu’elle ne viendra pas aujourd’hui, qu’il va falloir reporter, trouver une nouvelle date…
En vrai, ça m’arrange: il faut que je remixe Polyeucte. Trop facile de dire que le son du jeu de Paume n’était pas bon: la vérité, quand je réécoute c’est que ce mixage n’est ni fait ni à faire.
J’avais tout mixé beaucoup trop fort. Sans doute parce que j’écoutais à trop faible niveau. Du coup, les ambiances étaient beaucoup trop présentes, les voix saturaient, etc… Bien sûr, ça ne se voyait pas après passage dans le compresseur, mais tout était bouché, strident, hurlant.

Donc, journée de mixage avec juste une pause pour 
(…)
Vent et petit crachin. 
(…)

Ma mère m’écrit des e mails:

je m’amuse à lire ton journal, mais je regrette qu’il soit dans un trop
grand format pour une lecture agréable.
Je suis heureuse que ton film soit diffusé à la Fémis, mais je ne serai pas
là la semaine prochaine, je vais passer quelques jours près de maman
qui se remet lentement.
câlins
maman

Mon père aussi:

Merci Bonhomme pour cet intéressant reportage dans le passé.
C’est certainement dans cet appartement que notre petite famille a connu ses moments les plus heureux, avec la présence proche de Daddy et Nanie à une époque où ils étaient encore en bonne santé, du moins au début.
Si c’est le début d’une série, tu risques d’avoir des difficultés pour pénétrer dans le pavillon de Maisons-Alfort si ceux qui l’occupent sont ceux à qui nous avons vendu.Ce sont des gens de la famille du maire ou quelque chose comme ça, super bourgeois et distants.
En revanche, l’occupant de l’appartement de Saint-Maur, qui lui aussi habite seul avec sa fille sera surement plus accueillant.
Mais j’anticipe , ce n’est peut-être pas du tout ton intention.
Je t’embrasse très fort, j’espère que nous pourrons nous voir bientôt .
Papa

C’est drôle, j’ai l’impression d’avoir 5 ans.

Sinon Protools 6.2.2 avec Mac OS X 10.3.3 semble beaucoup plus stable mais hélas fini la manip dans le Terminal qui permettait de remettre à zéro les démos de plugins RTAS.
A chaque progrès correspond une perte.
Bon je retourne aux jeunes filles en fleurs…

Mais aussi, e mail de K. et coup de fil de A. qui travaillent toutes les deux à l’école du Magasin de Grenoble. De la part de J-M. C. (dont j’aimerais bien avoir des nouvelles, d’ailleurs, s’il lit cette phrase).
Premier e mail, hier soir:

(…)Nous sommes actuellement en formation aux pratiques curatoriales à l’Ecole
du Magasin (Centre National d’Art Contemporain de Grenoble).
Notre cursus se termine par la réalisation d’un projet curatorial. Cette
année nous avons choisi de traiter la question de la réalité à travers les
médias, axe nous permettant d’introduire de nombreuses notions annexes telles
que l’exhibition, l’intimité, l’aveu, la scénarisation du réel, l’identification,le
réalisme…
Nous souhaiterions énormément pouvoir voir vos videos et pour ça nous nous
permettons de vous ecrire en vous demandant s’il est envisageable de nous
envoyer une cassette avec vos travaux.(…)

Je suggère plutôt qu’on se rencontre, si possible.
Coup de chance A. vient à Paris vendredi prochain, donc rdv.
Apparemment, il s’agit de l’édition d’un DVD mais je n’ai pas encore tout compris et ne sais
vraiment pas si je peux proposer quelque-chose pour ce projet.
Nous verrons bien…

Enfin, j’ai engueulé V. qui m’appelle toujours quand il a un problème de hotline sur mac: il avait installé Quicktime 3 (!) sur Mac OS 9, ce qui a tout planté..Bien fait pour lui.

Petit déjeuner chez Paul

J’ai pris La recherche avec moi mais difficile de lire dans le bruit des percolateurs et le tintement des pièces. Il y a du monde chez Paul, le matin. Des habitués qu’un des garçons, coiffé d’une toque blanche, salue avec chaleur comme s’il n’avait fait que les attendre depuis des heures. Le jus d’orange est frais, le pain aussi. Miam, miam…Hier, après-midi avec C.R., notre ami roumain sans papiers à courir du GISTI aux Médecins du Monde pour se renseigner sur différentes démarches censées lui permettre d’une part d’attaquer un de ses patrons qui refuse de le payer -la permanente du GISTI n’est pas très optimiste sur ce point – d’autre part de faire soigner ses dents qui le font horriblement souffrir. Nous prenons les horaires du bus dentaire et un formulaire de demande d’aide médicale. C. est épuisé: il n’a pas dormi depuis 30 heures et doit encore enchaîner une nuit de travail après ça. Il ne peut rien avaler à cause de sa rage de dents. Il dort debout dans le métro, adossé à un arbre, assis à la terrasse d’un café. Moi, je l’assomme de questions, parce qu’il faut que je rédige un courrier pour le GISTI. J’apprends que son véritable métier est d’être vétérinaire, spécialiste de la fécondation artificielle des vaches. Il a même eu une très bonne proposition de travail mais sans papiers pas possible. Au lieu de quoi il se fait arnaquer par des petits patrons minables et sans scrupules, à peu près assurés de leur impunité.

Ci-dessus, le plan de quartier du GISTI. Médecins du monde se trouve au 64, avenue Parmentier mais je ne les trouve pas référencés dans les pages jaunes. A propos de pages jaunes, celles-ci proposent pour certains quartiers des grandes villes des photos et on peut se promener avec des flêches d’un point à un autre. Par exemple, j’ai réussi à voir notre immeuble en partant du Franprix qui est au bout de la rue. Ce même Franprix devant lequel C.R. fait la manche et où il donne des coups de mains aux caisses pour remplir les sacs.

Appel de M.S. avec qui je dois déjeuner. Je lui donne rendez-vous à La victoire suprême du coeur 41, rue des Bourdonnais 75001 Paris à 12h45. Toujours dans la série des chroniques culinaires en suivant le guide des restaurants bio et végétariens.

Au coeur suprême de la victoire


Victoire suprême du coeur 41, rue des bourdonnais 75001 Paris.
Nous y voilà.
Problème, indépendant de toute volonté: nous sommes à 10 mètres du QG de campagne de l’insupportable André Santini, dont le visage en 4×3 règne en maître incontesté dans le contre-champ (que je n’ai pas photographié). La terrasse n’est pas particulièrement glamour. Il y a des livraisons dans la rue et donc pas mal de bruit et de gaz d’échappement.

A l’intérieur, c’est sinistre. Propre et sans âme. Vaguement déprimant. Tranquille pour lire, cependant. Pas de radio ni de télé hurlante. C’est déjà ça.
M.S. est en retard.
Pas grave, je lis la recherche. On devrait dire « je relie » la recherche et non « je relis ». Il s’agit bien de reliaison, bien plus que de relecture. Mais passons.
Et quand M.S. arrive enfin, le voilà pendu au téléphone.

Enfin nous commandons. Formule 1 entrée+ 1 plat pour 10,80 €. Ca paraît correct.
En entrée nous prenons des soupes. M. aux légumes variés, moi carotte-gingembre. 
M.S. fait des jeux de mots que le patron semble prendre de travers.

Les soupes sont inertes, l’aspect est quelconque.
Détail rédhibitoire: la nourriture (cela se confirme par la suite) est BEAUCOUP TROP SALEE.Le gingembre est absolument théorique, indétectable. A part ça, le goût est correct. RAS.

Nous prenons ensuite deux assiettes de légumes.
Les aubergines sont noyées dans le sel. L’ensemble est grossier: du ebly bouilli, des pois écrasés, une purée de carottes correcte mais trop salée, elle aussi.
Ca n’est pas vraiment mauvais. Juste sans intérêt. Et trop salé.
Heureusement, la conversation de M.S. est bonne et il me dit plein de choses utiles, concernant Polyeucte et mon travail en général, qui me donnent de quoi méditer cet après-midi. Et ça tombe bien puisque j’ai mon rendez-vous avec A.C.