CASSER LA CLOISON

F. perce d’abord une sorte de découpage en pointillé à la perforeuse puis débite des carrés, ce qui évite de faire trop de gravats. Moi, je m’occupe du transport des sacs et des plaques et de passer le balais.
Dans les murs, c’est un mélange de plâtre, de mâchefer et de bastings. Je suis allé chercher une meuleuse chez Kiloutou, mais après deux disques flingués sur le mâchefer F. préfère revenir à la méthode précédente. D’où impossibilité de faire une coupe droite au niveau des placards. Il faudra faire un petit retour avec une cornière.

Lorsqu’il ne reste plus rien, j’ai un peu un sentiment de catastrophe post-apocalyptique. Mais il fallait passer par là: il faut tout casser pour tout reconstruire. On ne peut pas rafistoler sur une base précaire. Nous chargeons la camionette avec T. mais, arrivés à la déchèterie de la Porte de la Chapelle, nous apprenons, contrairement à ce que m’avait dit l’employé de la voirie, qu’ils ne prennent pas les gravats: il faut aller quai de St Ouen à Saint Denis. Mais c’est fermé. Nous décidons d’y retourner ce matin.
Après avoir terminé de descendre tous les sacs et toutes les plaques en nettoyant derrière nous, nous allons donc quai de Saint Ouen. Mais là nous apprenons que nous ne pouvons pas entrer avec le véhicule professionel que m’a prêté ma mère. Je reste donc avec mes gravats sur les bras.

Hier soir, après le chantier, nous sommes allés en camionnette avec Y. dîner chez E.B., qui avait préparé un excellent repas en s’inspirant de certaines recettes grecques, mais améliorées parce que la Grèce, d’après ce que P.R. et elle nous en disent, ce n’est pas le meilleur endroit pour bien manger. Il y a aussi B.M., qui travaillait jadis à l’école des beaux-arts de Tourcoing et qui a pas mal bu. Beaucoup de théories mêlant littérature, art et sexualité. Nous ne sommes pas toujours d’accord mais nous topons là pour dire que le problème, avec Céline, ce n’est pas tellement son antisémitisme et son adhésion au nazisme, mais bien plutôt le fait qu’il s’agit d’un styliste et que le stylisme, en littérature, c’est assez ennuyeux. Au début j’ai du mal à être là parce que je suis épuisé, mais avec quelques verres de vin et un peu de whisky je suis rapidement dans l’ambiance et on s’amuse bien.

Ce matin le réveil a été un peu difficile, cependant (6h30). Je crois que je vais aller faire une sieste.

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