FROID COMME LE MAROC

Il faut savoir – on n’est jamais assez prévoyant – que les pays chauds sont froids en hiver.
Non parce qu’il y fait froid, puisqu’il y fait chaud.
Mais parce que, justement, quand il fait chaud en hiver, il ne fait pas plus de douze degrés la nuit.
Et comme les appartements ne sont pas chauffés, on gèle.
J’ai dormi avec mon pull, mon pantalon, mes chaussettes et mon bonnet.
Et j’ai à peine dormi.

H. s’en est mieux sorti, ayant déniché un chauffage d’appoint.
Or, il y en a un deuxième, que j’ai remisé pour plus tard.

Nous avons installé l’atelier dans le petit salon.
Essais de sons jusque vers 4h30, cette nuit.

Snow Pad Gamme diminuée C => Cmin
Guitar Strangler Lead => Big noise.
Dope Matrix Altranisuwo => Nape bruitiste mobile
Entrance Paddle => Sombres échos
Agartha Dream => Pad brillant
Aging Cloud => Basse Reggae
Sickness Boggy => Montée et descente de triades.
Can I come back => Quartes et quintes
Comb over => 3 temps sixtes+ quintes augmentées
Eat your face => Basse fuzz épaisse poisseuse
Find Heaven => Do Maj 7 vers Fa Maj 7 – Royal
Land of cheese => Bourdon sur une note
Moon string => Disco Pad
My Feet Hurt => Dialogue rythmique avec H. (Fifty Gallon tank)
Nice & Perty => Noël mineur avec H. (Handdrum)
Space Bell => Motifs superposés / croisés avec H. (Tricky Gong)
Tap Here => Arpèges en beau déphasage rythmique avec H. (Cloud of crows)
Voyage of the sea => Marteaux de chantier C D E
etc.

Ce matin, direction le café de Paris. 
Deux galettes au poulet pour nous remettre d’une nuit trop courte.
Sur le chemin, on s’achète des cartes SIM 4G.
La fille chantonne en installant les cartes.
Elle parle à quelqu’un au téléphone en même temps et sert plusieurs clients simultanément.
Une forme adorable d’arrogance juvénile, non dénuée d’une certaine bonasse. 

De même, le vieux serveur du café de Paris chante en nous servant les cafés.
– C’est curieux comme les gens chantent ici, dis-je.
– C’est curieux comme les gens ne chantent pas en France, répond H.

Evidemment, on se fait aborder par deux guides qui tiennent absolument à nous faire photographier un arbre à trois troncs, la villa de Mick Jagger, un trou dans le mur par lequel on peut observer la ville et nous accompagnent au musée.
Après il faudra âprement négocier pour s’en tenir à un défraiement raisonnable.

Un de nos guides a disparu pendant qu’on visitait le musée. 
Sans doute ont-ils négocié en notre absence.
Le deuxième avait prévu un parapluie dont il aura peut-être trouvé l’emploi ?

Quelques courses avant de rentrer.
Mise en route d’un bouillon pour la soupe Phô.
Puis répétitions tout l’après-midi, à partir des notes prises hier soir.
Vers 19h, on fonce à la Cinémathèque voir L’Ami américain de Wenders, qui est décidément un épouvantable navet. On en sort totalement épuisés.

Il pleut.
Pour se réconforter, on achète quelques gâteaux.
On les mange en se plaignant, comme des français.
Ensuite on se met à la préparation de la soupe et, contre toute attente, ça n’a rien à voir avec de la Phô, mais c’est bon.

Maintenant, il s’agit d’aller se coucher à une heure raisonnable pour être frais demain.

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