NOODLE BLUES

Hier matin, ce n’était pas la méga frite.
Je me réveille à 5h00, avec l’intention de travailler mais je ne parviens à rien. Je passe un coup de fil à Y. et me recouche pour me réveiller à 8h00, toujours aussi déprimé. Je ne sais pas ce que je fous là, je n’ai pas de projet, pas envie de filmer ni d’écrire ni de monter quoi que ce soit, ni d’aller nulle part, ni de faire autre chose que me recoucher et dormir, dormir, dormir.
Heureusement, WZ m’avait donné rendez-vous à l’école d’art pour un vernissage à 9h30, donc il faut bien que je me lève et m’habille pour y être à l’heure dite. C’est une grande mascarade dans le plus pur style PCC. Discours rigides dans des postures militaires, caméras pointées l’une sur la scène, l’autre sur le public, salves d’applaudissements automatiques, déclarations purement techniques de l’artiste (un belge, dont je tairai le nom par égard pour lui (et parce que je l’ai oublié)): « J’ai découvert l’ordinateur il y a dix ans et j’y ai consacré chaque seconde de ma vie depuis… ». Mais le pire est à venir: il s’agit d’une série d’impressions numériques sur toile en grands formats (50 pièces d’environ 1m X 2m), à partir de bidouillages de dessins scannés et trafiqués dans Photoshop. Ca bave, c’est mou, c’est terne et voilé, on voit les pixels et on s’ennuie à énumérer les filtres et effets de Photoshop. A WZ et A., je confie mon impression: « c’est monstrueux ».
A. pousse un soupir de soulagement: »Merci ! »
Ensuite, un ami de WZ nous dépose à Xian Dai où nous passons rendre visite à L., avant de faire un tour de l’école. La salle des G5 est toujours aussi impressionnante et toujours aussi vide: il y a là environ 200 Powermac G5 flamabant neuf. Le seul problème c’est que chacun d’entre eux est équipé de seulement 512 Mo de RAM sous la forme de 4 barrettes de 128 Mo. En gros, on ne peut rien faire avec: ils ne servent qu’à faire des photos de la salle et à faire s’écarquiller les yeux des visiteurs.

Puis nous rejoignons K. et J-F. et allons déjeuner à la cantine. C’est froid, pas bon et à peine moins cher que d’aller au restaurant mais c’est un bon régime pour perdre du poids. Après avoir chipoté dans nos assiettes en essayant de séparer le bon grain de l’ivraie, nous partons visiter un nouveau lieu. C’est un appartement moderne, situé à 15 minutes à pied de l’école, dans une grande résidence calme et propre. L’endroit est grand et confortable. Environ 150 mètres carrés sur deux étages. 3 chambres, deux salles de bains, une belle hauteur sous plafond. Le hic, c’est que c’est au 6ème étage sans ascenseur… Nous prenons le thé avec les propriétaires, je fais quelques photos puis je rejoins WZ et A. pour aller me faire couper les cheveux chez le coiffeur de Zhonshan Lu, à côté de l’école. Au bout d’une heure de négociations et de chichis, j’arrive à obtenir une coupe, sinon correcte, du moins acceptable (à condition de me procurer très vite une paire de ciseaux pour fignoler et te virer ces mémèches à la con dont la coiffeuse s’est sentie obligée de me gratifier).
WZ et sa copine ont l’air contentes de leur coupes. A. n’a pas voulu essayer.
Je rentre à la maison prendre ma leçon de chinois avant de rejoindre L. pour le dîner. Nous essayons un nouveau restaurant sur Zhongshan, au croisement avec la rue de Xian Dai. Un bon petit restaurant familial, un service sympathique, des photos de chaque plat, bon, copieux, pas cher. Le rêve. L. est épuisé par son workshop et s’en va se coucher tôt et je fais de même. 
Puisque nous avons repoussé notre départ pour Pékin, je m’apprête à partir maintenant pour la Gare du Nord, chercher des billets de train pour demain matin. A moins que je n’y aille plutôt à midi avec C., une fois que nous aurons déterminé les dates de notre excursion à Zhengzhou ? Parce qu’il y a un changement de programme: étant donné que C. et A. débarquent à Pékin ce week end et y organisent une fête, j’ai décidé d’y passer le week end et de ne partir pour Zhengzhou que lundi.
Et hop, un thé !