TOURS ET RETOURS

J’ai bien rigolé dans le train en relisant les entrées de ce blog des mois de juillet et août de l’année 2004, que j’ai rapatriées sur mon site, comme je le ferai progressivement pour toutes les entrées jusqu’aux dernières avant de fermer cette page.

La tentation est grande d’exercer une réflexion à la lecture de ces textes, d’exprimer un jugement ou une opinion à leur sujet. Mais, constatant que l’expression de mes réflexions était ce qui avait le plus mal vieilli et que la relation sans intention particulière des faits était ce qu’il restait de plus frais, je prends ici et maintenant la décision de me dispenser autant que possible d’exercer la moindre réflexion ou d’exprimer la moindre opinion.

En écrivant cela, je constate que la consommation excessive de pain ne me réussit pas et je décide mentalement d’éviter le pain pour quelques jours. 

De même, il faut que je trouve un meilleur sac à dos que ce sac East Pack, trop lourd et peu ergonomique. Il me faut un sac de randonné, me dis-je. Mon dos est dans un état épouvantable, dois-je dire. Et mes cervicales ne sont guère plus vaillantes que mes lombaires, dois-je ajouter.

C’est que nous avons parlé de nos expériences corporelles douloureuses en prenant un verre en terrasse ce soir à Nantes, avec M.G. et C.M. avant d’attraper le train de 18h40. De même que nous avons évoqué la question de nos maigres retraites à venir, du choix d’un endroit d’où voir arriver la guerre, des mérites comparées de la ville et de la campagne et de toute cette sorte de choses.

Au chapitre des améliorations à apporter à mon quotidien, l’acquisition d’une cafetière pour les nuits passées à Nantes et l’habitude de confectionner à l’avance des sandwiches pour le petit-déjeuner sont à envisager sérieusement. Cela m’éviterait de me bourrer de viennoiseries et, d’une manière générale, le commerce exécrable du personnel de « La Maison », cette boulangerie prétentieuse (et hors de prix) où j’ai l’habitude de prendre mon petit-déjeuner. 

J’ai tout essayé avec le personnel de « La Maison ». La spontanéité ludique, la franche camaraderie, le sourire enjôleur, le flegme aristocratique, la raideur militaire, l’accent irlandais, le rictus narquois, la mine déconfite, les traits défaits, la rage de vivre. Rien n’y fait. C’est toujours la même porte de prison, le même regard évasif, le même geste absent. A l’exception d’une ou deux vendeuses, sans doute insuffisamment brieffées, qui eurent parfois la bonté de concéder un demi-sourire. Bref, c’est avec joie que je me passerai le plus souvent de rencontrer ces sales gueules. 

Une autre amélioration serait d’arrêter de me promener avec mon ordinateur et d’en laisser un sur place dans mon casier.

C.M. m’a dit que, depuis qu’elle s’était acheté une montre, elle regardait beaucoup moins souvent son téléphone et même évitait de le prendre avec elle certains jours et que cela avait un effet très positif sur son tonus. Je crois que je vais l’imiter. Il me faut une montre.

En écoutant Iggy Pop, j’ai toujours envie de prendre une guitare et de me mettre à chanter mais il est tard. Je ne veux pas réveiller la maisonnée. Demain.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *