UN DE CES MERCREDIS

J’étais parti dans le matin. J’étais parti dans la nuit.

Il ne faisait pas chaud, mais j’étais couvert en conséquence. Un amas sur le trottoir, à l’endroit habituel. C’est encore ce mercredi. Train de 7h44 à Montparnasse. Somnolence-roupillage pendant tout le trajet et lecture distraite du Monde entre deux battements de paupières.

Nantes. Tram. Accrochages. On ne va pas parler boulot. On ne va pas donner des noms.

On croit toujours qu’on a le temps, qu’on trouvera le temps et puis finalement non. On n’a pas du tout le temps. On ne le trouve pas. On trouve autre chose. On tombe sur un os. Sur un manque et on fait avec, c’est à dire que l’on fait sans.

On retrouve le goût du manque. L’écran vide. L’absence de notifications. Le temps retrouvé pour l’attention non-flottante. Les yeux qui piquent.

Les fenêtres n’ouvrent pas dans les studettes et les portes, c’est limite-limite.

Celles du hall ne coulissent plus qu’aux trois-quarts.

Un entretien n’est pas fait. Un budget est sans doute absent.

Les nouvelles du Monde ne sont pas à sauter au plafond de joie.

Il faudrait sans doute écrire une phrase positive. Je vais chercher un café. Oui, un café, c’est déjà ça. C’est toujours ça. C’est encore ça. C’est ça et puis c’est tout. C’est ça ou rien.