ESSAIS GÉOGRAPHIQUES

Seul au bureau. La ville est calme.
Pas de nouvelle de Locarno. Je ne sais pas comment s’est passée la deuxième projection, mais il n’y a pas pu y avoir beaucoup moins de monde qu’à la première. 
Eu M.S. par téléphone et par e mail. Aujourd’hui préparation de différents éléments que je lui enregistre ensuite sur une cassette DV pour l’envoyer en Bretagne.

Je repense à cette affreuse projection de courts-métrages produits par (ou avec) Canal+ et médite sur ce que j’en pense. Après tout, je pourrais juste me dire qu’il s’agit de mauvais films et que ce n’est pas plus grave que ça. Mais je crois que c’est plus grave que ça, justement. Cette vision du Monde n’est pas seulement fausse et stupide: elle est dangereuse et représentative. Elle véhicule, au fond, de la peur et de la haine, sous couvert de bons sentiments. Et en période de profanations de cimetierres et de réunions de skinheads ceci est dangereux. Comment analyser sans colère cette désagréable sensation? Il ne s’agit pas de personnes (je suis sur que la plupart de ces réalisateurs et toutes ces réalisatrices sont des gens charmants), il s’agit d’un système. Le système Canal+, mais aussi le système CNC, le système France 2 – France 3 et même ARTE. Comment définir ce système ? Quels en sont les rouages, l’idéologie, les articulations ? Comment le déjouer, le renverser ? Evidemment, ceci s’exprime de manière concentrée dans les courts-métrages mais existe de manière plus diffuse dans les longs métrages. Le court-métrage n’est qu’un épiphénomène, un symptôme, la graine.

Il faudra bien que je retrouve ma raison, mon insouciance et mes élans de joie.

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