LA FRANCE VA MAL

Je me lève le matin et je me dis que la France a faim alors je prends un peu de ricotta, une cuillère à soupe d’huile d’olive, de la ciboulette fraîche, du poivre, de la fleur de sel et je mange ça avec une galette de riz complet en buvant mon café. Puis je me dis que la France se demande s’il y a des mails et je regarde s’il y a des mails. Puis je me dis que la France se demande si quelqu’un pense à elle et je regarde s’il y a des notifications sur Facebook. Puis je me dis que la France à besoin de connaître les nouvelles alors je télécharge la version numérique du « Monde » pour lire le journal mais, avant, la France a envie de faire caca et de jouer à Candy Crush. Et là, je me dis que la France va mal. Pas toujours là, mais par là.
Au moment du journal ou après le journal, ou parce que j’ai lu un post dans lequel quelqu’un se plaignait. Et quand la France va mal, qu’est-ce que je peux faire ?
Télécharger de nouveaux épisodes d’une série américaine ? Jouer encore à Candy Crush ?
Ou bien en parler avec un bon copain et ça tombe bien aujourd’hui j’avais rendez vous avec P.G. pour avancer sur le montage son et le mixage des films pour la prochaine expo de la Cité des Sciences. Occasion de parler de la France qui va mal. Mais au bout d’un moment (on travaille aussi un peu, mais très peu) la France a faim de nouveau et la France va manger. Alors on descend dépenser des groins et prendre une planche de charcuterie avec des soupes et c’est délicieux. La France va mieux.
Et puis on remonte travailler. Très peu, parce que maintenant c’est ma fille qui m’appelle et qui trouve que la France va mal sans son papa et je suis obligé de rentrer pour aller jouer avec elle. La France va mal. Elle ne peut plus travailler.
Sinon, il y a une appli qui permet, en principe, de savoir à qui l’on a affaire lorsqu’on se trouve nez à nez avec une plante inconnue, mais avec les feuilles ça ne marche pas. Pas du tout.