
Vent cette nuit.
Beaucoup de bruit.
Les vitres tremblent et les portes claquent.
Des fils pendent aux fenêtres.
Les câbles d’antennes se balancent.
Il pleut encore un peu.
Rêve de voitures en panne, transformées en terrains de jeu, en caravanes pour les enfants.
De fuites d’eau aussi. Massives.
Tout fout le camp dans l’indifférence générale.
On est en situation illégale. En cavale.
Long temps de reprise de conscience avant de me lever.
Le chauffage électrique dessèche les muqueuses et les yeux sont collants.
Café, fromage frais, huile d’olive, oignons, épices, poivre blanc, pain de semoule.
Donald Trump est toujours président des Etats-Unis. Ca commence à bien faire.
Que font les services secrets ?
Pendant que H. enregistre la guitare sur le chant des « Princes de Casablanca », je passe à l’Institut Français pour récupérer mon sac, puis à la salle Beckett pour réserver le salon de musique et au café internet pour remplacer la carte SIM dont j’ai perdu le code PIN.
A midi, on va déjeuner au Rif Kebdani, un petit restau au pied de la Casbah.
Soupe de poisson (consommé) avec son citron expressif.
Indispensable.
Le Maroc marque des points.
Assiettes comme des cartes, comme des parcours. Avec des évidences et des voies de traverses, des sens interdits et des impasses, des détours surprenants.
Du fruit, des épices.
On trace dans la sauce.
Le grand jeu, l’air de rien.
Le vent fait tout vibrer mais on est bien.
C’est le restaurant des américaines (on n’est pas loin de la délégation).
Le serveur fait la bise, ce qui est rare.
En rentrant, on passe devant les maisons putatives de Mick Jagger et on goûte du miel (fenouil et caroubier).
On voit l’Espagne de l’autre côté, nimbée de soleil.
Ce n’est pas très pudique.