
Cette nuit, rêve de mort. Rêve de haine. Rêve de violence.
Rêve si violent et si horrible que je ne peux pas le raconter.
Atroce de précision, de violence et d’horreur.
J’en frémis.
J’en parle au chat, longtemps.
J’ai besoin d’en parler au chat.
Je m’en parle. Longuement.
J’écoute Henry Laurens et j’adore la manière dont il termine les phrases.
Retombée abrupte systématique.
Il faut que je regarde ce que cela produit sur son visage.
Que je connaisse quel type de visage, quel type de corps habite cette voix.
Sitôt cela écrit, j’irai voir sur le site du Collège de France.
Je crois que je suis inquiet. Je crois que j’ai peur. J’ai peur.
J’ai peur d’être inquiet. Tout va bien, me dis-je, tout va bien se passer.
Et si tout ne se passe pas bien, c’est très bien aussi, me dis-je.
C’est la vie, me dis-je.
C’est le métier qui rentre, me dis-je.
Ou qui ne veut pas rentrer, me dis-je.
Et c’est très bien, me redis-je.
Et je suis épuisé. Je veux dormir encore mais il est déjà cinq heures. Il faut se lever.
Epuisé et plein de ce rêve, difficile d’organiser la journée.
Mais je n’ai pas le choix.
Il faut en finir avec ce dossier et ce sera chose faite, juste avant que le train ne s’arrête à
Dunkerque vers 8h20.
Froid glacé.
Un café, un pain aux raisins.
Et hop, l’école.
Life shows no mercy.
On regarde un morceau de Genèse d’un repas de Luc Moullet et l’ouvrière de l’usine de thon de Dakar me fait penser à la reprise du travail aux usines Wonder. Alors on regarde aussi. Puis deux extraits de Une sale histoire d’Eustache, puis quelques vidéos de Chris Burden, puis Conte de Cinéma de Hong Sangsoo. Et cet après-midi Les Musiciens de Gion de Kenji Mizoguchi.
Tout cela me réconcilie avec la vie et on va boire une bière.
Je me ris du froid et me commande un burger infâme.
Et je suis bien calfeutré dans ma cellule.
Et ça va très bien.