A l’instant un SMS de N. pour prévenir qu’elle serait en retard de 20 minutes.
Hier soir, passage éclair à Beaubourg avec Y. Ayant égaré ma carte du ministère de la culture, je propose de montrer une fiche de paye à la place. En général on me laisse passer sans même que j’ai à l’exhiber. Ca paraît un peu dégoûtant une fiche de paye. Passez, passez, je vous crois mais s’il vous plaît épargnez moi la vision de cette fiche de paye, merci. Mais soudain, devant l’entrée de Damian Ortega, une gardienne des portes fait de la résistance:
– Ah non, on n’entre pas sans la carte.
Pourtant elle a une bonne tête. Même une des meilleures tête qui soit.
Je vais chercher un autre de ses collègues, qui lui explique qu’en tant que prof aux beaux arts elle doit me laisser passer.
– Je les laisse passer tous les deux ?
– Oui, qu’il lui dit.
Elle rechigne. Veut voir la fiche de paye. Me demande où c’est marqué que je suis prof aux beaux arts. Inspecte. Me laisse passer mais n’est pas convaincue.
Si ça ne tenait qu’à elle…
Le plus beau ce sont les affiches lacérées de Villeglé. Surtout celles où pas un mot n’est reconnaissable. Le film co-réalisé avec Raymond Hains aussi.
On attrape quelques chocolats sur le retour, que l’on déguste avec un bon thé vert.
J’avais interrompu cette note à l’arrivée de N., ce matin (enfin hier matin vu l’heure) à 11h. C’était une journée idéalement froide, silencieuse et inerte dans les rues de Paris.
Tout le monde dormait et comme je suis content de n’être pas rentré tard hier soir, de n’avoir pas trop bu, ni trop mangé, ni rien fait de trop (ou presque parce que je suis tout de même sorti, contre mes habitudes, à l’invitation de A.K. (qu’il soit ici remercié pour l’excellent repas et félicité pour sa gigantesque demeure)).
Donc N. est arrivée, nous avons fait du thé… et nous avons travaillé pendant huit heures sur les dix personnages de 在别处 (titre provisoire), noircissant environ 40 pages de notes, avec une pause vers 13h pour aller manger un morceau avec Y. au petit restaurant de la rue des Vertus. et je suis en train de faire la synthèse de nos notes. Je les vois se lever devant moi, ces dix jeunes gens. C’est émouvant (ça fait même un peu peur). Je suis très tenté d’en dire quelque chose, mais j’ai décidé de garder ça secret, pour cette fois. En tout cas, de n’en rien dévoiler ici.
Mais il se fait tard, je continuerai demain.